Nomadisme
Une maison sur quatre roues
par Éric Cyr
Récemment retraité, le pionnier du voyage d’aventure Christian Bouchard était de passage dans la région durant quelques jours à la mi-février. Accompagné dans ses périples de ses deux huskies sibériens, des chiens de traîneau d’une époque antérieure, ce dernier vit en permanence dans un ancien autobus scolaire, rebaptisé La Grande bleue, dont il a changé la vocation originale en modifiant l’habitacle afin de l’adapter au mode de vie nomade qu’il a adopté il y a bientôt une décennie en le métamorphosant en ce qu’il qualifie de micromaison motorisée.
Le modèle Girardin Blue Bird de 2008 est son second véhicule récréatif transformé du genre « skoolie ». Depuis de nombreuses années, le nomadisme en véhicule aménagé (van life) fait partie intégrante de la vie de celui qui a été propriétaire de trois Volkswagen Westfalia et d’un Safari Condo avant d’opter pour son nouveau domicile roulant. L’homme de 66 ans qui a déjà exploité deux auberges, l’une dans Charlevoix et l’autre à Franquelin, et une entreprise de tourisme d’aventure offrant des expéditions de kayak de mer ainsi que de ski hors-piste et de traîneau à chiens dans le massif des monts Groulx et au Labrador, effectuait son cinquième parcours sur la TransQuébec-Labrador en réalisant la grande boucle en partance et avec comme point d’arrivée Baie-Comeau incluant la traversée nord-sud de Terre-Neuve grâce au traversier reliant cette île au Labrador et à la Nouvelle-Écosse. Ayant été directeur général de Tourisme Manicouagan, il a contribué à la mise en marché de ce lien routier interprovincial isolé et ce circuit ne l’intimide pas du tout.
Demeure ambulante
M. Bouchard confie qu’il aime beaucoup ce style de vie original qui lui permet de se déplacer et de voyager un peu partout tout en demeurant en permanence chez lui.
« Je me déplace dans mon habitation. Ce style de vie accorde beaucoup de place aux rencontres et à l’imprévu. Tout a été conçu et pensé afin d’assurer l’autonomie complète du véhicule au point de vue des communications et de l’énergie, peu importe l’endroit où je me trouve, même durant la saison hivernale. Ce n’est pas la van life estivale qui m’intéresse, mais bien de pouvoir pratiquer ce mode de vie non conventionnel l’année durant. J’ai installé une antenne Starlink, quatre batteries de capacité douze volts totalisant 100 ampères chacune, une fournaise au propane, une génératrice de 7000 watts, des panneaux solaires d’une puissance de 1000 watts sur le toit, un plancher chauffant au glycol, un système de chauffage à air soufflé et des réservoirs adaptés, l’un de 60 gallons pour l’eau potable, deux autres pour l’eau grise et le volet septique », confie l’aventurier nomade qui a pris le temps avant de repartir de faire un peu de ski hors-piste, du télémark, avec des amis de Fermont et du ski alpin à la station de ski Smokey Mountain où il s’est stationné quelques jours avant de reprendre la route en direction de Churchill Falls au Labrador, sa prochaine escale.