À la Manic…
Un symbole du génie québécois sort de l’obscurité
par Éric Cyr
L’un des grands attraits touristiques de la Manicouagan est sans conteste la visite guidée des barrages d’Hydro-Québec et en particulier, à l’approche du cinquantenaire du plus grand barrage à voûte et contreforts au monde, le barrage Daniel-Johnson (aussi connu sous le nom de Manic-5), un puissant symbole du savoir-faire québécois qui a vu le jour au sortir de la Grande Noirceur lors du second mandat de Maurice Duplessis comme premier ministre et de l’accession au pouvoir de Jean Lesage au début de la Révolution tranquille.
La société d’État a mis le paquet en misant sur des efforts de promotion menés auprès des médias internationaux l’an dernier, ce qui a porté des fruits puisque l’affluence est plus grande cette année et près de 8 000 visiteurs s’étaient déplacés à la mi- saison, soit du 24 juin au 1er août, aux deux barrages que les touristes peuvent visiter dans la région soit ceux de Manic-2 (rebaptisé Jean Lesage en 2010) et de Manic-5. Le centre d’interprétation de Manic-5, qui accueille depuis 2016 la nouvelle exposition permanente, Manic-5 : une histoire envoûtante, qui fait revivre l’époque du chantier dans les années 1960, fait aussi certainement partie des facteurs qui ont augmenté l’achalandage.
Certains touristes déçus
Malgré tous ces efforts incluant des bornes de recharge publiques pour les véhicules électriques, un réseau wi-fi, une terrasse donnant sur le barrage Daniel-Johnson et des jeux pour enfants, Hydro-Québec semble avoir éprouvé quelques difficultés avec un élément d’importance primordiale pour mettre en valeur ce joyau architectural soit l’éclairage de l’ouvrage d’ingénierie moderne au grand dam de plusieurs touristes qui ont fait remarquer le phénomène à des employés du restaurant du Motel de l’Énergie en se plaignant de cette lacune qu’ils déploraient. L’ouvrage en soit demeure grandiose sans l’illumination, mais il faut souligner que les voyageurs internationaux sont habitués à un tel déploiement de lumières afin de faire ressortir toute la grandeur d’une œuvre qu’ils sont venus admirer. Selon une porte-parole de la société d’État, Cathy Hamel, cette siruation est en voie d’être corrigée ce qui permettra enfin de faire ressortir toute la splendeur du géant de béton.
« Des équipes travaillent à réparer l’éclairage qui a dû être interrompu en raison d’un bris d’un câble dans le barrage et sept des treize voûtes de Manic-5 sont actuellement éclairées. Les réparations pour l’éclairage des six autres voûtes devraient être terminées d’ici les prochaines semaines. »
En moyenne, près de 8 000 touristes se déplacent annuellement pour visiter le barrage Daniel-Johnson et la centrale hydroélectrique de Manic-5 et l’illumination nocturne de l’ouvrage architectural lui confère un cachet artistique unique et émerveille les visiteurs dont plusieurs auraient souhaité prendre des photos de l’attraction sous un jour plus lumineux alors que certaines voûtes n’étaient que partiellement éclairées cet été.
La marque des premiers ministres du Québec
Le barrage de Manic-5 a été rebaptisé Daniel-Johnson en l’honneur du premier ministre québécois qui est mort subitement alors qu’il devait inaugurer celui-ci en 1968. Le barrage de Manic-2 est désormais Jean-Lesage depuis 2010 tout comme celui de Manic-3 qui porte maintenant le nom de René-Lévesque.