Médecine spécialisée
Une chirurgienne originaire de Fermont
par Ăric Cyr
La chirurgienne spĂ©cialisĂ©e en transplantation dâorganes vitaux, Caroline Rochon, a passĂ© son enfance et son adolescence Ă Fermont. AprĂšs avoir Ă©tĂ© formĂ©e Ă lâUniversitĂ© McGill de MontrĂ©al, elle pratique actuellement sa profession en Nouvelle-Angleterre aux Ătats-Unis, car il y avait, au moment oĂč elle a terminĂ© ses Ă©tudes, des restrictions au QuĂ©bec quant au nombre de chirurgiens en transplantation alors que câĂ©tait tout lâinverse au sud de la frontiĂšre oĂč les offres allĂ©chantes Ă©taient nombreuses.
Le pĂšre de Caroline Rochon rĂ©parait des moteurs dâavion Ă la base militaire de Bagotville avant de choisir de quitter les Forces armĂ©es canadiennes Ă la naissance de son second enfant pour sâĂ©tablir Ă Fermont. Celle-ci est arrivĂ©e sur place en 1977 Ă lâĂąge de trois ans pour repartir Ă 17 ans en 1991 afin de poursuivre ses Ă©tudes au baccalaurĂ©at international au collĂšge Jean-de-BrĂ©beuf Ă MontrĂ©al oĂč, malgrĂ© le fait quâelle Ă©tait premiĂšre de classe au prĂ©alable, elle a eu peur de ne pas ĂȘtre Ă la hauteur jusquâĂ ce quâelle obtienne la meilleure note pour une dissertation, un peu grĂące aux enseignements de son professeur de français au secondaire, Armande Valcourt. Ă lâĂ©poque, elle avait obtenu une bourse de la compagnie miniĂšre QuĂ©bec Cartier et songeait Ă devenir ingĂ©nieure, mais une discussion au sujet du virus du VIH et du Sida lâa plutĂŽt incitĂ©e Ă sâorienter vers un baccalaurĂ©at en sciences avec spĂ©cialitĂ© en microbiologie et immunologie Ă lâUniversitĂ© McGill oĂč elle a aussi complĂ©tĂ© un doctorat en mĂ©decine en 2000. La femme, qui a une double citoyennetĂ©, fait partie du CollĂšge royal des mĂ©decins et chirurgiens du Canada depuis 2007 et du American Board of Surgery depuis 2008 et a obtenu un Fellowship en transplantation dâorgane entier du New York Medical College en 2009. Elle occupe le poste de directrice du service chirurgical de transplantation rĂ©nale Ă lâhĂŽpital rĂ©gional Hartford Hospital qui, fondĂ© en 1854, emploie 1000 mĂ©decins et dentistes et oĂč, en 2015, il sâest pratiquĂ© 42 000 interventions chirurgicales et oĂč lâon a procĂ©dĂ© Ă 3700 naissances.
« Mon pĂšre Ă©tait mĂ©canicien au concasseur Ă la mine de fer du Mont-Wright et ma mĂšre, Jeanne-dâArc, enseignante au primaire au Centre Ă©ducatif de Fermont », confie la maman dâune fillette dâun an qui habite aujourdâhui avec son conjoint, un avocat en droit des affaires amĂ©ricain originaire de la mĂ©tropole quĂ©bĂ©coise qui vient de dĂ©marrer une distillerie, une maison ancestrale datant de 1734 sur un lopin de terre Ă Hartford au Connecticut non loin du centre-ville et de son lieu de travail. « Fermont est un bel endroit sĂ©curitaire lorsque lâon est enfant. Je jouais dehors avec mes amis et je profitais des activitĂ©s de plein air. Je faisais aussi du patinage artistique, ce qui mâa appris Ă tomber et Ă me relever. Il faut apprendre Ă se redresser et Ă surmonter lâĂ©chec, ce qui sâest avĂ©rĂ© fort utile dans mon domaine puisque les greffes de rein et de foie ont souvent de hauts taux de complication. » Selon Mme Rochon la pĂ©riode de lâadolescence fut plus difficile pour elle Ă Fermont, car elle a subi de lâintimidation quâelle a surmontĂ©e. « Quelquâun qui met les efforts et qui travaille fort peut rĂ©aliser ses ambitions et atteindre ses objectifs. »