Caisse Desjardins
Fermeture définitive du comptoir local
par Ăric Cyr
Le service au comptoir de la Caisse Desjardins des travailleuses et travailleurs unis de Fermont a fermĂ© ses portes de façon dĂ©finitive, le 11 novembre 2024, dans le cadre dâune restructuration visant la transformation de ce centre de service comme ce fut le cas pour plusieurs autres localitĂ©s Ă travers le QuĂ©bec qui ont perdu, depuis deux ans, plusieurs dizaines de guichets automatiques et de points de service qui Ă©taient situĂ©s principalement dans des communautĂ©s rurales.
Cette dĂ©cision, vivement dĂ©criĂ©e par les commerçants de lâendroit et les reprĂ©sentants du milieu, affecte grandement les commerces, les entreprises et les organismes de Fermont et a Ă©tĂ© prise de façon unilatĂ©rale sans envisager de potentielles solutions pour maintenir ouvert cet unique point de service de Desjardins dans un rayon de 560 kilomĂštres Ă la ronde. Ă la suite de ce remaniement, le guichet automatique de mĂȘme quâun systĂšme automatisĂ© de casiers pour le dĂ©pĂŽt et lâĂ©change dâargent afin dâaccommoder Ă distance les organisations qui sont rattachĂ©s Ă lâĂ©difice situĂ© au 100, rue de lâHĂ©matite devraient demeurer en fonction grĂące Ă une entente conclue avec des fournisseurs externes.
Des problĂ©matiques rĂ©currentes et des interruptions de service frĂ©quentes, en particulier durant la derniĂšre pĂ©riode estivale, pouvaient laisser prĂ©sager de cette disparition. Selon lâinstitution bancaire, la succursale de Fermont Ă©tait fermĂ©e en moyenne 18 semaines par annĂ©e en raison du manque de personnel. Cette annĂ©e, toutefois, la caisse nâa Ă©tĂ© fermĂ©e que six semaines grĂące Ă lâembauche dâemployĂ©s en provenance de lâextĂ©rieur de la rĂ©gion. Lâadministration de lâĂ©tablissement financier dit aussi avoir constatĂ© une baisse du nombre de transactions au comptoir au fil des ans, alors que le service sur place nâĂ©tait offert que deux heures par jour en moyenne cette annĂ©e dans le cadre dâun horaire rigide qui ne convenait pas Ă plusieurs clients.
Le maire de Fermont, Martin Saint-Laurent, rĂ©prouve ce choix et confie que la Ville a proposĂ© des solutions intĂ©ressantes aux dirigeants de la succursale afin de tenter de les convaincre de revenir sur leur dĂ©cision, mais les suggestions sont demeurĂ©es lettre morte. Lâadministration municipale sâinterroge maintenant sur les options qui sâoffrent Ă la communautĂ© et souhaite que les citoyens et commerçants fassent valoir leurs idĂ©es notamment auprĂšs de la chambre de commerce. La directrice gĂ©nĂ©rale de la Chambre de commerce Fermont, MĂ©lissa Gauthier, qui sâest fait le porte-voix des commerçants opposĂ©s Ă cette fermeture, dĂ©nonce Ă©galement cet abandon de service qui nuira aux entreprises locales en compliquant grandement leurs tĂąches et en occasionnant des dĂ©lais additionnels notamment pour la rĂ©ception dâargent (billets de banque et monnaie) nĂ©cessaire Ă leurs ventes. Pour effectuer leurs transactions, celles-ci devront dorĂ©navant impĂ©rativement faire la demande dâune carte de dĂ©bit Desjardins.
Ă la suite de lâannonce officielle de la fermeture du service, en octobre dernier, des dĂ©lĂ©guĂ©s de la communautĂ© des affaires ainsi que lâensemble des Ă©lus municipaux qui plaident pour lâadoption dâun statut particulier pour la succursale de Fermont en raison de son Ă©loignement sont trĂšs irritĂ©s par la situation et sont persuadĂ©s que ce scĂ©nario dĂ©plorable aurait pu ĂȘtre Ă©vitĂ© si ce nâĂ©tait du manque dâouverture et la rĂ©ticence des administrateurs de la Caisse Desjardins Ă instaurer des mesures alternatives et Ă tenter de trouver des solutions pour maintenir le service. Le directeur gĂ©nĂ©ral de la municipalitĂ©, Claude GagnĂ©, dĂ©plore cette dĂ©cision qui ne tient pas compte de la rĂ©alitĂ© de Fermont, de son Ă©loignement et de son isolement et est persuadĂ© que les dĂ©s Ă©taient jetĂ©s dâavance puisquâaucune proposition de la Ville nâa fait lâobjet de discussions sĂ©rieuses avec Desjardins.
Par ailleurs, tel que le permet la Loi, la Ville de Fermont a exercĂ© son droit de prĂ©emption sur les immeubles de Desjardins qui souhaite se dĂ©partir de ses deux bĂątiments locaux tout en demeurant locataire de son aire de services automatisĂ©s. Essentiellement, la Ville, qui veut Ă©viter que ces immeubles ne changent de vocation et soient transformĂ©s pour loger des travailleurs navetteurs (fly-in/fly-out), pourrait ainsi acquĂ©rir en prioritĂ© ces Ă©difices. Les deux bĂątiments de Desjardins qui ont Ă©tĂ© mis en vente ont des Ă©valuations fonciĂšres qui sâĂ©lĂšvent Ă prĂšs de 755 000 $.