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    Hydro-Québec

    Une 24 octobre, 2016

    Bonder les réservoirs au maximum

Manic-5

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Route nationale 389

Vision franche d’un remorqueur

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Tensions et sourde oreille…

Exposition sur la route 389

Art routier transfrontalier

Exposition sur la route 389

Des Allemands dans le mur-écran

Monde télévisuel

Une 19 février, 2018

Des Allemands dans le mur-écran

Innus vs Hydro-Québec un  combat en eau trouble

Réservoir Manicouagan

Innus vs Hydro-Québec un combat en eau trouble

Un symbole du génie québécois sort de l’obscurité

À la Manic…

Un symbole du génie québécois sort de l’obscurité

Bonder les réservoirs au maximum

Hydro-Québec

Une 24 octobre, 2016

Bonder les réservoirs au maximum

Route nationale 389

Vision franche d’un remorqueur

par Éric Cyr

Source photo : Archives

Le propriétaire de l’entreprise Transport spécialisé JRB, Richard Boucher, dit le Rouge, connaît très bien la route nationale 389 qu’il emprunte fréquemment pour effectuer des remorquages de poids lourds et de véhicules en tout genre. Ce dernier juge que ce lien routier, bien que carrossable, est dangereux en particulier pour les automobilistes inexpérimentés et les touristes, mais aussi pour les conducteurs un peu trop confiants qui sous-estiment ses nombreux aléas.

Interrogé entre deux dépannages, M. Boucher ne mâche pas ses mots quand il parle de cette route.

« La 389 est dans un état exécrable et pitoyable. C’est aberrant ! Compte tenu de sa dangerosité, il n’existe que deux compagnies d’assurances qui assurent les camionneurs qui y circulent et qui endommagent constamment leurs camions à cause de son piteux état. De plus, il y a un manque flagrant d’effectifs au sein du ministère des Transports du Québec et de la Sûreté du Québec qui ne peuvent donc couvrir régulièrement toute la distance de cette route et qui n’y patrouillent presque exclusivement qu’en cas d’accident. Il n’y a pas non plus d’ambulanciers en permanence prêts à se déployer en tout temps à Manic-5 et donc la survie d’un accidenté de la route qui se blesse gravement au mauvais endroit peut être liée à un coup de dés. Dans de telles circonstances, qui se porte réellement garant de la sécurité ? », confie-t-il. Le colosse qui gagne sa vie à remorquer des véhicules accidentés, ce qui ne manque pas selon lui sur la 389, se dit étonné que malgré son délabrement cette route fasse étonnamment partie du réseau routier national depuis 2005. Il souhaite attirer l’attention sur les nombreux risques encourus sur cet axe routier interprovincial qui ne respecte pas à plusieurs endroits les règles minimales de sécurité fixées par Transports Québec.

« Il faut songer que monsieur et madame Tout-le-monde circulent sur cette route semi-désertique et pas seulement des automobilistes aguerris et des routiers professionnels. Il y a des familles qui y roulent. »

M. Boucher constate de multiples sorties de route causées par les conditions « exécrables » de la 389 particulièrement au printemps où elle est recouverte de boue à plusieurs endroits. Ce dernier dénonce le délai d’intervention des premiers secours qu’il qualifie d’inacceptable dans certains secteurs très éloignés des services ambulanciers.

« Imaginez une personne blessée qui souffre et qui vit un véritable calvaire en attendant l’ambulance qui n’arrivera que dans quelques heures et parfois trop tard. C’est aberrant. Si les gouvernements sont incapables de rendre la route sécuritaire, pourquoi ceux-ci, tant à Québec qu’à Ottawa, qui encaissent de nombreuses redevances minières et des impôts faramineux grâce aux citoyens de la région, ne prennent-ils pas des dispositions afin de desservir la 389 à l’aide d’un transport médical héliporté d’urgence ? »

M. Boucher s’indigne de l’inaction des gouvernements et les invite à prendre leurs responsabilités dans ce dossier qui traîne en longueur depuis de nombreuses décennies.

