Spectacle
De l’humour à saveur exceptionnelle
par Éric Cyr
Après avoir remporté les grands honneurs dans le cadre de la 25e édition du gala Les Olivier, en mars dernier, où son spectacle solo « Enfant du siècle » a été récompensé de deux prix soit spectacle de l’année et auteur de l’année/spectacle d’humour, Philippe-Audrey Larrue-St-Jacques a présenté sa plus récente œuvre de divertissement à la salle Aurora à Fermont, le 23 novembre 2024.
Bien qu’il ait reçu une consécration nationale et l’obtention de deux prestigieuses statuettes lors de la grand-messe de l’humour québécois, l’artiste pince-sans-rire qui sait manier l’ironie à froid de façon désopilante n’en demeure pas moins très accessible et proche de son public avec qui il interagit avec élégance et finesse, comme s’il se confierait à des amis. Il recrache une part de son vécu de manière décapante et inénarrable, mais avec une sincérité déconcertante. Philippe-Audrey Larrue-St-Jacques qui a fait ses débuts dans le domaine de l’humour avec sa première représentation « Hélas, ce n’est qu’un spectacle d’humour » est aussi comédien et a joué quelques personnages au cinéma et à la télévision notamment en incarnant le rôle principal dans le film Les barbares de La Malbaie en 2019.
« Comme les romantiques m’ayant précédé magnifiaient leurs peurs, leurs peines et leurs tourments avec la poésie, j’ai tenté de les imiter avec l’humour, art voisin au leur, pour cultiver, confesser et chroniquer mon espoir d’être un véritable enfant du siècle », confie le comique mélancolique si toutefois il est possible d’harmoniser ces deux mots, en faisant allusion au fameux roman en prose, La Confession d’un enfant du siècle, de l’écrivain français Alfred de Musset, un auteur que son père lui avait pourtant déconseillé de lire à la suite de sa première peine d’amour. Il a malgré tout impétueusement défié l’autorité parentale comme tout insoumis, ce qui a déclenché une inspiration veloutée qui a mené à la naissance de cette nouvelle réalisation.
Derrière des allures fantaisistes et hilarantes de joyeux luron, il dévoile des références intellectuelles fruit d’une grande réflexion de nature poétique et romantique qui émergent en brossant un portrait audacieux, indocile et impénitent de son style unique, ce qui éloigne l’humoriste du dilettantisme auquel il est absolument impossible de le comparer. L’orateur drôlissime et impétueux qui s’est déjà produit à Paris en France adopte un style amusant qui puise parfois dans le genre épistolaire afin de bien faire valoir ses propos qui voguent à l’occasion vers le littéraire qu’il réussit à démystifier et à vulgariser afin de rendre le contexte accessible à l’ensemble de l’auditoire.
L’artiste qui est déjà venu faire un séjour à Fermont chez un oncle et une tante il y a quelques années aime bien Fermont où il produisait pour la seconde fois et où il aimerait bien revenir un jour.
Un spectacle qui valait amplement le déplacement.