Projet de loi C-223
Protéger le français, langue commune au Québec
par Éric Cyr
Alors que l’actualité révèle au grand jour le déclin de la langue française dans la métropole québécoise et particulièrement dans le Grand Montréal, le Bloc québécois défendra à la Chambre des communes son projet de loi qui exige une connaissance suffisante comme condition à l’obtention de la citoyenneté canadienne pour les résidents permanents du Québec. Le parti politique qui défend les intérêts du Québec semble vouloir utiliser cette sorte de baromètre pour mesurer la sincérité ou l’hypocrisie du gouvernement canadien en matière de protection de cette langue.
« Pour se comprendre, il faut être capable de se parler. Au Québec, la langue commune, c’est le français. Demander que les résidents permanents connaissent le français s’ils veulent obtenir la citoyenneté, ce n’est rien d’autre que de demander qu’ils aient les outils pour participer pleinement à la société québécoise. L’intégration des nouveaux arrivants au Québec, ça passe par le français », affirme la députée nord-côtière de Manicouagan, Marilène Gill.
Déclin anticipé du français
Les plus récentes projections de Statistique Canada démontrent que le poids démographique de la population utilisant le français comme langue d’usage au Québec diminuera de 8 % dans le prochain quart de siècle. En parallèle durant les 25 prochaines années, la population choisissant l’anglais comme première langue officielle parlée grimperait de 29 %, principalement avec l’adhésion de nouveaux arrivants.
« Le Québec constitue une minorité linguistique en Amérique du Nord. Lorsque de nouveaux arrivants font le choix du Québec, la langue commune devient le ciment de leur intégration. La connaissance du français pour l’obtention de la citoyenneté est une façon d’assurer que le Québec et ses nouveaux arrivants ne deviennent pas, à l’instar du Québec et du Canada, deux solitudes qui s’ignorent », souligne le député bloquiste de Rimouski-Neigette-Témiscouata-Les Basques, Maxime Blanchette-Joncas.
Le projet de loi C-223 déposé par le Bloc québécois entraîne trois modifications importantes à la loi sur la citoyenneté, soit de faire passer de 55 à 65 ans l’âge minimal auquel un résident permanent qui demande la citoyenneté canadienne est tenu de démontrer une connaissance d’une des deux langues officielles canadiennes, l’anglais ou le français; exiger qu’un résident permanent demeurant au Québec démontre sa connaissance du français et non de l’une ou l’autre des langues officielles canadiennes et enfin assurer que le test de citoyenneté se fasse obligatoirement en français.
Langue commune
« Ce projet de loi permettra aux nouveaux arrivants au Québec de faire du français leur langue commune. Il favorise une société québécoise inclusive et cohérente, et ce, pour tous les citoyens et citoyennes du Québec », ajoute Mme Gill. « Ottawa doit contribuer à la valorisation du français au Québec. Un Canada bilingue est impossible sans un Québec français et ça, le fédéral ne peut que l’admettre », fait pour sa part valoir M. Blanchette-Joncas.
Le Parti libéral du Canada et son allié, le Nouveau Parti démocratique voteront contre la motion…