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Publié le 25 avril, 2022, dans la publication : Numéro_8 Volume 40

  • Ambulances
  • Ambulanciers
  • Lien interprovincial
  • Manic-5
  • Remorquage
  • Réseau routier national
  • Route 389
  • Sûreté du Québec
  • Transports Québec
  • Transquébec-Labrador

Publié sur le site le 25 avril 2022

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Réservoir Manicouagan

Tensions et sourde oreille…

par Éric Cyr

Source photo : Rudy Landry

Le Conseil des Innus de Pessamit considère que le gouvernement du Québec et la société d’État Hydro-Québec bafouent les droits de cette Première Nation en procédant au rehaussement du niveau d’eau du réservoir Manicouagan, qui alimente le barrage Daniel-Johnson et la centrale hydroélectrique de Manic-5, en négligeant de se conformer à leurs obligations de consultation et d’accommodement.

Selon le vice-chef des Innus de Pessamit, Gérald Hervieux : « Pour ajouter l’insulte à l’injure, le gouvernement a procédé dans ce dossier en informant les villégiateurs et les propriétaires de chalets situés dans le secteur visé de son intention de révoquer leurs baux de villégiature afin de procéder à l’augmentation du niveau de l’eau souhaité, sans daigner en informer les Innus, sans que leurs préoccupations, notamment environnementales, soient considérées et sans leur proposer d’accommodements. » Les Innus de Pessamit, qui ont vu leur territoire ancestral littéralement dévasté par les barrages, les réservoirs et centrales hydroélectriques sans consultation et sans leur consentement, ne semblent pas compter aux yeux de Québec. Pessamit connaissait les intentions du gouvernement de rehausser le réservoir puisqu’une ordonnance de la Cour supérieure du Québec rendue en décembre 2020, permettait à Hydro-Québec de le faire, à la condition expresse d’avoir obtenu les autorisations au terme d’un processus de consultation et d’accommodement auprès des Innus et à la suite d’examens menés par le ministère de l’Environnement du Québec (MELCC) et de Pêches et Océans Canada. La Première Nation s’est donc impliquée de bonne foi dans le processus de consultation et s’est attelée à la tâche de conduire ses propres évaluations sur les plans communautaire, technique et environnemental, étude dont les résultats préliminaires ont fait l’objet d’un mémoire déposé le 6 juillet 2021. Mais Hydro-Québec n’a pas jugé bon d’attendre les résultats préliminaires de cette consultation et a décidé de procéder sans avertir le Conseil des Innus de Pessamit.

Loin des belles paroles

À l’heure actuelle, le niveau d’eau approche et menace les installations de la Réserve mondiale de la biosphère Manicouagan Uapishka, copropriété des Innus de Pessamit et de l’UNESCO. L’objectif étant de remplir le réservoir à une hauteur de 355,95 m à l’automne 2021 et à une hauteur de 359 mètres en 2022. « On comprend qu’Hydro-Québec est pressée et ne souhaite pas s’embarrasser de « procédures » avec les Innus. D’autant plus que pour la société d’État, le processus de consultation et d’accommodement mis en place par le gouvernement du Québec ne constitue généralement qu’une façade, une perte de temps instituée pour donner l’impression qu’Hydro-Québec se conforme aux exigences établies par la Cour suprême du Canada en regard des préoccupations des Premières Nations. On est loin de l’appel au dialogue lancé par la présidente d’Hydro-Québec, Sophie Brochu, dans le cadre de son programme « Énergie en commun ». On est loin des belles paroles du gouvernement en matière de relations avec les peuples autochtones », poursuit le chef, Jean-Marie Vollant.

