Valérie Blais en spectacle
Désopilante autodérision
par Louise Vachon, collaboration spéciale
Le 24 février dernier, au Centre multifonctionnel Cliffs, la comé-dienne et humoriste Valérie Blais est venue présenter son tout premier one-woman-show. Ce spectacle représente un défi de taille pour l’artiste, qui se lance la tête la pre-mière dans un milieu de l’humour qu’elle qualifie elle-même de saturé.
Un tutu rose, quelques petits pas gracieux. Valérie Blais n’a pas peur du ridicule. Elle ne craint pas non plus l’autodérision, l’un des fils conducteurs de son spectacle. Elle rit volontiers de son apparence physique, s’autoproclamant d’emblée « grosse ». Par contre, il ne faut pas lui parler de « grassette », terme qu’elle juge hypocrite et déteste profondément.
Née en 1968 à Montréal, Valérie Blais a fait ses débuts en interprétant Rafi, l’énergique ratonne, dans la série pour enfants Cornemuse. En 2009, elle obtient le rôle de Jocelyne Rondeau dans la série dramatique pour ados Tactik. En 2010, elle joue dans Le Journal d’Aurélie Laflamme où elle interprète Marie-Claude, la prof de français d’Aurélie. Son rôle le plus marquant est sans équivoque celui dans l’émission Tout sur moi, une comédie qui surfe entre réalité et fiction.
Lors du spectacle, Valérie Blais aborde avec un réalisme débilitant sa maternité à 42 ans, âge où ses amies ont des enfants prêts à quitter la mai-son. Un âge où l’épuisement propre à l’arrivée d’un bébé dure un tantinet plus longtemps. Rien à voir, assure-t-elle, avec la paternité tardive dont se targuent certaines personnalités. Une flèche bien placée.
La comédienne enchaine avec le thème du conflit générationnel. Elle écorche, un brin baveuse, les différentes générations, sans ménager la sienne, les « X ». Le portrait qu’elle brosse de la société actuelle est tout à fait poilant. Elle oppose une jeune femme montréalaise de la génération « Y », accroc de son téléphone intelligent, à une représentante des baby-boomers qui ne cesse d’être nostalgique de son époque. Cette scène, qui peut être visionnée sur Internet, vaut le détour.
Sans trop verser dans l’humour politique, elle fait bien rigoler la salle lorsqu’elle se paie la tête de Gilles Vaillancourt.
Valérie Blais affirme qu’un bon diver-tissement doit comporter au moins 20 % de… et un monsieur de répondre dans la salle « de sexe ». Toutefois il n’y en aura pas. Si des jurons fusent de temps à autre, l’artiste, très pudique, n’est pas une adepte de l’humour en dessous de la ceinture.
Valérie Blais se démarque par un humour différent et rafraichissant. Elle a su charmer la salle, tantôt colérique, tantôt touchante, mais toujours vraie. Mission réussie pour l’artiste, qui rejoint avec brio la scène humoristique québécoise. À noter qu’en raison des mauvaises conditions climatiques, les habitants d’Havre-Saint-Pierre n’ont pas eu la chance d’assister au spectacle, qui a dû être annulé.
Louise Vachon, collaboration spéciale