De multiples talents
Passion artisanat et restauration
par Éric Cyr
Le Fermontois Yan Poirier a un talent inné pour la restauration d’objets en tout genre en plus d’être artisan et de s’adonner à la photographie, un don qu’il a peaufiné en suivant les traces de son père, Donald Poirier, qui, aujourd’hui retraité, fabrique de ravissants jouets en bois recyclé à Sept-Îles pour passer le temps.
La maison et le garage de celui qui est aussi collectionneur ressemblent à une caverne d’Ali Baba. Il parle avec passion des nombreux objets précieux à ses yeux et qu’il affectionne particulièrement. On peut y apercevoir un gramophone Victor Victrola de 1928 qui fonctionne ainsi que des instruments de musique comme un harmonium des années 1930 qu’il a restauré avec l’aide de son paternel à partir de deux modèles identiques. « On l’a complètement démonté et décapé avant de le remonter. Chaque note a deux lamelles », explique celui qui en joue à l’occasion. Il y a aussi un piano Willis & Sons de la fin des années 1800 qu’il a récupéré à Fermont lorsque quelqu’un voulait s’en débarrasser en le jetant aux poubelles. Il s’est alors empressé de contacter des amis afin de l’aider à aller le chercher avant qu’il ne subisse un sort tragique. Après avoir été rescapé des ordures, l’instrument à cordes a lui aussi minutieusement été restauré.
L’art du recyclage
Un jour, il y a une douzaine d’années, son père lui montre une photo d’une petite moto conçue à partir de vieux métaux prise dans un marché aux puces et c’est le déclic qui l’incite à tenter de donner une seconde vie aux matériaux en créant des œuvres originales et des sculptures à partir de métal recyclé. L’artiste autodidacte commence alors à accumuler de vieilles chaînes de bicyclettes, des tondeuses, des souffleuses, des morceaux brisés, de vieux moteurs et de la ferraille qu’il ramasse ou que les gens lui apportent afin d’intégrer des pièces à ses créations. Il a depuis produit plusieurs conceptions artisanales à partir de matériaux en métal récupérés ici et là.
« J’ai toujours eu ça dans le sang. Quand j’étais jeune, j’exprimais ma créativité avec des constructions en jeu de blocs LEGO. Par la suite, j’ai assemblé et réparé des bicyclettes pour le magasin Célavi Sports pour me faire un peu d’argent de poche. Je me suis finalement spécialisé dans les motoneiges et c’est à cette époque que j’ai décidé de devenir mécanicien », confie celui qui est arrivé à Fermont à l’âge de 5 mois en 1978 et qui a obtenu un diplôme d’études professionnelles en mécanique d’engins de chantier.
L’homme aux multiples passions a commencé simultanément plusieurs autres projets avant de souffrir de maux de dos, entre autres la restauration d’une voiture de collection Dodge Challenger RT 1972 de couleur d’origine vert lime et de deux motoneiges de marque Bombardier, soit une Olympique 1964 et une Alpine 1972 à un ski et deux chenilles. Yan Poirier, qui participe souvent aux expositions de l’Association des artistes et des artisans de Fermont, peut compter sur l’œil averti de sa conjointe, Nancy Pageau, qui est aussi une artiste peintre sur verre douée et qui lui donne de bons conseils.