Indifférence totale

«Encore une fois, nous sommes considérés et traités comme un peuple de second ordre et cela nous replace devant la réalité d’une nation qui subit une expropriation illégale de ses terres ancestrales sur lesquelles ses droits, pourtant reconnus par la constitution du Canada et par l’ONU, sont continuellement bafoués », affirme le chef Vollant. Se disant offusqué des méthodes cavalières et de l’approche colonialiste que privilégient le gouvernement du Québec et sa société d’État, celui-ci rappelle que le Nitassinan (terres ancestrales) de Pessamit est le territoire le plus exploité au Québec pour ses ressources hydroélectriques.

« Ce plus récent événement constitue la preuve que le gouvernement et Hydro-Québec agissent dans l’indifférence la plus totale envers nos droits. »

Pour exprimer son indignation et exiger une rencontre, le chef Vollant a transmis, le 14 juillet 2021, une lettre à Mme Brochu, ainsi qu’aux ministres québécois Benoit Charrette (Environnement) et Jonathan Julien (Énergie, Ressources naturelles), où il est spécifié, que les procédures de rehaussement doivent cesser. Celle-ci est demeurée à ce jour lettre morte.

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Publié le 7 septembre, 2021, dans la publication : Numéro_14 Volume 39

  • Barrage Daniel-Johnson
  • Centrale hydroélectrique
  • Hydro-Québec
  • Innus
  • Manic-5
  • Pessamit
  • Premières nations
  • Réserve mondiale de la biosphère Manicouagan-Uapishka
  • Réservoir Manicouagan

Publié sur le site le 7 septembre 2021

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Art routier transfrontalier

Exposition sur la route 389

par Éric Cyr

La route nationale 389 a inspiré une exposition artistique intitulée « Route 389 » que les visiteurs peuvent admirer dans la salle à manger du Motel de l’Énergie à Manic-5 et qui met en valeur le caractère mythique de cet axe routier interprovincial qui relie Baie-Comeau à Fermont et au Labrador en soulignant au passage l’apport historique de la défunte ville minière de Gagnon.

La MRC de Caniapiscau a réalisé et financé cette exposition en partenariat avec le ministère de la Culture et des Communications du Québec, la Ville de Fermont, le Motel de l’Énergie et l’Association touristique régionale de Duplessis.

« Road trip »

L’idée de départ ayant stimulé ce projet est une discussion sur le caractère unique de la route interprovinciale 389 entre le directeur du Motel de l’Énergie à Manic-5, Gaston Lavoie, et l’agente de développement et services touristiques à la MRC, Pascale Castilloux, durant une visite à la mine du Mont-Wright. Ce dernier à l’imagination fertile souhaitait mettre en valeur la démesure du seul lien routier de la région à Manic-5 puisque plusieurs milliers de visiteurs qui l’empruntent chaque été s’y arrêtent afin d’admirer l’impressionnant ouvrage architectural avant, pour la plupart, de rebrousser chemin jusqu’à Baie-Comeau. Il n’en fallait pas plus pour convaincre Mme Castilloux de la pertinence d’une telle démarche.

« Je me suis mise à réfléchir et je me suis dit que je voulais faire connaître la ville de Fermont sertie tout là-haut. Je voulais miser bien au-delà d’une simple image d’équipements miniers auxquels on songe habituellement quand on pense à cette municipalité. Plusieurs passants croient encore qu’il n’y a plus rien au nord de Manic-5, qu’il n’y a rien à voir malgré la grande visibilité que cette communauté nordique peut avoir à la télévision lors de l’annonce des températures ! »

Une maquette principale installée à l’entrée du restaurant présente la route 389 et tous les murs sont maintenant garnis de panneaux qui présentent les différents attraits et spécificités de cet unique parcours jusqu’à Fermont. Chaque maquette présente des photos de haute qualité et l’impact visuel est assez frappant. Sur chacune des images se trouve un code-barres QR qui nous dirige vers un site internet pour plus d’informations concernant le contenu présenté. La MRC de Caniapiscau et le Motel de l’Énergie ont travaillé de concert avec une entreprise dont l’expertise en marketing est reconnue afin de mieux faire rayonner ce produit touristique qui s’avère une réussite.

