Pont à Tadoussac
Une délégation s’invite à l’Assemblée nationale
par Éric Cyr
Dans le cadre de la campagne « Mamu un pont entre nous », une importante délégation de la Coalition Union 138, qui milite activement pour promouvoir l’amélioration des infrastructures de la route 138, unique voie d’accès, chemin touristique et trajet commercial desservant Charlevoix et la Côte-Nord, en commençant par l’érection d’un pont à l’embouchure de la rivière Saguenay/Shekutamitsh à Tadoussac, a déroulé son impressionnante banderole et s’est installée devant l’Assemblée nationale à Québec, du 1er au 2 juin 2022, afin de se faire entendre.
La cohorte, qui a aussi organisé une conférence de presse pour l’occasion, était soutenue et accompagnée par de nombreux alliés, membres et partenaires incluant les communautés innues du Nitassinan, l’Assemblée des MRC de la Côte-Nord, l’Alliance des Chambres de commerce et de l’industrie de la Côte-Nord, la Société du Pont sur le Saguenay ainsi que par des élus, des organismes et des entreprises de la Côte-Nord. L’alliance, qui compte aussi des appuis dans Charlevoix, prône le désenclavement de la Côte-Nord qui doit impérativement se faire par la construction d’un pont franchissant cette voie d’eau.
Un levier politique
La Coalition Union 138 souhaite obtenir un engagement des représentants des différents partis politiques au sujet de la construction d’un premier lien pour la Côte-Nord avant la prochaine élection et a convié les politiciens de toutes allégeances à venir visiter cette région et à constater l’unanimité qui règne autour de ce projet en rencontrant les leaders politiques et économiques nord-côtiers sur place. Il y avait notamment la présidente des MRC de la Côte-Nord et mairesse de Forestville, Micheline Anctil, les préfets de la Minganie, Luc Noël, et de Manicouagan, Marcel Furlong, les maires de Portneuf-sur-Mer, Jean-Maurice Tremblay, des Escoumins, André Desrosiers, de Ragueneau, Raymond Lavoie, de Baie-Comeau, Yves Montigny et de Port-Cartier, Alain Thibault ainsi que la mairesse de Sacré-Cœur, Lise Boulianne, et le président de l’Alliance des Chambres de commerce et de l’industrie de la Côte-Nord, Antonio Hortas. Des représentants autochtones étaient aussi de la partie incluant le chef de l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador, Ghislain Picard, le grand chef de la Première nation Wolastoqiyik Wahsipekuk, Jacques Tremblay, ainsi que le chef de la Première nation innue d’Essipit, Martin Dufour.
Un premier lien
Le message semble avoir été entendu par au moins une formation politique qui a osé se mouiller lors de cette manifestation, à laquelle le public pouvait assister. Des personnalités influentes du Parti québécois, incluant son chef, Paul St-Pierre Plamondon, et son leader parlementaire, le député nord-côtier de la circonscription de René-Lévesque, Martin Ouellet, avaient annoncé la veille qu’ils iraient rencontrer les représentants nord-côtiers durant leur passage à Québec afin de démontrer leur soutien à cette cause légitime et ils ont tenu parole tout en invitant les élus des autres partis à faire de même et en expliquant la solution proposée par le Parti québécois pour concrétiser cet ouvrage d’art sur le Saguenay. D’autres élus plus timides se sont aussi finalement déplacés comme le chef du Parti conservateur du Québec, Éric Duhaime et le député du Pontiac en Outaouais, André Fortin, du Parti libéral du Québec.
La CAQ brille par son absence
Le porte-parole de la Coalition Union 138, Guillaume Tremblay confie : « Nous avons exposé lors de discussions et sur des pancartes les attraits et la contribution de la Côte-Nord au développement économique du Québec dont l’hydroélectricité, les ressources forestières et minières ainsi que celles des pêches sans oublier l’apport des alumineries. Nous souhaitons obtenir des engagements fermes pour la construction d’un pont sur le Saguenay/Shekutamitsh. L’attente dure depuis trop longtemps. Il est plus que temps d’investir dans ce projet bénéfique pour tout le Québec. »
L’événement était aussi l’occasion de faire valoir les enjeux d’accès au territoire et les préoccupations environnementales notamment pour la sauvegarde des bélugas présents dans le fjord. La Coalition Union 138 a l’intention de poursuivre la démarche et entend maintenir ses actions populaires et ses moyens de sensibilisation et de pression jusqu’à ce que des engagements clairs, nets et précis soient pris par tous les partis politiques québécois avant la prochaine élection prévue à l’automne. « Fini les vœux pieux, on veut du concret ! », conclut Guillaume Tremblay qui s’est dit très déçu que la Coalition avenir Québec (CAQ) n’ait pas daigné venir discuter avec les représentants de la Coalition Union 138 qui campaient devant leur lieu de travail à l’exception du ministre des Affaires autochtones, Ian Lafrenière, qui est venu simplement saluer les représentants des Premières Nations par politesse.