Politique municipale
L’UMQ de passage à Fermont
par Éric Cyr
Des représentants de l’Union des municipalités du Québec (UMQ) étaient de passage à Fermont, les 24 et 25 août derniers, dans le cadre d’une tournée du Québec 2022 amorcée le 19 mai et qui devait visiter une trentaine de localités. Ayant pour thème « Municipal d’abord », le circuit, visant à bâtir une plateforme électorale municipale en prévision du prochain scrutin québécois, a été quelque peu pris de court puisque les élections ont été déclenchées inopinément par le premier ministre Legault, le 28 août.
Le président de l’UMQ et maire de Gaspé, Daniel Côté, et le préfet de la MRC de Caniapiscau et maire de Fermont, Martin St-Laurent, ont tous deux prononcé une allocution lors d’une conférence de presse qui s’est tenue à la salle Aurora (ancien centre multifonctionnel), le 25 août. Le directeur général de la Ville, Claude Gagné, et quelques conseillers municipaux fermontois étaient aussi sur place pour assister à l’événement qui fut suivi d’une discussion à huis clos entre les délégués de l’UMQ et les élus sur les dossiers locaux et régionaux prioritaires et les particularités de Fermont.
Après avoir fièrement accueilli la délégation et le président de l’UMQ, M. St-Laurent a commencé son discours avec conviction. « Pour nous, Municipal d’abord, ce sont les ressources naturelles. Toutes les activités reliées à l’exploitation des ressources naturelles sont des leviers de développement économique importants. Fermont, c’est une ville minière. Et les mines qui sont sur notre territoire ne font pas seulement prospérer la région de la Côte-Nord, mais aussi l’ensemble du Québec. En 2020, on estime que l’industrie minière a versé 631,7 millions de dollars en redevances au gouvernement du Québec. Et ce sont les mines de fer de la région qui ont été les plus payantes, avec respectivement 175,5 millions pour celles d’ArcelorMittal et 130,6 millions pour la mine de Minerai de fer Québec. Les municipalités qui, comme nous, ont sur leur territoire des entreprises qui exploitent des ressources naturelles doivent leur fournir des infrastructures et assumer une charge importante pour les entretenir, notamment le réseau routier. Ainsi, pour nous, il est essentiel de recevoir notre part des retombées liées à ces activités. Les redevances dont bénéficie le gouvernement du Québec devraient être réparties plus équitablement avec les municipalités ayant de telles exploitations sur leur territoire. On souhaite un partage plus équitable. C’est une question de justice fiscale ».
Le maire de Fermont a poursuivi son discours avec passion : « Municipal d’abord, c’est aussi la qualité de vie de nos citoyennes et citoyens et cela passe par le logement. Comme partout ailleurs au Québec, nous sommes touchés par la crise du logement, mais le cas de Fermont est particulier puisqu’environ 80 % du parc immobilier appartient aux entreprises et aux organismes. On est dans un marché captif. Ainsi, les maisons sont louées aux employés, mais lorsque les gens arrivent à la fin de leur carrière, ils doivent remettre les clés et ils n’ont plus d’endroit où rester donc ils doivent se résigner à partir tout simplement. Après plusieurs années à Fermont c’est un déracinement forcé surtout quand les enfants et les petits-enfants sont ici. On veut changer cette idée qu’on habite à Fermont pendant sa carrière et qu’après on doit déménager ailleurs. Fermont c’est aussi un lieu où il fait bon vivre, ce n’est pas seulement une ville dortoir. On veut que les retraités qui veulent rester aient la possibilité de le faire, mais pour cela, il nous faut davantage de logements. »
Selon M. St-Laurent, le manque d’habitation, c’est aussi un frein sérieux au développement économique et pour les entreprises qui n’ont pas les moyens de loger leurs employés, il est très difficile de recruter des travailleurs.
« On fait ce qu’on peut, on essaie de trouver des solutions. Par exemple, nous avons maintenant la coopérative d’habitation communautaire de Fermont avec qui la Ville et le gouvernement du Québec collaborent pour la construction d’une quarantaine de logements. Il faut que ce genre d’initiatives se multiplient partout au Québec et que l’on continue de bonifier les programmes en habitation pour venir à bout du déficit structurel. »