L’objectif de cette exposition est d’encourager les visiteurs et les touristes à prendre le temps de prolonger leur voyage et de l’étirer jusqu’à Fermont ou encore d’y planifier une incursion lors d’une prochaine escapade routière. De plus, des artistes et artisans locaux fermontois qui participent à la création de l’exposition sont mis en valeur. Pour le moment, un chandelier de l’artisan Yan Poirier et des poteries de la potière Louise Vachon sont installés sur le foyer de la salle à manger et bientôt suivront d’autres créations.

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Publié le 21 octobre, 2019, dans la publication : Numéro_17 Volume 37

  • Arts pictural
  • Association touristique Duplessis
  • Baie-Comeau
  • Côte-Nord
  • exposition
  • Fermont
  • Manic-5
  • Motel de l'Énergie
  • MRC de Caniapiscau
  • Route 389
  • Tourisme

Publié sur le site le 21 octobre 2019

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Monde télévisuel

Des Allemands dans le mur-écran

par Éric Cyr

Une équipe de tournage allemande de la réputée chaîne de télévision publique allemande ZDF était de passage dans la région au début février afin de produire un documentaire. Partis de New York aux États-Unis, ils ont sillonné la route nationale 389 chargés de leurs équipements télévisuels incluant un drone avant de rejoindre Fermont où ils ont tourné des images représentatives de la vie du milieu et particulièrement sous l’angle des singularités nordiques.

La route 389

Les quatre professionnels de la télé, le réalisateur Robert Polacek, le journaliste Johannes Hano et les caméramans Daniel Strobel et Brian Dentz, se sont attardés aux facettes uniques de la région auxquelles on peut accéder par la route en commençant par les grands ouvrages architecturaux reliés à l’hydroélectricité notamment les installations de la centrale de Manic-5 et le barrage Daniel-Johnson, qui célèbre son 50e anniversaire cette année avec l’aide de responsables de la société d’État Hydro-Québec qui les ont accueillis pour l’occasion. Ils ont par la suite effectué un arrêt dans les monts Groulx-Uapishka au kilomètre 365 où ils ont rencontré l’ermite Michel Denis, le gardien des sentiers de l’endroit qui vit quelque peu reclus depuis de nombreuses années.

Fermont

Ils ont par la suite séjourné à Fermont du 5 au 9 février où ils ont là aussi tourné des images représentatives du milieu. Le caractère exceptionnel du mur-écran a particulièrement retenu leur attention et ils ont su en saisir l’essence distinctive afin de transmettre son cachet spécifique en incluant plusieurs aspects distinctifs. Une visite complète de la mine de fer à ciel ouvert et des infrastructures du Mont-Wright a aussi été organisée avec le département des communications d’ArcelorMittal Exploitation minière Canada afin de leur permettre de comprendre la raison d’être de la ville et de décrire l’importance et l’apport de cette industrie dans la vie des habitants de la localité. Une entrevue et un dîner avaient été prévus sur place avec le président et chef de la direction de l’entreprise, Pierre Lapointe.

Cachet fermontois

Malgré le froid sibérien, les quatre experts du monde télévisuel ont aussi croqué de multiples images extérieures de Fermont en se déplaçant sur des points d’altitude en périphérie comme à l’usine de filtration d’eau potable et au dépotoir à neige, mais aussi grâce à l’utilisation d’un drone qui a survolé le périmètre immédiat afin de récolter des prises de vues aériennes. Ils se sont aussi attardés à l’incontournable attraction touristique « le Camion en ville » afin de rendre hommage à ce mastodonte minier, symbole de fiabilité et de durabilité qui a marqué l’histoire de la vie minière de la région. D’autres particularismes locaux ont été traités comme bien évidemment les chiens de traîneau et ils se sont déplacés à Chienville où ils ont rencontré la famille Shaw et interviewé la jeune meneuse de chiens (musheuse) Florence. Ils ont aussi discuté avec le fourreur et rembourreur Denis St-Laurent de son métier traditionnel typiquement nordique et le journaliste Johannes Hano qui avait déjà un chapeau de fourrure typique qu’il a rapporté de Russie lorsqu’il s’y était déplacé pour un tournage en a acheté un à l’artisan local pour offrir en cadeau à son fils, car selon lui : « Il fait de plus en plus froid à New York en hiver, mais évidemment pas autant qu’ici. »

