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Churchill Falls : vers l’avenir

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Ouvrage hydroélectrique de Muskrat Falls, la débâcle

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Environnement

Nouvelle ligne de transport d’électricité

par Éric Cyr

L’industrie minière du Labrador bénéficiera d’une énergie plus propre grâce à une nouvelle ligne de répartition d’électricité qui sera construite par la société de la Couronne Nalcor Energy, qui a pour mission de gérer les ressources énergétiques de Terre-Neuve-et-Labrador, avec l’aide de fonds fédéraux et provinciaux.

La députée fédérale du Labrador, Yvonne Jones, a annoncé le financement d’une nouvelle ligne de transport d’électricité et d’une station terminale à Menihek dans l’ouest du Labrador, le 16 août dernier, au nom de la ministre canadienne du Développement économique et rural, Bernadette Jordan, de la ministre des Affaires municipales de Terre-Neuve-et-Labrador, Lisa Dempster et de la ministre des Ressources naturelles de cette province, Siobhan Coady.

Le projet verra la construction d’une nouvelle station terminale et d’une ligne de répartition d’électricité de 27 kilomètres depuis la ligne de transport d’énergie existante qui part du barrage hydroélectrique Menihek de Nalcor Energy, jusqu’au site de traitement du minerai de fer de Tata Steel au Labrador non loin de Schefferville dans le Nord-du-Québec. Cette nouvelle structure dont la construction est évaluée à
22 millions de dollars, duquel un montant d’environ 6,8 millions proviendra du fédéral, permettra à la minière de faire la transition de l’électricité produite par des génératrices au diesel à l’utilisation d’hydroélectricité propre et renouvelable donc de réduire sa consommation de diesel jusqu’à 40 %. Ce nouvel aménagement favorisera une croissance soutenue de l’industrie minière du Labrador tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre pour un environnement plus propre.

C’est dans le cadre du volet Infrastructure verte du plan d’infrastructure « Investir dans le Canada » que le gouvernement fédéral investit plus de 6,8 millions de dollars dans ce projet de transport d’énergie dont la construction sera assurée par Nalcor Energy. Selon la députée fédérale labradorienne : « Pour bâtir un avenir sain et durable, il faut que nous ayons accès à des sources fiables d’énergie propre et renouvelable. En réduisant la dépendance au diesel et en éliminant plus de 558 000 tonnes de gaz à effet de serre de l’atmosphère pendant sa durée de vie, ce projet sera avantageux pour Terre-Neuve-et-Labrador et permettra de protéger l’environnement. »

La ministre provinciale Coady ajoute : « La construction d’une nouvelle ligne de transport d’énergie pour aider l’industrie minière est une grande nouvelle puisque cela permettra de réduire la dépendance au diesel et contribuera à créer une économie verte. En tant que province, nous avons instauré le programme « Mining the Future 2030 » qui vise à favoriser la croissance de l’industrie minière à Terre-Neuve-et-Labrador et qui définit la voie à suivre pour l’exploitation minière. L’initiative annoncée appuie le travail que nous avons entrepris pour concrétiser les objectifs de ce programme. »

Une entente de principe a été conclue entre Tata Steel et Nalcor Energy, qui devrait récupérer le reste des sommes liées au raccordement à sa ligne de transport d’électricité à la suite d’un accord commercial de recouvrement des coûts entre les deux parties.

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Publié le 23 septembre, 2019, dans la publication : Numéro_15 Volume 37

  • Barrage Menihek
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Publié sur le site le 23 septembre 2019

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Hydroélectricité

Churchill Falls : vers l’avenir

par Éric Cyr

Source photo : Aird & Berlis

Terre-Neuve-et-Labrador a remporté le 20 juin dernier sa première victoire, toutefois partielle, en un demi-siècle dans le conflit qui l’opposait à Hydro-Québec au sujet de l’entente concernant la vente d’électricité de la centrale hydroélectrique de Churchill Falls au Labrador.

La longue bataille juridique dans l’interprétation et l’application du contrat du 12 mai 1969, qui s’est avérée très profitable pour le Québec et dont la validité a été confirmée par la Cour suprême du Canada en 2018, remonte à 50 ans. À l’approche de la fin du terme initial de 40 ans, la récente décision partagée de la Cour d’appel du Québec constituera vraisemblablement la dernière dans ce dossier puisque tous les recours semblent dorénavant épuisés pour cette province. La plus haute instance judiciaire québécoise a tranché et, dans ce cas particulier, donne raison à Terre-Neuve-et-Labrador qui soutient qu’Hydro-Québec ne jouit pas du droit exclusif d’acheter toute l’énergie produite par cette centrale du Labrador.

