Alimentation
Récupération et transformation : une recette gagnante
par Éric Cyr
La maison d’aide et d’hébergement de Fermont (MAHF) en partenariat avec la Coopérative des consommateurs de Fermont a mis sur pied un programme innovateur de récupération alimentaire au profit d’une clientèle locale cible qui peut actuellement en récolter les bénéfices. L’entente prévoit une utilisation exclusive des produits donnés gratuitement par la Coop Metro uniquement pour les besoins de la MAHF.
Inspiré d’un concept qui existe ailleurs au Québec, le projet local a été d’abord imaginé dans le cadre d’un comité de travail regroupant la MRC de Caniapiscau et le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Côte-Nord. La MAHF qui offre déjà un service de popote roulante a songé à élargir son champ d’action dans le domaine et a fait appel à l’organisme Les Banques alimentaires du Québec (BAQ) qui a bien aiguillé les démarches de démarrage du projet. Ce type de collaboration, qui contribue à réduire l’empreinte écologique tout en évitant un gaspillage d’aliments qui peuvent encore être utilisés, est répandu dans plusieurs épiceries québécoises. L’objectif est d’utiliser des denrées en surplus ou invendables, mais toujours comestibles et propices à une transformation alimentaire afin de nourrir une population ayant des besoins particuliers.
Au gré des ingrédients
Cette nouvelle façon de faire de la MAHF, la récupération d’aliments afin de les transformer avant leur péremption en évitant des pertes, permet de réduire de moitié le coût de production d’un repas. Dans un esprit de travail collectif, les employées mettent la main à la pâte lors de la réception des produits afin de les cuisiner rapidement et d’en conserver toute la saveur et tous les avantages nutritifs.
L’organisme fermontois, qui a bénéficié d’une aide gouvernementale pour la concrétisation de ce nouveau volet notamment du programme de subvention en sécurité alimentaire (PSSA) du CISSS de la Côte-Nord, propose des menus adaptés à sa clientèle selon des besoins spécifiques. Les ingrédients métamorphosés sont employés dans des recettes équilibrées et ces repas s’imbriquent très bien au service de la popote roulante dont les mets préparés sont livrés dans des contenants réutilisables ainsi que pour ceux de la halte-garderie.
Toujours comestible
La coordonnatrice du projet qui est responsable de la planification et de l’élaboration des menus, la nutritionniste Geneviève Corriveau, s’est jointe récemment à l’équipe. Auparavant gestionnaire des secteurs de distribution et de production alimentaire au Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) de l’Est-de-l’Île-de-Montréal, cette dernière dispose d’une formation en hygiène et salubrité alimentaires du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ) et est formée pour la préparation sécuritaire des aliments. Elle explique que la récupération de la nourriture, dont celle périssable, mais non périmée, tient compte de la date limite d’utilisation optimale et de la date limite de consommation. La collecte se fait une fois par semaine en moyenne et pourrait éventuellement se faire plus fréquemment. « Le rodage se fait bien. On est à l’état embryonnaire, mais on a un bouillonnement d’idées. On adapte les menus en fonction des denrées selon la saison. On reçoit beaucoup de fruits et de légumes de la Coop Metro que l’on transforme afin de répondre aux besoins. »
Le public a pu déguster quelques-unes de ces recettes lors du dernier salon d’automne au Centre multifonctionnel Cliffs. La livraison d’une vingtaine de repas par semaine a été assurée durant la période creuse estivale. Les personnes qui souhaitent œuvrer de façon bénévole pour cette cause ou ceux qui veulent bénéficier du service de popote roulante peuvent communiquer avec la MAHF.