Les quatre hommes ont bien apprécié leur périple nordique et ont amorcé le chemin du retour via la route 389 où ils ont pris le temps d’apporter quelques fruits et légumes frais à l’ascète des monts Groulx avant de rejoindre leurs bureaux dans la grosse pomme où ils ont déjà commencé le montage du documentaire qui devait prendre l’antenne quelques jours seulement après leur arrivée.

Site internet en allemand : https://www.zdf.de et page Facebook : ZDF

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Publié le 19 février, 2018, dans la publication : Numéro 03 Volume 36

  • Fermont
  • Manic-5
  • Mine du Mont-Wright
  • Monts Groulx-Uapishka
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  • Télévisuel
  • Tournage
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  • ZDF

Publié sur le site le 19 février 2018

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Réservoir Manicouagan

Innus vs Hydro-Québec un combat en eau trouble

par Éric Cyr

Source photo : Getty Images

Après avoir appris l’existence d’un projet déjà enclenché de rehaussement du réservoir Manicouagan, le Conseil des Innus de Pessamit a déposé une injonction à l’encontre d’Hydro-Québec à ce sujet. Pessamit a remporté une première manche dans sa lutte visant à faire cesser le processus amorcé de remplissage commencé à l’automne 2016 et poursuit son combat visant à rétablir le niveau d’eau en deçà de la limite supérieure du marnage observé depuis 1984 et de le maintenir à l’intérieur de ces limites.

Le Conseil de bande affirme qu’Hydro-Québec ne détient aucune autorisation lui permettant de contaminer les eaux du réservoir de Manic-5 et qu’elle ne possède pas le droit de les polluer. « Hydro-Québec a mis en oeuvre le processus de remplissage sans même nous avertir », affirme le chef des Innus de Pessamit, René Simon. « En agissant de la sorte, la société d’État va provoquer la libération dans l’eau de méthylmercure, une substance nocive connue pour se concentrer à chaque échelon de la chaîne alimentaire, au sommet de laquelle se retrouvent les Pessamiu Ilnut ainsi que la population des environs. Plus encore, l’inondation d’un milieu régénéré depuis quatre décennies provoquera la mort de plusieurs milliers d’hectares de forêts qui bordent le réservoir ainsi que de nombreuses espèces fauniques en plus de détruire les frayères de diverses espèces de poissons et des chalets. » L’inondation des berges nuira aussi aux gros gibiers qui s’alimentent dans ce secteur.

« L’argument d’Hydro-Québec voulant qu’elle a, depuis les années 1960, les droits requis pour rehausser le niveau du réservoir n’est plus valable puisque depuis cette époque, plusieurs lois québécoises et canadiennes interdisent à quiconque d’introduire des substances polluantes dans l’environnement causant un risque pour la santé humaine, et d’y menacer des espèces animales. Selon nous, il est illégal pour Hydro-Québec de s’abroger unilatéralement le droit de polluer. »

Au-dessus de la Cour suprême

Si l’on consulte le Plan stratégique 2016-2020 d’Hydro-Québec, il y apparaît clairement qu’un accroissement de sa puissance de 1140 mW est prévu, afin notamment, d’atteindre ses objectifs d’exportation d’électricité. Le rehaussement du réservoir Manicouagan fait partie de cette planification. L’objectif de Pessamit est d’obtenir, d’ici le printemps 2018, une injonction permanente garantissant le maintien du niveau d’eau à ce qu’il était au début des années 1980, soit environ 350 mètres au lieu du 359,66 mètres que souhaite atteindre la société d’État d’ici 2019. « Le simple fait d’avoir interrompu ce processus de remplissage constitue une bonne nouvelle non seulement pour les Pessamiu Ilnut, mais aussi pour les propriétaires de chalets et bâtiments situés dans le secteur, pour les nombreux utilisateurs du territoire et surtout pour l’environnement », a conclu le chef Simon. Pêches et Océans Canada a aussi ouvert une enquête en vertu de la Loi sur les pêches dans ce dossier.

