Monde télévisuel
Tournage d’une série télévisée à Fermont
par Éric Cyr
Une équipe de tournage composée d’une trentaine de personnes, incluant les comédiens, s’est déplacée à Fermont pour capter des prises de vues extérieures afin de les utiliser dans le cadre de la réalisation d’une télésérie policière produite par Pixcom, La faille, du réalisateur Patrice Sauvé, avec une scénarisation de Frédéric Ouellet qui signe les textes sur une idée originale de Sybille Pluvinage.
L’intrigue policière de huit épisodes d’une heure exploite une facette distinctive et rarement portée au petit écran, la nordicité. L’action se déroule dans la ville minière québécoise de Fermont sise à quelques kilomètres au sud du 53e parallèle. La série qui sera diffusée sur la chaîne de télévision AddikTV l’automne prochain met en vedette les actrices Isabel Richer et Maripier Morin.
Synopsis officiel
Au cœur de l’hiver québécois, la sergente-détective Céline Trudeau (interprétée par Isabel Richer) se fait confier l’enquête d’un meurtre étrange, commis dans la petite ville minière de Fermont. En arrivant sur place, elle découvre une immense structure résidentielle et commerciale qui protège les habitants du vent glacial venant de l’Arctique. Ce lieu de rencontre pour la population est devenu le théâtre du meurtre crapuleux de Justine Fournier, une danseuse nue. Toute la ville est en émoi. Tout le monde est suspect. La tension s’élève d’autant plus qu’il semble évident que ce meurtre soit relié à la mort qu’on avait crue accidentelle d’un enfant, il y a trois ans. La douleur et les soupçons rongent les proches des deux victimes. Le plus grand choc de Céline ne sera cependant pas lié à l’enquête, mais à la rencontre inattendue avec sa fille (incarnée par Maripier Morin), qu’elle avait complètement perdue de vue depuis quatre ans en raison d’un conflit. La colère de Sophie envers Céline renaîtra plus forte que jamais…
Une volonté de fer
Le réalisateur Patrice Sauvé, qui a réalisé notamment Grande Ourse, L’héritière de Grande Ourse et Victor Lessard, a déjà été couronné de 10 Prix Gémeaux :
« Ça fait vingt ans que je fais de la fiction et ça fait près de cinq ans qu’on développe cet ambitieux projet Frédéric Ouellet et moi. Il fallait d’abord obtenir du financement ce qui a été complexe, mais nécessaire afin de bien montrer plusieurs facettes de la communauté, la réalité de Fermont sur place, son mode de vie, en captant des images réelles et qu’on aurait difficilement pu reproduire en studio. C’est assez exceptionnel pour une production québécoise d’avoir la chance de pouvoir réaliser ça car les coûts de transport, de billets d’avion, de logement et de traiteur sont très élevés. »
La magie opère
Le réalisateur poursuit : « Il a aussi fallu auparavant effectuer des recherches, lire sur le mur-écran et sa fonction, pour raconter une histoire pertinente, pour qu’on soit le plus juste possible avant de se déplacer incognito pour faire du repérage. C’est la troisième fois qu’on se rend à Fermont. Le scénario, c’est une idée folle, ça frappe l’imaginaire. C’est une bonne histoire policière, mais elle est à la fois humaine, un peu à l’image du mur qui a été conçu pour protéger les gens, mais qui peut devenir menaçant comme quand des parents surprotègent leurs enfants. C’est mythique et très puissant. » Il y a aussi parfois des décisions spontanées prises sur le terrain comme l’ajout d’un figurant local, Karl Gagné Côté, qui interprète son propre rôle d’animateur de radio à la station pour laquelle il travaille. Selon Patrice Sauvé, il aura fallu composer avec une difficulté particulière, le froid mordant qui faisait parfois geler les instruments, mais qui ajoute une touche de réel incomparable. « Notre démarche, ce n’est pas juste une nouvelle mode des polars du Nord, c’est aussi une vitrine pour Fermont où l’on a tourné des scènes extérieures du mur-écran, mais aussi des séquences dans une mine. » L’équipe remercie les Fermontois de leur aide et de l’accueil chaleureux malgré la froidure du climat.