Près d’un demi-siècle de bénévolat
Hommage bien mérité à 77 ans
par Éric Cyr
L’Association francophone du Labrador (AFL) a rendu hommage à une pionnière de la communauté francophone de l’ouest du Labrador, le tout coïncidant avec son 77e anniversaire, à l’O’Brien Hall à Labrador City. L’ironie du sort a fait en sorte que Lise Boucher a participé à l’orchestration d’une soirée rétro organisée par l’organisme voué à la défense des droits des communautés francophones du Labrador sans se douter qu’en fait elle travaillait à préparer sa propre fête.
Mme Boucher, originaire de la métropole québécoise, s’est établie dans la région en 1967, juste après l’Expo 67 qu’elle a eu la chance de visiter. Celle qui est arrivée dans la région à 27 ans, a eu toute une surprise en constatant que les employés de l’AFL avaient manigancé une surprise pour souligner son anniversaire et célébrer l’engagement de la grande dame dans plusieurs sphères de l’activité sociale et culturelle de l’endroit. Certaines personnes qu’elle avait hébergées par le passé ont même pris l’avion pour venir célébrer cet évènement heureux en sa compagnie dont la réalisatrice montréalaise d’origine chinoise Doris Ingham, qui a produit le documentaire Peu importe l’âge traitant des liens intergénérationnels. Quel beau cadeau que de revoir des amis de longue date, mais quelle ne fut pas sa surprise, électrochoc total, quand soudain elle aperçut ses deux enfants, Michel et Sylvie Desrochers qu’elle ne se doutait absolument pas de voir sur place surtout que son fils, qui était accompagné de sa femme, habite aujourd’hui en Alberta et sa fille à Montréal.
« Que de belles émotions. Je ne m’attendais absolument pas à une telle surprise et un tel hommage. J’ai été littéralement transportée de bonheur. Merci à tous les organisateurs. »
Des témoignages d’amis provenant de plusieurs pays du monde ont aussi été projetés sur un écran géant durant la soirée.
Ardente défenseure du fait français, Lise Boucher, a touché à presque tous les aspects de la vie de la région. Mère de famille, elle s’est impliquée à plusieurs niveaux afin de faire évoluer de nombreux dossiers. Aujourd’hui veuve, elle a hébergé des femmes fraîchement débarquées au Labrador et ayant de la difficulté à se trouver un logement convenable, particulièrement durant la période du boom minier, tout en les aidant à découvrir toutes les facettes de la vie nordique. Elle est surtout connue pour son travail d’interprète qu’elle a su exécuter avec grande discrétion à la Cour provinciale de Wabush, à l’hôpital de Labrador City ou chez le chiropraticien ou le vétérinaire.