Élection fédérale 2021
Un exercice coûteux inutile
par Éric Cyr
L’élection fédérale du 20 septembre 2021 qui a coûté près de 615 millions de dollars aux contribuables canadiens s’est avérée totalement inutile puisque le résultat était fort prévisible et l’échiquier politique est demeuré sensiblement le même à quelques détails près constitués par de très rares exceptions dans moins de dix circonscriptions.
Le premier ministre canadien Justin Trudeau a réussi à se faire réélire, mais aura perdu en crédibilité puisque plusieurs lui tiennent rigueur, en particulier le citoyen moyen qu’il se targue de défendre et qui est de plus en plus appauvri par les conséquences de la crise sanitaire, de ne pas avoir tenu compte de l’opinion publique exprimée par la vaste majorité qui ne souhaitait pas retourner aux urnes en période de pandémie, ce que démontre clairement le taux famélique d’électeurs ayant exercé leur devoir de citoyen. Pour des raisons discutables, puisque le parlement fonctionnait, le chef du Parti libéral du Canada a tout de même choisi de déclencher une élection deux ans avant la fin de son mandat pour finalement obtenir un résultat qui ressemble étrangement à un copier-coller de celle de 2019 puisque le choix des votants a reproduit pratiquement le même scénario avec gouvernement libéral minoritaire au pouvoir.
Retour à la case départ
À part avoir dégarni les coffres de l’État canadien de 612 M$, ce que certains chroniqueurs politiques qualifient de gaspillage et même de scandale, car cet argent aurait pu servir à bon escient, ce suffrage a été loin de susciter les passions, à part celles de quelques exaltés révoltés lanceurs de cailloux, et se sera finalement avéré futile et n’aura servi à absolument rien excepté de retarder le fonctionnement du gouvernement fédéral déjà au ralenti en pleine période de crise liée à la quatrième vague de la Covid-19. Une telle preuve de mauvais jugement ne contribue qu’à écœurer les honnêtes travailleurs qui façonnent la société, car ce sont eux qui paieront la facture de ce gâchis improvisé qui démontre le manque d’altruisme d’une certaine « élite » qui profite grassement du dur labeur de ceux qui financent le système démocratique à la sueur de leur front.
Cette élection aura au moins permis de constater que le mépris de certains médias anglophones, qui ont fait fi de l’éthique journalistique, ne semble pas s’essouffler envers le Québec. Cette hargne est ressortie avec la fameuse question controversée lors du débat des chefs en anglais qui sous-entendait que les Québécois sont des racistes et pour laquelle tous les partis politiques de l’Assemblée nationale du Québec ont exigé des excuses qui ne viendront jamais, même si les chefs des trois principaux partis fédéraux se sont joints, un peu tardivement, au Bloc québécois pour décrier l’allusion qui sous-entend que les Québécois sont plus racistes qu’ailleurs au pays.
Pour les cinéphiles le titre de deux films bien connus résumerait assez bien le résultat de ce scrutin et la formation de la 44e législature canadienne : Tout … pour ça ! de Claude Lelouch et Rapport minoritaire de Stephen Spielberg.