Monts Groulx-Uapishka
La 18e édition de la grande corvée des monts Groulx
par Éric Cyr
La traditionnelle grande corvée annuelle, organisée par L’Association des amis des monts Groulx, a regroupé 42 bénévoles soucieux de l’environnement d’origines diverses et de tous les milieux durant le long congé de la fête du Travail du 1er au 4 septembre dernier. L’événement prisé des adeptes de plein air contribue à assurer la préservation de l’état sauvage du lieu fréquenté par des randonneurs.
Perpétuer l’esprit des montagnes
Des gens de plusieurs nationalités se déplacent habituellement pour l’occasion afin de participer au nettoyage des sentiers qui ont célébré leur 30e anniversaire l’an passé et dont quelques-uns donnent accès aux plateaux toundriques où la situation géographique leur procure un climat subarctique. À la base, on trouve la forêt boréale et la taïga alors qu’au sommet c’est la toundra et dans les hautes vallées la forêt alpine. Cet écosystème unique a été façonné par le passage des glaciers. En parcourant le massif on aura une vue sur l’un des plus grands cratères du monde, l’astrolabe de Manicouagan visible de l’espace, surnommé l’œil du Québec.
Territoire d’autonomie
Selon un fervent amateur de plein air et participant de longue date à cette activité, Michel Michaud, cet endroit féérique respire l’air pur et la camaraderie dans une immensité boréale où domine le blanc et le vert : « C’est un concept inspiré du principe de plaisir-travail, un rassemblement de gens qui ont à cœur la nature et l’environnement nordique, des passionnés qui aiment s’investir dans cette cause. Les sentiers sont surtout fréquentés par des gens aguerris qui ont acquis de l’expérience ailleurs. Tout se passe dans une ambiance où l’entraide est de mise et la bonne humeur et l’harmonie règnent dans un climat fraternel. » L’ancien administrateur de l’organisation des Amis des monts Groulx explique que les monts Groulx-Uapishka ont la particularité d’être un milieu encore sauvage accessible par la route et de constituer une aire protégée attrayante pour les randonneurs qui est gérée et administrée par des bénévoles et non par la Société des établissements de plein air du Québec (Sépaq).
« On souhaite conserver l’accessibilité gratuite pour les randonneurs. »
Phénomène plutôt rare, la neige tombée le 31 août tapissait le sol à plusieurs endroits. Une randonnée d’interprétation du milieu a été offerte pour les nouveaux et des travaux ont été effectués sur le pont du ruisseau Harfang endommagé par l’épaisseur de la couche de neige cet hiver. Un volet culturel, la cabane à création, a aussi été animé par une artiste. Des soupers communautaires près du feu de camp se sont aussi tenus tous les soirs près du chapiteau de la Ville de Fermont installé à proximité.
La réserve de biodiversité Uapishka inclut une bonne partie du territoire protégé des monts Groulx nommés en l’honneur du chanoine Lionel Groulx, un prêtre catholique, professeur, historien, intellectuel, nationaliste et écrivain québécois l’année de son décès en 1967 et rebaptisés Uapishka du nom innu qui signifie « sommets blancs ». Les monts Groulx-Uapishka sont logés au cœur de l’aire centrale de Manicouagan-Uapishka, qui a été reconnue en 2007 par l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) comme la plus grande réserve de la biosphère au pays.