Bloc québécois
Une ancienne Fermontoise élue députée
par Éric Cyr
L’ancienne Fermontoise Julie Vignola a été élue députée du Bloc québécois dans la circonscription de Beauport-Limoilou (Québec) lors de la récente élection fédérale. Née à Sept-Îles, la politicienne est bien informée au sujet des réalités et des dossiers nord-côtiers et pourra épauler à l’occasion sa collègue la députée de Manicouagan, Marilène Gill, qui est bien ancrée au sein du parti.
Mme Vignola n’a pas peur de se retrousser les manches et a commencé à la base en faisant du porte-à-porte dans sa région d’adoption durant la campagne électorale. Elle a fait le choix de sacrifier sa profession d’enseignante pour se diriger vers sa nouvelle carrière où elle est responsable des dossiers de Services publics, approvisionnement et opérations gouvernementales en plus de représenter les intérêts de ses concitoyens. « Le fait d’avoir vécu un peu partout me permet d’avoir une vision plus large d’une situation et d’appliquer des solutions novatrices. J’ai appris à tisser des liens. Le changement fait toujours un peu peur, mais c’est l’espoir de changement qui justifie la raison d’être du Bloc québécois à Ottawa. »
La politique a toujours fait partie de la vie de celle dont le père, Jacques Vignola, a été conseiller municipal, président du conseil d’administration du Centre de santé et qui a été longtemps impliqué dans le syndicalisme. Sa sœur, Cindy, est actuellement conseillère à la mairie. « Quand Denis Perron, le premier député du Parti québécois à avoir été élu dans Duplessis en 1976, se rendait à Fermont, il venait à la maison. Je m’intéressais déjà, à l’époque, aux conversations sérieuses des grandes personnes. Des discussions qui se faisaient dans le respect des opinions, peu importe l’allégeance. On a ce respect-là dans la famille. »
Une période heureuse
La députée bloquiste a habité à Fermont dès 1977 et jusqu’en 1993, année où elle est allée vivre au Bas-Saint-Laurent chez sa mère. À Fermont, elle a travaillé en tant que concierge, puis journalière à la mine de fer du Mont-Wright. Elle a également été animatrice bénévole à la radio locale en 1992 et 1993. Elle était à l’époque la plus jeune animatrice à avoir travaillé à CFMF 103,1. Mme Vignola confie qu’elle conserve des souvenirs impérissables de Fermont et que son expérience nordique a contribué à façonner la personne qu’elle est devenue. C’est d’ailleurs sur place qu’elle a rencontré son conjoint et le père de ses quatre enfants, Pierre Marcotte. « Que de souvenirs d’enfance mémorables! Les promenades en canot sur le lac Daviault, les longueurs à la piscine, les balades en ski-doo, la pêche sur la glace et, certains hivers, les caribous à perte de vue! Je me souviens d’une fois où l’école avait fermé à cause du froid extrême et que le même jour, nous avons enfourché nos motoneiges pour nous rendre au lac Carheil où l’on a joué aux cartes dans un chalet chauffé au poêle à bois! », confie-t-elle en riant. « Les défis ne m’ont jamais fait peur. En 1999 par exemple, j’ai été engagée au bureau d’information touristique. J’étais alors enceinte de Zoé et, malgré ma grossesse, je gravissais le mont Daviault au moins une fois par semaine pour vérifier que les sentiers étaient propres et pour ramasser les déchets s’il y en avait. Je montais tellement vite que Pierre avait de la difficulté à me suivre. Il était tout essoufflé! J’ai montré cet été-là que même enceinte, une femme était capable de travailler fort et bien! »
Horizons multiples
La politicienne poursuit : « Les classes sociales se côtoient quotidiennement de façon tout à fait naturelle et la hiérarchie est très discrète à Fermont, ce qui fait qu’aujourd’hui je mets de côté l’étiquette et je parle à tout le monde. Ce qui me fait plaisir c’est quand je rencontre les gens et qu’ils me disent qu’ils ont l’impression de parler à leur voisine. Au Bloc québécois, on a des représentants de tous les horizons de la société. On a une équipe hors du commun, c’est comme une grande famille. Je suis très fière de faire partie de cette belle équipe. » Selon la députée, la politique s’exerce de différentes façons et le bénévolat en fait partie en aidant les collectivités. « La politique, c’est un peu comme la philosophie qui consiste, en quelque sorte, à penser de façon logique et à appuyer son argumentaire par des faits concrets. Les citoyens font beaucoup plus de politique qu’ils ne le pensent, ils n’en sont pas toujours conscients. Aider les autres, améliorer une situation dans sa communauté, c’est aussi faire de la politique. » Sur un ton modeste, Mme Vignola conclut : « J’ai encore beaucoup à apprendre. Entre ce qu’on voit, ce qu’on suppose et ce qu’est la réalité, il y a une marche et je suis actuellement en train de la gravir. »