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Publié le 11 septembre, 2017, dans la publication : Numéro 14 Volume 35

  • Barrage Daniel-Johnson
  • Exportation électricité
  • Hydro-Québec
  • Hydroélectricité
  • Innus
  • Inondation
  • Manic-5
  • Pessamit
  • Réservoir Manicouagan

Publié sur le site le 25 septembre 2017

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À la Manic…

Un symbole du génie québécois sort de l’obscurité

par Éric Cyr

Légende photo : Barrage Daniel-Johnson. Source photo : Hydro-Québec

L’un des grands attraits touristiques de la Manicouagan est sans conteste la visite guidée des barrages d’Hydro-Québec et en particulier, à l’approche du cinquantenaire du plus grand barrage à voûte et contreforts au monde, le barrage Daniel-Johnson (aussi connu sous le nom de Manic-5), un puissant symbole du savoir-faire québécois qui a vu le jour au sortir de la Grande Noirceur lors du second mandat de Maurice Duplessis comme premier ministre et de l’accession au pouvoir de Jean Lesage au début de la Révolution tranquille.

La société d’État a mis le paquet en misant sur des efforts de promotion menés auprès des médias internationaux l’an dernier, ce qui a porté des fruits puisque l’affluence est plus grande cette année et près de 8 000 visiteurs s’étaient déplacés à la mi- saison, soit du 24 juin au 1er août, aux deux barrages que les touristes peuvent visiter dans la région soit ceux de Manic-2 (rebaptisé Jean Lesage en 2010) et de Manic-5. Le centre d’interprétation de Manic-5, qui accueille depuis 2016 la nouvelle exposition permanente, Manic-5 : une histoire envoûtante, qui fait revivre l’époque du chantier dans les années 1960, fait aussi certainement partie des facteurs qui ont augmenté l’achalandage.

Certains touristes déçus

Malgré tous ces efforts incluant des bornes de recharge publiques pour les véhicules électriques, un réseau wi-fi, une terrasse donnant sur le barrage Daniel-Johnson et des jeux pour enfants, Hydro-Québec semble avoir éprouvé quelques difficultés avec un élément d’importance primordiale pour mettre en valeur ce joyau architectural soit l’éclairage de l’ouvrage d’ingénierie moderne au grand dam de plusieurs touristes qui ont fait remarquer le phénomène à des employés du restaurant du Motel de l’Énergie en se plaignant de cette lacune qu’ils déploraient. L’ouvrage en soit demeure grandiose sans l’illumination, mais il faut souligner que les voyageurs internationaux sont habitués à un tel déploiement de lumières afin de faire ressortir toute la grandeur d’une œuvre qu’ils sont venus admirer. Selon une porte-parole de la société d’État, Cathy Hamel, cette siruation est en voie d’être corrigée ce qui permettra enfin de faire ressortir toute la splendeur du géant de béton.

« Des équipes travaillent à réparer l’éclairage qui a dû être interrompu en raison d’un bris d’un câble dans le barrage et sept des treize voûtes de Manic-5 sont actuellement éclairées. Les réparations pour l’éclairage des six autres voûtes devraient être terminées d’ici les prochaines semaines. »

En moyenne, près de 8 000 touristes se déplacent annuellement pour visiter le barrage Daniel-Johnson et la centrale hydroélectrique de Manic-5 et l’illumination nocturne de l’ouvrage architectural lui confère un cachet artistique unique et émerveille les visiteurs dont plusieurs auraient souhaité prendre des photos de l’attraction sous un jour plus lumineux alors que certaines voûtes n’étaient que partiellement éclairées cet été.