La décision stipule cependant que la société d’État québécoise jouit toujours du « droit exclusif d’acheter et de recevoir toute la puissance disponible et toute l’énergie produite à la centrale de Churchill Falls » jusqu’au 31 août 2041 sur une base mensuelle sans être restreinte à un plafond quantitatif à l’exception de celle associée à deux blocs. Terre-Neuve-et-Labrador devra donc se contenter de la mince consolation de pouvoir écouler une petite quantité de l’électricité produite à Churchill Falls pour la vente à une tierce partie en vue d’une consommation hors Québec.

« Le droit d’Hydro-Québec à l’énergie produite par la centrale est maintenant assujetti à un plafond contractuel qui n’existait pas pendant les 40 premières années de l’entente. À compter du 1er septembre 2016, la quantité d’énergie ne dépend plus que des besoins d’Hydro-Québec : elle est prédéterminée. »

Interprétation et non-renégociation

Hydro-Québec, qui a assumé tous les coûts et les risques associés au projet lors de la signature de l’accord de 1969, pourra donc continuer à acheter la majeure partie de l’électricité produite à cette installation du Labrador incluant toute la puissance additionnelle offerte puisque le jugement ne remet pas en cause le contrat initial ni le prix de vente de l’électricité déterminé il y a cinquante ans. La société d’État a tout de même applaudi cette décision dans un communiqué : « Hydro-Québec est heureuse de constater que la Cour d’appel confirme son droit à la flexibilité opérationnelle prévue au contrat de 1969 et qu’elle confirme qu’Hydro-Québec n’est pas assujettie à des blocs d’énergie mensuels. »

Le premier ministre de Terre-Neuve-et-Labrador, Dwight Ball, s’est dit soulagé de la décision et considère que cela aura un apport bénéfique pour sa province. Lors d’une rencontre avec son homologue à la fin de l’année dernière, le premier ministre du Québe François Legault, anticipant de nouveaux projets, disait privilégier la coopération et souhaiter que les deux provinces travaillent ensemble pour l’avenir au-delà de 2041, vision alors partagée par son vis-à-vis.

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Publié le 26 août, 2019, dans la publication : Numéro_13 Volume 37

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Publié sur le site le 26 août 2019

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Hydroélectricité

Améliorer l’efficacité des turbines

par Éric Cyr

Le laboratoire des machines hydrauliques de l’Université Laval de Québec a récemment annoncé le lancement du projet Tr-Francis, une vaste étude qui vise à améliorer la performance et la fiabilité des turbines productrices d’électricité au cœur des barrages hydroélectriques canadiens. Le projet disposera d’un financement de plus de 6,6 M $ réparti sur cinq ans qui sera assuré par le Consortium en machines hydrauliques, le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG) et Innovation en énergie électrique (InnovÉÉ).

La directrice du laboratoire qui est aussi professeure à la Faculté des sciences et de génie de l’Université Laval, Claire Deschênes, explique que l’hydroélectricité constitue la première source d’énergie renouvelable au monde et représente 59 % de la production électrique canadienne et 94,5 % de la production québécoise, la majorité étant produite par des turbines de type Francis.

« Au cours des 20 dernières années, cette production d’énergie a évolué pour s’adapter à la déréglementation du marché et à l’introduction d’autres sources d’énergies renouvelables intermittentes sur le réseau électrique. Les turbines électriques doivent maintenant être démarrées et arrêtées beaucoup plus souvent et doivent passer un temps considérable dans des conditions non optimales où les contraintes mécaniques sont plus élevées. Ces changements entraînent des pertes de production et des coûts d’entretien accrus en raison d’un vieillissement prématuré des équipements. »

C’est à cette problématique particulière que le projet s’intéressera. L’équipe étudiera les interactions entre l’écoulement de l’eau et les éléments mobiles des turbines fonctionnant en régimes transitoires et sans charge à l’aide de simulations numériques et de mesures expérimentales sur modèle réduit. Selon cette dernière, les connaissances ainsi acquises permettront d’optimiser la puissance électrique produite, d’améliorer la fiabilité des équipements, de réduire les temps d’arrêt pour l’entretien et d’augmenter la durée de vie des machines.

Le Québec, un chef de file

L’expertise québécoise en la matière est unique en Amérique du Nord grâce notamment au Laboratoire de machines hydrauliques (LAMH) situé au Département de génie mécanique de l’Université Laval. Celui-ci permet aux étudiants et aux chercheurs de mener des expériences à l’aide de turbines dont la taille varie de 1/8 à 1/15 de celles utilisées dans les grandes centrales du Québec. La boucle d’essai du LAMH permet de recréer en laboratoire les débits d’eau et les hauteurs de chute semblables à ceux d’un barrage hydroélectrique, toutes proportions gardées.

