Syndicat des Métallos
Assemblée annuelle panquébécoise
par Éric Cyr
C’est sous le thème « force, solidarité et respect » que s’est tenue la 54e assemblée québécoise annuelle du syndicat des Métallos au Manoir Richelieu à La Malbaie, du 21 au 23 novembre dernier. Le rassemblement a réuni près de 450 travailleurs.
Les représentants des sections locales de partout au Québec ont pu entendre une conférence de l’ancien conseiller politique, auteur et professeur d’université John Parisella sur l’accord de libre-échange États-Unis–Mexique-Canada et discuter des tarifs sur l’acier et l’aluminium. « Les délégués ont réitéré l’importance de lever les tarifs sur l’acier et l’aluminium préalablement à une éventuelle signature. On ne peut parler de libre-échange si ces tarifs injustes sont maintenus », a plaidé le directeur québécois des Métallos, Alain Croteau.
Force majeure
Des lockoutés de l’aluminerie de Bécancour à la rue depuis plus de dix mois sont venus rencontrer les participants au congrès qui ont annoncé des dons totalisant 165 000 $ afin de venir en aide à ces derniers et qui s’ajoutent à plusieurs contributions récurrentes. Une résolution a été adoptée afin de demander qu’un lockout dans une aluminerie ne puisse plus être considéré comme un cas de force majeure permettant aux multinationales de l’aluminium de se soustraire à leurs obligations. « Le lockout a coûté aux Québécois presque 200 millions de dollars jusqu’à présent. Québec doit corriger ces contrats injustes qui déséquilibrent les rapports de force », a fait valoir le syndicaliste qui a invité les Métallos à manifester dans les jours suivants devant le siège social d’Hydro-Québec.
L’assemblée a donné le ton des revendications des prochaines années en demandant que les mesures de prévention prévues dans la Loi sur la santé et la sécurité du travail s’appliquent enfin à l’ensemble des milieux de travail. Pour l’heure, seulement 16 % des travailleurs sont couverts par les dispositions sur la prévention en santé et sécurité.
« On a gagné la bataille des clauses orphelin discriminatoires pour les nouveaux travailleurs cette année grâce à l’engagement des militants et militantes syndicaux. Notre prochain grand combat se fera pour que la prévention en santé et sécurité se fasse dans tous les milieux de travail, et ce, avec les représentants des travailleurs. Qu’on soit employeur ou travailleur, tout le monde a intérêt à ce qu’on prévienne mieux les accidents et les maladies professionnelles. Il est temps que les règlements le reflètent », a ajouté Alain Croteau.
Les Métallos ont aussi promis de maintenir la pression sur le gouvernement fédéral pour que la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies protège mieux les retraités et les anciens travailleurs. Pour l’heure, lorsqu’un régime de retraite est déficitaire et qu’une entreprise fait faillite, les travailleurs et les retraités n’ont que des miettes, une fois que les banquiers se sont servis.