LâĂ©conomie locale
Câest mieux ailleursâŠ
par Ăric Cyr
Certaines miniĂšres de la rĂ©gion Ă©tablies en sol quĂ©bĂ©cois semblent souvent favoriser les entreprises de lâextĂ©rieur de la rĂ©gion au dĂ©triment des commerces locaux qui, Ă quelques exceptions prĂšs, tirent le diable par la queue et qui subissent les contrecoups de telles dĂ©cisions.
Plusieurs commerces fermontois ont de la difficultĂ© Ă maintenir leurs activitĂ©s Ă long terme. La pĂ©nurie de main-dâĆuvre peut ĂȘtre un facteur dans cette Ă©quation, mais pas seulement cela. Ă titre dâexemple LâAuthentique Bistro, lâun des deux seuls restaurants ouverts Ă lâannĂ©e, adjacent Ă lâHĂŽtel Fermont, a mis la clĂ© dans la porte rĂ©cemment.
Laver son linge sale
Minerai de fer QuĂ©bec (MFQ), filiale de Champion, ne semble pas non plus trĂšs enclin Ă prioriser les commerces locaux puisque cette sociĂ©tĂ© vient dâabandonner le service de nettoyeur de Fermont avec qui elle faisait affaire depuis plusieurs mois, pour se tourner vers Baie-Comeau tout comme lâautre miniĂšre qui a dĂ©jĂ fait de mĂȘme.
Nettoyeur en péril
Le directeur gĂ©nĂ©ral de la Coop Metro qui administre en parallĂšle la blanchisserie fermontoise, Karim Khimjee, confie que ces dĂ©cisions dĂ©plorables viennent menacer lâexistence mĂȘme du nettoyeur, le seul dans la rĂ©gion, qui attire Ă©galement une clientĂšle du Labrador. « On vient dâinvestir 10 000 $ pour la mise Ă jour de nos Ă©quipements et un contrat important qui avait Ă©tĂ© prĂ©vu pour lâachat de nouvelles machines Ă laver a dĂ» ĂȘtre annulĂ© Ă la derniĂšre minute Ă la suite du dĂ©sintĂ©rĂȘt de MFQ, qui a indiquĂ© de façon subite que dorĂ©navant lâentreprise ne souhaitait plus faire affaire avec nous en transmettant un simple avis de 24 heures sans aucune raison valable. »
Visiblement trĂšs déçu de ce volte-face des miniĂšres, ce dernier poursuit : « Lâappui aux entreprises locales est grandement apprĂ©ciĂ© et contribue Ă assurer la vitalitĂ© du milieu. »
M. Khimjee prĂ©cise quâune employĂ©e trĂšs motivĂ©e qui apprĂ©cie son travail devra se contenter Ă lâavenir dâun horaire considĂ©rablement rĂ©duit et dâun poste Ă mi-temps. Les heures dâouverture seront diminuĂ©es Ă un maigre 15 heures/semaine au lieu du 40 heures prĂ©alable. « Si la tendance se maintient et sans une meilleure disposition des miniĂšres, le service pourrait malheureusement ĂȘtre vouĂ© Ă disparaĂźtre aprĂšs de nombreuses annĂ©es dâopĂ©ration. »
Le maire de Fermont, Martin St-Laurent, est au courant du dossier et tente de sensibiliser les principaux intervenants Ă lâimportance de favoriser les entreprises dâici.