MRC de Caniapiscau
Une députée en visite
par Éric Cyr
La députée de Manicouagan, Marilène Gill, du Bloc québécois (BQ), a visité Schefferville, Matimekush-Lac John et Kawawachikamach sur la frange du 55e parallèle pour y rencontrer des élus, divers intervenants économiques et des citoyens, dans le cadre de sa tournée automnale de la Côte-Nord, du 7 au 10 octobre dernier. Sa visite prévue à Fermont, à la mi-septembre, a dû être reportée à cause d’un problème de transport aérien.
Défis colossaux
« Ces gens qui occupent le nord de la circonscription souhaitent contribuer activement à notre développement, mais d’immenses défis s’imposent à eux : les infrastructures, et, comme à Fermont, les transports. Par exemple, on peut se rendre à Schefferville de deux façons. D’abord, il y a le train, qui part de Sept-Îles pour sillonner 600 kilomètres de territoire. Selon les citoyens, parce qu’il ne peut parfois pas dépasser 30 km/h en raison du piètre état de la voie ferrée, se rendre à destination peut prendre jusqu’à 24 heures. L’autre possibilité, l’avion. Seulement, le prix du billet aurait doublé tout récemment, portant le coût d’un aller-retour Montréal-Schefferville à 2000 $, ce qui est plus cher qu’un aller-retour à Singapour! (en Malaisie, Asie du Sud-Est). Schefferville est enclavé et cela lui nuit sur les plans social et économique. Le gouvernement fédéral doit reconnaître l’apport économique des régions éloignées qui ont de grands besoins en matière de transports et d’infrastructures et cette reconnaissance passe par l’attribution de fonds conséquents! » affirme la députée bloquiste.
Communautés abandonnées
« De plus, puisque ce territoire est si difficilement accessible, le coût de la vie est excessivement élevé. Deux litres de lait coûtent plus de 7 $, une boîte de céréales Corn Pops, 13 $ et une boîte de café Maxwell House, 21 $! C’est dire que les conditions d’alimentation dans la région de Schefferville sont similaires à celles du Grand Nord, sans toutefois que les gens puissent bénéficier du programme Nutrition Nord Canada.»
« La population résidente, blanche, innue et naskapie, dont la moyenne d’âge environne les 24 ans, a le droit aux mêmes chances de développement que celle qui se trouve ailleurs au pays, mais le gouvernement canadien a d’abord le rôle de répondre au besoin essentiel qu’est celui de se nourrir de façon décente. »
« Comment expliquer qu’en 2018, des communautés vivent de l’insécurité alimentaire ? Comment peuvent-elles ne pas se sentir trahies par le gouvernement fédéral quand l’équité à laquelle elles ont droit leur est refusée? », questionne Marilène Gill.
Ottawa déconnecté des régions
« Les libéraux auraient avantage à agir au lieu d’ignorer une région qui a pourtant un potentiel économique considérable. Les citoyens, les élus et les entrepreneurs interpellent sans cesse le gouvernement fédéral, mais il fait la sourde oreille. Si je vais à la rencontre de la population, c’est avant tout parce que je suis leur porte-parole à Ottawa et que je veux les écouter pour mieux y défendre leurs intérêts. Parce que le parti des régions, c’est le Bloc québécois! », conclut la députée responsable de l’Est-du-Québec.