Expertise et savoir de pointe

Le lancement de ce projet a eu lieu à l’occasion d’une cérémonie soulignant le renouvellement du Consortium en machines hydrauliques, un centre de recherche inauguré en 2007 qui regroupe plusieurs des plus importants partenaires publics et privés dans le domaine de l’hydroélectricité au pays, notamment Hydro-Québec, Andritz Hydro, GE Énergies renouvelables Canada, Voith Hydro et Électricité de France (EDF). La porte-parole des partenaires du consortium et chercheure à l’Institut de recherche d’Hydro-Québec, Anne-Marie Giroux, confie que ce projet permettra des avancées importantes en matière de fiabilité et de pérennité des équipements de production hydroélectriques et confirmera le leadership international du LAMH et du Consortium dans le domaine. Le directeur général d’InnovÉÉ, André St-Pierre, parle de l’éclosion d’un maillage stratégique entre des acteurs clés de la filière électrique au Québec.

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Publié le 22 janvier, 2018, dans la publication : Numéro 01 Volume 36

  • Consortium en machines hydrauliques
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Publié sur le site le 22 janvier 2018

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Enquête publique

Le fiasco de Muskrat Falls

par Éric Cyr

Source photo : Nalcor Energy

Une vérification juricomptable qui se penchera sur les dépassements de coûts et les retards des échéanciers du mégaprojet de développement électrique de Muskrat Falls au Labrador, un compétiteur direct d’Hydro-Québec, devait commencer ce mois-ci. C’est le premier ministre de Terre-Neuve-et-Labrador, le libéral Dwight Ball, qui a fait l’annonce de la tenue de cette commission à la fin de l’année dernière sans rater l’occasion d’écorcher au passage les quatre précédents gouvernements provinciaux progressistes-conservateurs.

Le stade olympique du Labrador

C’est le premier ministre progressiste-conservateur Dany Williams qui, avant de quitter l’arène politique en 2010, a été l’instigateur de cette démarche initialement estimée à 6,2 milliards de dollars lors de son approbation en 2012. La construction de Muskrat Falls aura par la suite gonflé à 12,7 milliards, soit plus du double de ce qui avait été anticipé. Selon l’actuel PDG de Nalcor Energy, le vis-à-vis d’Hydro-Québec dans cette province, Stan Marshall, une fois le projet de Muskrat Falls enclenché, la province ne pouvait plus faire marche arrière malgré l’explosion des coûts puisqu’elle aurait dû débourser encore de grosses sommes pour l’annuler sans obtenir de gains énergétiques. Bien que la centrale hydroélectrique soit pratiquement terminée, elle ne devrait atteindre sa pleine capacité de production d’électricité qu’en 2020 avec près de trois ans de retard et des dépassements de coûts exorbitants. M. Mashall nommé par les libéraux après leur élection en 2015 pour tenter de redresser le tir a qualifié Muskrat Falls de « gâchis » et de « trou financier » après avoir pris le relais de son prédécesseur.

Injustice

Le gouvernement québécois a déjà dénoncé cette « concurrence déloyale » et exigé une compensation du gouvernement fédéral (qui a absorbé une partie de cette somme notamment grâce à une garantie de prêt de 9,3 milliards de dollars) étant donné qu’Hydro-Québec n’a jamais obtenu de telles garanties ni bénéficié d’une pareille aide de la part d’Ottawa lors de ses grands chantiers.

Les véritables perdants

Bien que le premier ministre Dwight Ball souhaite minimiser les déboires occasionnés par cette débandade monumentale, une famille moyenne à Terre-Neuve-et-Labrador pourrait tout de même payer 18 % d’augmentation ou environ 150 $ de plus par mois pour son électricité à partir de 2022.

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Publié le 22 janvier, 2018, dans la publication : Numéro 01 Volume 36

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Publié sur le site le 22 janvier 2018

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Réservoir Manicouagan

Innus vs Hydro-Québec un combat en eau trouble

par Éric Cyr

Source photo : Getty Images

Après avoir appris l’existence d’un projet déjà enclenché de rehaussement du réservoir Manicouagan, le Conseil des Innus de Pessamit a déposé une injonction à l’encontre d’Hydro-Québec à ce sujet. Pessamit a remporté une première manche dans sa lutte visant à faire cesser le processus amorcé de remplissage commencé à l’automne 2016 et poursuit son combat visant à rétablir le niveau d’eau en deçà de la limite supérieure du marnage observé depuis 1984 et de le maintenir à l’intérieur de ces limites.

