Objectif : gazon vert
Un beau gazon vert à Fermont? Oui c’est possible!
par Francine Marcoux
Entouré de tourbières et de forêts d’épinettes, en plein cœur de la taïga, Fermont a un sol naturellement acide. La présence de plantes acidophiles, telles que les plants de bleuets, d’airelles rouges et le thé du Labrador, en témoigne.
Le gazon n’aime pas du tout les sols acides. Pour bien se développer, il a besoin d’un sol presque neutre, c’est-à-dire qui a un pH autour de 6,5. L’acidité du sol l’empêche d’assimiler les éléments nutritifs dont il a besoin pour sa croissance. Il faut donc corriger l’acidité du sol, en premier, simplement par l’épandage de chaux ou de calcium marin. Il peut s’avérer nécessaire de faire plusieurs traitements avant d’obtenir le pH désiré, surtout si votre terrain a été négligé pendant plusieurs années. Après l’avoir obtenu, il faut le maintenir en continuant de faire un traitement par épandage, annuellement.
Nourrir son gazon
Le gazon est très gourmand, il doit consommer beaucoup d’éléments nutritifs pour fabriquer son feuillage. Étant donné qu’on le lui coupe régulièrement, il doit consommer davantage pour produire de nouvelles feuilles. Il existe toute une panoplie d’engrais à gazon sur le marché, chimiques et naturels. Chacun des fabricants a sa propre formulation, qui doit ê tre indiquée à l’aide de trois chiffres. Ces trois chiffres nous renseignent sur la composition de l’engrais. Prenons comme exemple l’engrais 24-12-6, il contient : 24 % d’azote, 12 % de phosphore et 6 % de potassium, le reste du pourcentage est occupé par du remplissage.
Engrais chimiques versus engrais naturels
Les engrais chimiques, dits de synthèse, sont issus des substances transformées chimiquement, alors que les engrais naturels peuvent être d’origine organique (provenant de résidus de végétaux ou d’animaux) et d’origine minérale (roches broyées). Les engrais chimiques ont des formulations dont les chiffres sont beaucoup plus élevés que celles des engrais naturels. Ainsi, la portion de remplissage est plus importante dans les engrais naturels. Cependant, étant composé de matière organique et de milliers de microorganismes bienveillants pour le sol, ce remplissage est un amendement de premier choix qui stimule et redonne la vie au sol.
Les engrais chimiques nourrissent rapidement la plante, mais ils dégradent le sol en l’acidifiant et en causant des excès de salinité. Ils peuvent même être nocifs pour les microorganismes qui y vivent et qui sont essentiels pour la fertilité du sol. En résumé, les engrais chimiques nourrissent la plante au détriment du sol, alors que les apports d’engrais naturels rendent le sol plus fertile et le maintiennent en vie. Eh oui! Le sol aussi est vivant lorsqu’il est en santé.
Mettre la bonne dose au bon moment
Sur le sac d’engrais, la superficie couverte est indiqué e. Il est important d’en tenir compte. Si le sac couvre 400 mètres carrés, mais que la partie gazonnée de votre terrain n’est que de 200, n’utiliser que la moitié du sac. Une trop grande quantité d’engrais peut bruler le gazon. Attendre que les nouvelles pousses de gazon soient sorties, mais ne les faites pas trop patienter, car elles sont affamées. Après une bonne pluie, le sol gorgé d’eau devient un médium performant pour dissoudre les engrais. Éviter les jours d’orage, l’abondance d’eau peut faire flotter les précieux granules d’engrais jusqu’au caniveau. Si votre sol est sec au moment de le fertiliser, arrosez-le avant, plutôt qu’après, ainsi l’engrais restera à la bonne place pour libérer ses éléments nutritifs.
L’arrosage
Le gazon a besoin d’environ 1 pouce (25 mm) d’eau par semaine. Afin de connaitre la quantité de pluie reçue au cours de la semaine, utilisez un pluviomètre ou les sites Internet de météo. Habituellement, le climat fermontois estival pourvoit suffisamment de pluie pour nos gazons. L’arrosage n’est nécessaire qu’en période de sècheresse prolongée (plus de 7 jours). Il faut éviter d’arroser fréquemment et peu à la fois. Un bon arrosage en profondeur est beaucoup plus profitable et permet aux racines de se développer en profondeur, où elles seront à l’abri des sècheresses de surface et du gel quand viendra l’hiver.
La tonte
Lors de la tonte, il faut couper seulement le tiers de la hauteur du gazon. Lorsqu’on lui en prélève une plus grande quantité, il stresse et jaunit. Aussi, on ne doit pas le couper trop court, au ras du sol par exemple, car n’ayant plus de feuillage, il ne peut plus faire de photosynthèse et prendra quelques jours à repousser, laissant le champ libre aux semences de pissenlit qui voyagent allègrement.