Réseau routier et mines
Le Québec et le Labrador pavent la voie
par Éric Cyr
Les gouvernements du Québec et de Terre-Neuve-et-Labrador unissent leurs forces pour mettre en valeur la fosse du Labrador, une région géologique riche en gisements minéraux, dont du fer et des terres rares, et pour améliorer et développer leurs infrastructures routières. Les deux gouvernements travailleront dorénavant de concert afin d’accroître leurs économies respectives et ont conclu une entente de coopération à ce sujet, le 12 avril dernier.
Les premiers ministres du Québec, Philippe Couillard, et de Terre-Neuve-et-Labrador, Dwight Ball, ont procédé à l’annonce de ce nouveau partenariat à Québec. « Cette collaboration facilitera le développement du potentiel minier et fera la promotion de la création d’emplois de haute qualité qui bénéficieront à l’ensemble des populations concernées, tant autochtones que non autochtones, du Québec et de Terre-Neuve-et-Labrador », peut-on lire dans un communiqué émanant du bureau du premier ministre québécois.
Cette entente prévoit des travaux conjoints visant à améliorer la collaboration dans plusieurs secteurs d’intérêts notamment l’information géotechnique et l’aménagement du territoire, les infrastructures du secteur minier, la main-d’œuvre et les compétences, le développement des télécommunications et l’amélioration des processus gouvernementaux et du soutien aux entreprises.
Eurêka! La boucle
Les économies du Québec (en particulier de la Côte-Nord) et du Labrador sont intimement liées et la logique veut que le développement du territoire nordique passe nécessairement par des infrastructures adéquates de transports afin de créer un corridor économique favorable entre les deux provinces. Cet accord inclut l’amélioration et l’extension des infrastructures routières, dont la poursuite, par le gouvernement du Québec, des travaux de construction de la route 138 et l’amélioration de la route 389, qui rejoignent toutes deux le Labrador et qui pourraient former une boucle, l’autoroute transquébeclabrador, au cours des prochaines années.
D’abord la 389 ensuite la 138
Le dernier budget de Québec prévoit un montant de 232 millions de dollars pour le prolongement de la 138 dans le cadre du Plan Nord. Le gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador, qui dispose déjà d’une excellente route asphaltée au Labrador, la 500, s’engage quant à lui à poursuivre les améliorations en chantier de la route 510 qui rejoint la 500 pour former l’autoroute translabradorienne et a également publié une étude de faisabilité qui évalue les possibilités relatives à la construction d’une liaison fixe, un tunnel, entre le Labrador et l’île de Terre-Neuve et dont le projet est évalué à 1,7 milliard de dollars.
Relation géographique stratégique
« La relation que nous entretenons avec Terre-Neuve-et-Labrador franchit aujourd’hui une nouvelle étape. Nous partageons une vision commune et celle-ci se traduit par la signature de cette entente. Les collaborations annoncées dans les secteurs des mines et du transport permettront de faire croître nos économies », confie Philippe Couillard qui compte sur le fort potentiel minier de la fosse du Labrador afin d’alimenter les infrastructures de la Société ferroviaire et portuaire de Pointe-Noire à Sept-Îles sur la Côte-Nord et notamment le fameux quai multiusager.
Pour sa part, son homologue terre-neuvien Dwight Ball parle d’un : « accord de coopération qui offre un potentiel excitant. En travaillant ensemble, nous pouvons tirer parti des forces de notre industrie minière internationalement reconnue pour inviter de nouveaux investissements, accroître l’activité minière et susciter la création d’emplois. Nous sommes également mieux placés pour faire progresser les infrastructures de transport qui renforcent les corridors commerciaux et favorisent le développement économique et communautaire. Je suis optimiste quant au potentiel qui découlera de cet accord. »
Le ministre québécois de l’Énergie et des Ressources naturelles et responsable du Plan Nord, Pierre Moreau, explique que ce partenariat permettra de concrétiser des projets communs en facilitant entre autres l’accès au secteur plus au nord en créant « un corridor de transport terrestre entre le Québec et Terre-Neuve-et-Labrador ».