Société des traversiers
Une grÚve qui dérange
par Ăric Cyr
Les officiers de navigation et les mécaniciens de cinq traverses de la Société des traversiers du Québec (STQ) incluant celles de Matane-CÎte-Nord et de Tadoussac-Baie-Sainte-Catherine, ont déclenché une grÚve qui affecte particuliÚrement les citoyens nord-cÎtiers en période de vacances estivales et les camionneurs qui devront se résoudre à emprunter une route alternative qui rallonge inévitablement leur trajet routier.
Cette grĂšve de 10 jours, dont les deux premiers jours dâinterruption du service ont eu lieu les 21 et 22 juin 2024, est survenue aprĂšs un vote des 150 syndiquĂ©s de la section locale 9599 du Syndicat des MĂ©tallos qui se sont prononcĂ©s dans une proportion de 93 %, le 12 juin, en faveur dâun mandat de tenir jusquâĂ 10 jours de grĂšve dans les cinq principales traverses de la STQ. Les huit autres dates nâont pas encore Ă©tĂ© dĂ©terminĂ©es. « Nos membres gagnent environ 10 $ de lâheure de moins que les autres officiers ayant des brevets comparables. Les salaires ne sont pas compĂ©titifs Ă la STQ comparativement Ă ce qui se fait ailleurs. La STQ paie deux Ă trois fois plus cher que ce quâelle offre Ă ses propres officiers pour des employĂ©s dâagence. Si la STQ payait correctement, elle aurait assez de personnel et nâaurait pas besoin dâavoir recours Ă une agence », confie le prĂ©sident de lâunitĂ© 9599, le capitaine Simon Charbonneau. » Selon le Syndicat, les employĂ©s qui nâont pas eu dâaugmentation salariale depuis le 1er avril 2022 sont dĂ©terminĂ©s Ă faire avancer le dossier. « Nos membres sont exaspĂ©rĂ©s par la lenteur des nĂ©gociationsâŠLe Conseil du trĂ©sor doit donner les mandats nĂ©cessaires pour dĂ©nouer lâimpasse », souligne le reprĂ©sentant syndical des MĂ©tallos, Luc Roberge.
RĂ©gion en otage
La Chambre de commerce et dâindustrie de Manicouagan (CCIM), la Chambre de commerce de Sept-Ăles Uashat concernant les impacts nĂ©gatifs engendrĂ©s par les moyens de pression exercĂ©s dans le cadre de ces nĂ©gociations qui risquent, selon ces organisations, dâaffecter lâimage de la rĂ©gion sur la scĂšne nationale et de modifier le choix de la destination touristique de plusieurs pour les vacances estivales. « Il est inacceptable en 2024 de tenir une rĂ©gion en otage… Nous considĂ©rons que câest la responsabilitĂ© de lâemployeur et du syndicat de conclure une entente et que les deux sont responsables de la menace qui pĂšse sur la CĂŽte-Nord. La pression ne sera pas mise sur le gouvernement lors des arrĂȘts prĂ©vus par le syndicat, mais sur les entreprises, les touristes et lâĂ©conomie de notre rĂ©gion », a dĂ©clarĂ© le directeur gĂ©nĂ©ral de la CCSIUM, John James Blanchette.
Le coprĂ©sident de la CCIM, Antonio Hortas, ajoute : « Nous voulons sensibiliser les partis Ă considĂ©rer le maintien du service comme une prioritĂ© absolue durant la saison la plus achalandĂ©e de lâannĂ©e pour les traverses entre la CĂŽte-Nord et le Bas-Saint-Laurent. Tous devront mesurer la gravitĂ© des sĂ©quelles potentiellement permanentes quâun arrĂȘt, mĂȘme ponctuel, causerait Ă la CĂŽte-Nord. »
Le directeur gĂ©nĂ©ral de la CCIM, Jeff Dufour Tremblay, conclut : « Les nĂ©gociations doivent ĂȘtre menĂ©es sans porter atteinte aux entreprises et aux touristes de la CĂŽte-Nord. Si le syndicat souhaite avoir lâappui de la population et la STQ amĂ©liorer son image dĂ©jĂ entachĂ©e dans la rĂ©gion, ils doivent trouver un moyen de rĂ©gler la situation dans les plus brefs dĂ©lais. »