La marque des premiers ministres du Québec

Le barrage de Manic-5 a été rebaptisé Daniel-Johnson en l’honneur du premier ministre québécois qui est mort subitement alors qu’il devait inaugurer celui-ci en 1968. Le barrage de Manic-2 est désormais Jean-Lesage depuis 2010 tout comme celui de Manic-3 qui porte maintenant le nom de René-Lévesque.

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Publié le 28 août, 2017, dans la publication : Numéro 13 Volume 35

  • Barrage Daniel-Johnson
  • Cinquantenaire Manic-5
  • Hydro-Québec
  • Hydroélectricité
  • Joyau d'architecture québécoise
  • Manic-5
  • Ouvrage architectural
  • Tourisme Québec

Publié sur le site le 28 août 2017

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Hydro-Québec

Bonder les réservoirs au maximum

par Éric Cyr

Hydro-Québec souhaite approvisionner ses réservoirs au maximum de leur capacité et a déjà commencé à faire gonfler celui de Manicouagan pour lui permettre d’atteindre son plus haut niveau d’eau depuis le début des années 1980. Les raisons invoquées sont que la demande en hydroélectricité est plus faible et que les conditions météorologiques sont favorables. Le même scénario se produit partout au Québec et notamment à la baie James.

Le réservoir de Manicouagan, qui peut contenir près de 138 kilomètres cubes d’eau et constitue le plus gros bassin hydrographique de la société d’État, devrait se remplir pour atteindre sa capacité maximale d’ici quelques années. Le barrage Daniel-Johnson a été conçu pour retenir un volume d’eau aussi important et le niveau aquatique devrait atteindre une hauteur de 360 mètres par rapport au niveau de la mer.

Saturation du bassin

Selon la conseillère – Communication et collectivités Relations avec le milieu pour la Côte-Nord à la Direction des affaires régionales et collectivités, Julie Dubé : « Au cours des prochains mois et des prochaines années, Hydro-Québec envisage de rehausser le niveau du réservoir Manicouagan dans les limites de sa cote maximale d’exploitation, établie depuis les années 1960. » Cette dernière  poursuit : « Depuis le début des années 1980, le réservoir n’a pas atteint le niveau prévu pour cet automne. Au premier mai 2016, les stocks énergétiques d’Hydro-Québec étaient supérieurs à ceux observés au cours des 10 dernières années à pareille date partout au Québec. » La porte-parole de la société d’État explique que : « La forte hydraulicité (rapport du débit moyen annuel, le module d’un cours d’eau destiné à caractériser l’abondance de l’écoulement) et la diminution de la demande industrielle au Québec permettent à Hydro-Québec d’emmagasiner de l’eau dans ses réservoirs. Comme il est impossible d’accumuler l’énergie produite (comme dans le cas d’un panneau solaire par exemple), on retient l’eau qui est l’énergie potentielle qui nous servira à produire l’électricité lorsqu’on en aura besoin. L’entreprise sera prête au moment de la reprise de la demande industrielle ou (celle du) marché extérieur. » Mme Dubé explique : « On le fait maintenant parce qu’il y a de l’eau en abondance. Cette eau-là c’est comme une pile pour nous. » Si l’eau n’est pas conservée ou utilisée pour produire de l’électricité grâce à des turbines, elle sera déversée par l’évacuateur de crue, ce qui entraînerait des pertes.

