Fête nationale de l’Acadie
Un tintamarre à Labrador City
par Éric Cyr
Afin de souligner la fête nationale des Acadiens, le 15 août 2021, l’Association francophone du Labrador a organisé un tintamarre, une première dans cette localité nordique. Mus par le travail, de nombreux Acadiens ont rejoint par le passé la petite communauté francophone de l’endroit et plusieurs en font toujours partie. Certains Acadiens demeurent aussi à Fermont.
Le défilé d’une trentaine de personnes, des Acadiens, francophones et francophiles, principalement des enfants et leurs parents habillés aux couleurs de l’Acadie, ont participé à l’événement au son de la musique acadienne en faisant du bruit avec des instruments qu’ils ont confectionnés eux-mêmes en remplacement des traditionnels chaudrons et casseroles, en soufflant dans des flûtes et en agitant des crécelles et des drapeaux acadiens. Les mascottes des Jeux de l’Acadie, Acajou, et des Jeux franco-labradoriens, Rigolo, se sont jointes à la marche dont le départ s’est fait du Bruno Plaza à Labrador City.
Qui sont les Acadiens ?
Les Acadiens sont une ethnie originaire de France qui constitue l’autre peuple à majorité francophone et catholique vivant principalement en Amérique du Nord et notamment au Nouveau-Brunswick, la seule autre province canadienne après le Québec où le français constitue une langue officielle. Ils sont descendants des premiers colons français établis en Acadie à l’époque de la Nouvelle-France. Durant une tentative de nettoyage ethnique, la déportation des Acadiens, appelée aussi le Grand dérangement, de 1755, ces derniers furent déracinés de leurs terres par les Britanniques et déportés par bateaux en Nouvelle-Angleterre et à travers le monde. Après cet événement qui visait à les faire disparaître, des survivants retournèrent en Acadie ou se fixèrent dans différentes régions de la planète. On retrouve entre autres des Acadiens au Québec sur la Côte-Nord au Havre-Saint-Pierre et à Natashquan, lieu d’origine de Gilles Vigneault, aux Îles-de-la-Madeleine ainsi que dans les quatre provinces de l’Atlantique, incluant à Terre-Neuve dans la région de Cap-Saint-Georges, L’Anse-à-Canard et La Grand’Terre. Certains trouvèrent refuge à Saint-Pierre-et-Miquelon, seule colonie d’Amérique du Nord restée française à la suite du traité de Paris de 1763. En Louisiane ils sont devenus les Cajuns (Cadiens). Il y a aussi des descendants acadiens en France comme à Belle-Île-en-Mer en Bretagne et dans le Poitou. Les Acadiens sont intimement liés par leur survivance, leur héritage culturel et par leurs noms de famille.
Selon un dicton populaire : « Nous les Acadiens, on a l’eau salée qui nous coule dans les veines, un accent inimitable, la fête dans la tête et l’Acadie dans le cœur ! »