Volet alternatif à Fermont
Beaucoup plus qu’une option scolaire
par Éric Cyr
Le comité fondateur pour un volet alternatif à l’école Des Découvertes a invité un conférencier qui a été directeur d’écoles alternatives durant plus de 36 ans, Michl Nicholson, pour une journée de formation et d’informations. Celui-ci s’est d’abord entretenu avec l’équipe-école durant la journée avant de participer à une rencontre et discussion avec la population, suivie de la présentation du film documentaire de Jacynthe René, Grandir heureux, traitant de ce concept unique d’enseignement, le 27 avril dernier au Centre multifonctionnel Cliffs.
L’école alternative semble un sujet riche et inspirant pour les cinéastes puisque l’an dernier, c’est la réalisatrice Liane Simard, qui avait présenté à Fermont son documentaire Il était 6 fois, retraçant le parcours d’enfants d’une école alternative sur une période de six ans. « Une école alternative c’est une école très structurée, mais non structurante. Dans notre école, la gestion participative est au cœur de nos paroles et de nos gestes », confie M. Nicholson qui explique que ce type d’approche se démarque du modèle classique et se veut un milieu de vie chaleureux qui repose sur cinq grands principes : la démocratie, l’engagement, le sens communautaire, l’innovation et la réalisation de soi. « C’est aussi un milieu de vie humaniste où l’intervention est éducative plutôt que punitive, répressive ou coercitive. Le rapport adulte-enfant est quelque peu remodelé puisque l’approche de cette philosophie est centrée sur la complémentarité au lieu du rôle d’autorité traditionnel. »
Siffler en apprenant…
L’école alternative est centrée sur l’élève parce qu’elle a foi en son potentiel et veut que celui-ci demeure l’artisan de son propre devenir et honore son originalité afin qu’il puisse contribuer à la progression du monde par sa créativité. Une particularité pédagogique de cette formule innovatrice qui respecte le rythme de chacun est que chaque élève construit ses formations à partir de ses intérêts, de ses besoins et de ses préoccupations et le projet de l’élève occupe une grande place au sein des activités vécues à l’école. Comme c’est le cas dans les autres institutions d’enseignement conventionnelles, les apprentissages prescrits dans le programme de formation de l’école québécoise sont obligatoires, mais le chemin pour y arriver diffère.
« Réussir sa vie, c’est être heureux. Pour être heureux, je dois l’être à l’école, à la maison, avec les amis, dans mes loisirs, etc. L’école est un outil et non pas le tremplin ultime pour réussir ma vie. L’école actuelle mise sur les résultats et la performance, mais l’élève est-il heureux à l’école? Que fait-on du développement global de l’enfant? Quelle importance accordons-nous à l’estime de soi, à la confiance en soi, aux relations sociales? L’élève a-t-il donné son maximum (dans une école alternative, respecter le rythme de l’élève signifie donner son maximum); si oui, peu importe les résultats, je lui lève mon chapeau. Il est facile de s’activer les babines (paroles), mais que fait-on des bottines (gestes) et du style d’intervention? Il ne faut pas perdre de vue qu’un élève est avant tout un enfant. Il doit performer pour qui? Ses parents, la commission scolaire, le 1 à 2 % de la population mondiale qui possède la quasi-totalité de la richesse? Réussir sa vie ça signifie quoi? C’est d’abord être heureux! Il s’agit ici de réussir à créer des situations favorisant le plaisir et le bonheur tout en apprenant. Il s’agit de respecter les enfants dans ce qu’ils sont capables de donner. Cette méthode d’enseignement n’est pas opposée à l’évaluation, qui fait partie de l’apprentissage, mais contre la notation. »
Pour plus d’info, consultez la page Facebook : volet alternatif – école Des Découvertes et le site internet du Réseau des écoles publiques alternatives du Québec : repaq.org