Ralentissement économique
Des heures difficiles pour la Coop
par Guilluame Rosier
À partir du 1er mai prochain, la Coo-pérative des consommateurs de Fer-mont (Coop) modifiera son horaire, en passant de 83 heures ouvertes dans la semaine à 76. Ce faisant, l’épicerie espère pouvoir éponger un déficit qui s’est creusé ces derniers temps, en raison notamment du ralentissement économique.
« Ce n’est franchement pas de gaieté de cœur que nous avons pris cette déci-sion. Elle a été murement réfléchie », assure Claude Meilleur, président du conseil d’administration de la Coop. Pour l’année budgétaire qui vient de s’achever, l’établissement anticipe un déficit d’environ 200 000 dollars, un montant bien éloigné du surplus de 90 000 dollars réalisé en 2014-2015. « Les ventes ont nettement diminué, les chiffres ne sont plus là », constate Carolyne Gobeil, directrice générale de la Coop.
Selon la direction de l’établissement, plusieurs facteurs peuvent expliquer la diminution des ventes. Comme pour la majorité des commerces faermontois, la fin du boom minier s’est faite lour-dement ressentir, avec par exemple la fermeture de la mine du Lac Bloom ou le départ de nombreux travailleurs temporaires venus travailler sur les chantiers. Jointe par téléphone, une ancienne travailleuse temporaire raconte : « Notre employeur nous fournissait un per diem pour les frais de vie sur place. Pratiquement tous les soirs, on allait à la Coop pour acheter nos repas. »
En plus de la baisse du nombre de clients potentiels, l’épicerie subit également la concurrence d’autres commerces situés au La-brador, malgré les frais d’essence qu’implique le déplacement.
Carolyne Gobeil affirme qu’avant de prendre la décision de modifier les horaires, plusieurs mesures ont été prises afin de contribuer à la viabi-lité du commerce sur le long terme. La directrice générale explique : « On a apporté beaucoup de modifi-cations à l’interne, surtout au niveau administratif, afin de réduire nos couts. Nous avons également investi dans une nouvelle génératrice pour faire face aux pannes de courant et ainsi éviter des pertes de marchandises. » D’après Mme Gobeil, le changement d’horaire permettra de rationaliser la masse salariale et d’économiser, selon les estimations, autour de 60 000 dollars sur un an.
Réactions de la clientèle
Présentement, la Coop ouvre du lundi au vendredi de 9 h à 21 h, et le dimanche de 10 h à 21 h. Le mois pro-chain, elle ouvrira plus tôt et fermera également plus tôt certains jours : de 8 h 30 à 19 h les lundi, mardi, mercredi et samedi; de 8 h 30 à 21 h les jeudi et vendredi; de10 h à 19 h le dimanche.
« Personnellement, le changement d’horaire de la Coop ne me dérange pas plus que ça. Par contre, ça risque d’être difficile pour des employés de la mine qui ont des quarts de travail particuliers », fait savoir une mère de famille. La direction de l’épicerie affirme avoir justement prévu d’ouvrir plus tôt pour accommoder les travail-leurs qui reviennent de la mine. Pour ceux qui rentrent chez-eux en soirée, des démarches ont été entreprises avec le commerce Délices et Trouvailles pour que des plats préparés y soient vendus.
Si certains clients de la Coop inter-rogés font part de leur mécontente-ment, plusieurs se montrent compré-hensifs. « Je préfère un changement d’horaire plutôt qu’une fermeture définitive », avoue un Fermontois de longue date.
« Il faut bien comprendre que nous devions réagir et nous ajuster. Ce changement d’horaire est nécessaire dans le contexte actuel de ralentis-sement économique. Il est certain que dès que la situation le permettra de nouveau, nous reviendrons à nos anciens horaires », conclut Mme Gobeil.
En 2012, la Coop avait également dû procéder à un changement d’horaire, cette fois-ci pour pallier un manque d’employés.