Conflit de travail chez Tshiuetin
La grĂšve temporairement suspendue
par Ăric Cyr
Les travailleuses et travailleurs de Transport ferroviaire Tshiuetin, le train de passagers et de marchandises qui relie Sept-Ăles Ă Schefferville par chemin de fer en passant par le Labrador, ont votĂ© massivement pour lâinterruption momentanĂ©e de la grĂšve dĂ©clenchĂ©e, le 27 septembre dernier, afin de laisser place Ă la discussion. Ils sont retournĂ©s au travail, le 18 novembre, et ont entrepris des pourparlers intensifs jusquâau 15 dĂ©cembre afin de tenter de sâentendre.
Accord ou sursis ?
Selon le vice-prĂ©sident et trĂ©sorier de la FĂ©dĂ©ration des employĂ©es et employĂ©s de services publics (FEESP) affiliĂ©e Ă la ConfĂ©dĂ©ration des syndicats nationaux (CSN), Jean-Pierre Bourgault : « Le syndicat se donne quatre semaines pour rĂ©gler la nĂ©gociation et trouver un terrain dâentente concernant des points toujours en suspens, notamment certains avantages pĂ©cuniaires ainsi que le mouvement de personnel »
Points en litige
Lâemployeur demande aux syndicats dâaccepter sa proposition de raccourcir la semaine de travail de 40 Ă 35 heures pour tous sans compensations et de rĂ©duire le nombre annuel de voyages pour le train de passagers. En contrepartie, la partie patronale accorderait une rĂ©troactivitĂ© salariale de 2,5 % pour la pĂ©riode du 1er avril 2018 au 31 mars 2019. La portion des augmentations commençant au 1er avril reste Ă nĂ©gocier. En ce qui concerne les salariĂ©s oeuvrant au transport de minerai de fer, ils auront dorĂ©navant un horaire de travail de 10 heures par jour pour une durĂ©e de 14 jours pour un total de 140 heures. « Ils ont acceptĂ© de diminuer le nombre dâheures payĂ©es sur une pĂ©riode de 14 jours, tout en obtenant la possibilitĂ© de faire des heures supplĂ©mentaires lorsque nĂ©cessaire », ajoute le syndicaliste.
Mouvance et alternance
Par ailleurs, la direction de Transport ferroviaire Tshiuetin souhaite plus de flexibilitĂ© de la part des salariĂ©s de lâentreprise, ce qui lui permettrait dâinterchanger sporadiquement des travailleurs dâune division Ă lâautre en puisant les ressources nĂ©cessaires au sein de sa propre organisation selon les besoins ponctuels afin de rĂ©gler le problĂšme de pĂ©nurie de main-dâĆuvre dans lâune de ses ramifications. « Les syndiquĂ©s ne sont pas en dĂ©saccord avec le principe, mais veulent dans un premier temps que le travail soit offert aux employĂ©s de la division concernĂ©e avant de lâoffrir aux travailleurs de lâautre. Il y a eu de bonnes discussions Ă ce sujet lors de sĂ©ances de nĂ©gociation antĂ©rieures et nous avons bon espoir de rĂ©gler cette question dans lâactuel blitz de nĂ©gociation », renchĂ©rit le prĂ©sident du Conseil central CĂŽte-Nord de la CSN, Guillaume Tremblay.
Selon les deux porte-paroles syndicaux, les employĂ©s de Tshiuetin entendent fournir tous les efforts nĂ©cessaires afin de rĂ©gler le diffĂ©rend. Ils considĂšrent que les syndicats ont fait preuve dâouverture au sujet des mouvements de main dâoeuvre, mais expliquent quâils souhaitent cependant les encadrer afin de diminuer le mĂ©contentement des travailleurs des deux divisions et prĂ©cisent que quoi quâil advienne, ceux-ci pourront compter sur la CSN pour les soutenir tant et aussi longtemps quâils nâauront pas obtenu gain de cause.