Feux de forêt
Des incendies perturbateurs
par Éric Cyr
De multiples feux de forêt qui se sont déclenchés au début juin sur le territoire de la MRC de Caniapiscau ont tenu les pompiers forestiers en haleine durant plusieurs jours alors que la Société de protection des forêts contre le feu (Sopfeu) a déployé des effectifs à des endroits stratégiques afin de lutter efficacement contre les flammes et de tenter de freiner leur propagation en maîtrisant les foyers d’incendie.
L’équipe québécoise de gestion des feux majeurs a déterminé une zone de protection intensive à l’intérieur de laquelle trois incendies faisaient rage de façon simultanée et sur lesquels il fallait mettre l’accent et a établi une unité d’opérations au campement Love, près de la rivière Hart Jaune, dans le secteur du kilomètre 350 de la route 389, le 6 juin dernier. L’objectif était de mieux coordonner sur le terrain les interventions aériennes et terrestres de suppression des incendies de forêt à proximité de la 389, de l’ancienne ville de Gagnon jusqu’à la mine de fer de Fire Lake, et près du réservoir Manicouagan. En plus de cette équipe administrative, le complexe a aussi pu compter sur l’appui de cinq unités de pompiers forestiers et combattants auxiliaires totalisant une centaine de personnes et sur le soutien de six hélicoptères et des missions d’arrosage par avions-citernes.
Trois feux jugés prioritaires ont fait l’objet de combats intensifs pour maintenir l’accessibilité à la 389 soit celui de 920,5 hectares (ha) qui était hors de contrôle au lac du Portage situé à moins d’un kilomètre au nord du kilomètre 437, celui de rivière Beaupré de 96,6 ha à 7 kilomètres à l’ouest à la hauteur du kilomètre 380 qui a été maîtrisé et celui de Gagnon de 7,4 ha à quatre kilomètres au sud-est de celui de la rivière Beaupré qui a finalement été contenu. Deux autres feux de 14,8 et 16,6 ha situés en zone nordique au nord du feu du lac du Portage ont aussi été maîtrisés afin de protéger la route et des infrastructures d’Hydro-Québec.
Liens terrestres fermés
Des incendies ont paralysé les voies de transports terrestres à quelques reprises notamment avec la fermeture du seul lien routier de la région, la TransQuébec-Labrador (route 389 et TransLabrador/route 500), et en entravant la circulation en direction nord du train de passagers et de marchandises de Transport ferroviaire Tshiuetin, le seul lien terrestre assurant la liaison de Sept-Îles à Schefferville, qui n’a pu se rendre à destination, le 11 juin, et qui a suspendu ses activités durant une semaine. Plusieurs incendies brûlaient aussi au Labrador dont deux au nord du Labrador Ouest, dont celui de 300 hectares, qui a commencé le 8 juin, à 50 kilomètres au sud de Schefferville, 160 kilomètres au nord de Labrador City et à quatre kilomètres de la voie ferrée et du barrage et de la centrale hydroélectrique de Menihek de Newfoundland and Labrador Hydro, qui a forcé la locomotive à s’arrêter à la gare de Mai du côté québécois et à rebrousser chemin vers Sept-Îles. Comme le feu était au Labrador, ce sont les pompiers forestiers de Terre-Neuve-et-Labrador qui ont combattu ce brasier à proximité du barrage avec notamment deux avions bombardiers d’eau. L’autre feu d’un hectare était situé en zone nordique au lac Milner West à une centaine de kilomètres un nord de Labrador City. Le 13 juin, deux autres incendies majeurs se sont par la suite déclarés dans le secteur de Churchill Falls, dont un à l’ouest du pont Brinco, nécessitant la fermeture de la route 500, avant d’être maîtrisés.
La vaste majorité des feux ont été causés par la foudre. Pour consulter la carte des feux en sol québécois : sopfeu.qc.ca. Sur la photo, des pompiers forestiers survolent un feu de forêt au-dessus de la route 389 Nord.