Hydro-Québec roi et maître

Gorger le réservoir Manicouagan veut dire entreposer des centaines de millions de dollars en énergie (en valeur d’aujourd’hui) derrière le barrage Daniel-Johnson, mais cela signifie aussi inonder des terres publiques occupées par une centaine de villégiateurs autour du plan d’eau, engloutir certaines petites îles et nuire aux élans d’Amérique (orignaux) qui s’alimentent sur les berges. Mme Dubé précise qu’Hydro-Québec n’a pas besoin d’autorisation gouvernementale pour remplir le bassin : « On a un arrêté du Conseil des ministres du début des années 1960 qui permet d’exploiter le réservoir à (certains niveaux), c’est-à-dire inonder certaines zones jusqu’à une altitude déterminée. On respecte les cotes d’exploitation établies lors de la construction de l’ouvrage.» Plusieurs baux de villégiature ont été attribués au fil des années par le ministère des Ressources naturelles et de la Faune devenu le ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles (MERN) dans des zones de rivage qui seront forcément inondées avant que cette responsabilité ne soit relayée aux municipalités régionales de comtés (MRC). Plusieurs propriétaires de chalet assurent que le Ministère ne les a jamais informés qu’ils étaient situés en zone inondable lorsqu’ils ont obtenu leur bail. Mme Dubé précise : « Les zones inondables n’ont pas changé depuis la construction du barrage. Elles sont connues et établies depuis les années 1960 et font partie des schémas d’aménagement. Les ministères et les MRC les connaissent également quand ils donnent des permissions. »

Diluer les responsabilités

L’eau a déjà commencé à monter et se rapproche des chalets et camps de chasse construits par les riverains. La gestion des baux de villégiature a été transférée aux municipalités régionales de comtés (MRC) durant les cinq à dix dernières années. Le coordonnateur de la gestion foncière de la MRC de Manicouagan, Philippe Poitras souligne qu’aucune carte ne délimite la zone inondable du réservoir et il est donc difficile de deviner les intentions de la société d’État. Mme Dubé précise que le niveau précis actuel des réservoirs est de nature commerciale et confidentielle, mais que le niveau du réservoir qui alimente Manic-5 a monté et devrait atteindre un mètre supplémentaire d’ici un mois. « Le niveau se rapproche de celui de 2009 et devrait se maintenir durant deux à trois mois » selon les prévisions de la société d’État, mais plusieurs facteurs peuvent influencer les prévisions à long terme notamment l’hydraulicité et la demande en énergie.

« Notre objectif n’est pas de tout faire pour augmenter le niveau d’eau, mais nous devons tenir compte du niveau naturel d’hydraulicité. » Le niveau devrait augmenter cet hiver si on se fie aux prévisions des météorologues d’Environnement Canada et de Météo Média qui prévoient des précipitations record, mais selon Mme Dubé la demande plus importante en énergie durant la saison hivernale pourrait contribuer à faire descendre quelque peu le niveau du réservoir.

Noyer le garde-manger du gros gibier

Selon le biologiste Bernard Jolicoeur, la situation est préoccupante puisque cette décision va modifier l’habitat du gros gibier. Ces terres inondables sont abondamment fréquentées par l’élan d’Amérique (orignal) qui s’alimente dans ce secteur. « Ce qui fait la force de ce territoire pour l’orignal, c’est la bande de petits arbres feuillus qui ceinturent le réservoir et servent de véritable garde-manger aux orignaux. Cette bande de feuillus principalement composée de bouleaux et de trembles résulte de la mise en eau originale du réservoir dans les années 1960. » M. Jolicoeur poursuit : « À cette époque, toute une bande riparienne de forêts d’épinette a été recouverte par les eaux puis les arbres sont morts (d’où la grande quantité de gros troncs d’arbres qui jonchent encore aujourd’hui les rives du Manic) puis les eaux se sont retirées. Si on hausse le niveau d’eau de sept mètres, on va nécessairement noyer en grande partie le garde-manger des orignaux.»

La porte-parole de la société d’État spécifie que : « Des études environnementales ne sont pas requises puisqu’il ne s’agit pas d’un projet, mais bien de l’exploitation normale du parc de production. » Pourtant il existe des lois au Québec qui interdisent justement de détruire l’habitat des espèces fauniques. Est-ce que les responsables du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs ont été avisés des intentions d’Hydro-Québec qui reproduit le même scénario dans plusieurs régions du Québec et ont-ils évalué les conséquences pour le gros gibier (orignaux, chevreuils, caribous) ?

 

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Publié le 24 octobre, 2016, dans la publication : Numéro 18 Volume 34

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Publié sur le site le 24 octobre 2016

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