MAHF
Miss Sushi à Fermont
par Éric Cyr
La Maison d’aide et d’hébergement de Fermont (MAHF) a célébré son vingtième anniversaire en grande pompe, le 20 octobre dernier, au Centre multifonctionnel Cliffs. Le public qui s’était procuré des billets a pu vivre l’expérience « Sushi à la maison » en version revisitée de type dégustation en plus de pouvoir assister à la conférence de la chef propriétaire et instigatrice du concept de Miss Sushi, Geneviève Everell.
Le sushi affranchi
Les 160 convives ont pu déguster un menu coloré, délicieux et mémorable servi dans une assiette composée de bouchées incluant un tartare de saumon de l’Atlantique, un tartare de thon rouge, deux différents makis, dont un qui a été baptisé Fermont, ainsi qu’un sushi au canard confit. Un délectable tartare dessert avec chocolat et framboises était aussi inclus dans le service. Pour les plus gourmands, un savoureux plateau de sushis desserts a été sorti, le tout concocté par deux chefs sushi qui s’étaient déplacées localement dans le cadre de l’événement culinaire festif original.
Parcours tumultueux
La conférencière a parlé avec franchise, honnêteté et humour du cheminement qui l’a menée à devenir une ambassadrice québécoise du sushi créatif, dont la variante n’a rien à envier au sushi traditionnel du Japon où celui-ci est beaucoup plus fondamental et où l’on trouve surtout des nigiris et des sashimis. Il existe en effet très peu de variation du sushi au pays du Soleil-Levant où ce mets représente l’éloge de la simplicité. Confiante et épanouie, la mère de famille, qui a inventé un menu unique et inexploré inspiré de ce plat conventionnel nippon, a d’abord connu une enfance difficile. Des parents alcooliques toxicomanes, une mère battue et des carences affectives l’ont conduite de piquerie en famille d’accueil. Obligée de s’alimenter dans les banques alimentaires durant cette période d’instabilité, Geneviève Everell a été rapidement forcée d’acquérir un esprit d’adaptation et de débrouillardise, des forces qu’elle utilise aujourd’hui dans son métier d’entrepreneure. Elle a tôt appris à faire beaucoup avec peu.
C’est par pur hasard que l’adolescente s’est déniché un emploi dans un petit restaurant où elle a appris à fabriquer des sushis, ce qui est vite devenu une fascination qui n’a fait que croître.
« Je me disais que si j’apprenais à en faire, j’allais pouvoir en manger. Mettre du riz chaud sur des feuilles d’algues a changé ma vie et est devenu une passion. J’inventais déjà à l’époque des sushis créatifs. J’ai un don inusité, je goûte dans ma tête. » Appelée plus tard au chevet de sa mère atteinte de cancer, Geneviève Everell, qui s’est déjà réconciliée avec son père qui a arrêté de consommer, accompagne celle-ci vers son dernier repos et fait la paix avec son passé. « Ma mère demeure mon étoile et j’ai développé une chouette relation avec mon père. »
Réussite méritée
Aujourd’hui, la femme d’affaires prospère gère sa carrière professionnelle. Elle a participé à des émissions de télévision sur le plateau du chef Ricardo, a publié plusieurs bouquins de cuisine dont Sushis à la maison, un livre à succès vendu à plus de 30 000 exemplaires. Sa marque est associée à IGA-Sobeys où ses produits sont vendus en épicerie et elle a récemment annoncé sur Instagram l’ouverture prochaine d’un premier comptoir-restaurant Sushi à la maison à Montréal. Il ne faut pas en parler, mais il se pourrait bien que l’on puisse bientôt se procurer exceptionnellement certains de ses produits à la Coop Metro de Fermont.
Une trentaine de commanditaires ont appuyé l’activité, qui a nécessité la contribution de quatre fournisseurs de produits alimentaires, un défi, puisqu’aucun n’avait jamais livré de poisson en si grande quantité à Fermont. L’équipe de la MAHF a travaillé près de trois mois à l’élaboration de la démarche.
Pour plus d’info : https://sushialamaison.com/