Le Conseil de bande affirme qu’Hydro-Québec ne détient aucune autorisation lui permettant de contaminer les eaux du réservoir de Manic-5 et qu’elle ne possède pas le droit de les polluer. « Hydro-Québec a mis en oeuvre le processus de remplissage sans même nous avertir », affirme le chef des Innus de Pessamit, René Simon. « En agissant de la sorte, la société d’État va provoquer la libération dans l’eau de méthylmercure, une substance nocive connue pour se concentrer à chaque échelon de la chaîne alimentaire, au sommet de laquelle se retrouvent les Pessamiu Ilnut ainsi que la population des environs. Plus encore, l’inondation d’un milieu régénéré depuis quatre décennies provoquera la mort de plusieurs milliers d’hectares de forêts qui bordent le réservoir ainsi que de nombreuses espèces fauniques en plus de détruire les frayères de diverses espèces de poissons et des chalets. » L’inondation des berges nuira aussi aux gros gibiers qui s’alimentent dans ce secteur.

« L’argument d’Hydro-Québec voulant qu’elle a, depuis les années 1960, les droits requis pour rehausser le niveau du réservoir n’est plus valable puisque depuis cette époque, plusieurs lois québécoises et canadiennes interdisent à quiconque d’introduire des substances polluantes dans l’environnement causant un risque pour la santé humaine, et d’y menacer des espèces animales. Selon nous, il est illégal pour Hydro-Québec de s’abroger unilatéralement le droit de polluer. »

Au-dessus de la Cour suprême

Si l’on consulte le Plan stratégique 2016-2020 d’Hydro-Québec, il y apparaît clairement qu’un accroissement de sa puissance de 1140 mW est prévu, afin notamment, d’atteindre ses objectifs d’exportation d’électricité. Le rehaussement du réservoir Manicouagan fait partie de cette planification. L’objectif de Pessamit est d’obtenir, d’ici le printemps 2018, une injonction permanente garantissant le maintien du niveau d’eau à ce qu’il était au début des années 1980, soit environ 350 mètres au lieu du 359,66 mètres que souhaite atteindre la société d’État d’ici 2019. « Le simple fait d’avoir interrompu ce processus de remplissage constitue une bonne nouvelle non seulement pour les Pessamiu Ilnut, mais aussi pour les propriétaires de chalets et bâtiments situés dans le secteur, pour les nombreux utilisateurs du territoire et surtout pour l’environnement », a conclu le chef Simon. Pêches et Océans Canada a aussi ouvert une enquête en vertu de la Loi sur les pêches dans ce dossier.

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Publié le 11 septembre, 2017, dans la publication : Numéro 14 Volume 35

  • Barrage Daniel-Johnson
  • Exportation électricité
  • Hydro-Québec
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  • Innus
  • Inondation
  • Manic-5
  • Pessamit
  • Réservoir Manicouagan

Publié sur le site le 25 septembre 2017

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À la Manic…

Un symbole du génie québécois sort de l’obscurité

par Éric Cyr

Légende photo : Barrage Daniel-Johnson. Source photo : Hydro-Québec

L’un des grands attraits touristiques de la Manicouagan est sans conteste la visite guidée des barrages d’Hydro-Québec et en particulier, à l’approche du cinquantenaire du plus grand barrage à voûte et contreforts au monde, le barrage Daniel-Johnson (aussi connu sous le nom de Manic-5), un puissant symbole du savoir-faire québécois qui a vu le jour au sortir de la Grande Noirceur lors du second mandat de Maurice Duplessis comme premier ministre et de l’accession au pouvoir de Jean Lesage au début de la Révolution tranquille.

La société d’État a mis le paquet en misant sur des efforts de promotion menés auprès des médias internationaux l’an dernier, ce qui a porté des fruits puisque l’affluence est plus grande cette année et près de 8 000 visiteurs s’étaient déplacés à la mi- saison, soit du 24 juin au 1er août, aux deux barrages que les touristes peuvent visiter dans la région soit ceux de Manic-2 (rebaptisé Jean Lesage en 2010) et de Manic-5. Le centre d’interprétation de Manic-5, qui accueille depuis 2016 la nouvelle exposition permanente, Manic-5 : une histoire envoûtante, qui fait revivre l’époque du chantier dans les années 1960, fait aussi certainement partie des facteurs qui ont augmenté l’achalandage.

Certains touristes déçus

Malgré tous ces efforts incluant des bornes de recharge publiques pour les véhicules électriques, un réseau wi-fi, une terrasse donnant sur le barrage Daniel-Johnson et des jeux pour enfants, Hydro-Québec semble avoir éprouvé quelques difficultés avec un élément d’importance primordiale pour mettre en valeur ce joyau architectural soit l’éclairage de l’ouvrage d’ingénierie moderne au grand dam de plusieurs touristes qui ont fait remarquer le phénomène à des employés du restaurant du Motel de l’Énergie en se plaignant de cette lacune qu’ils déploraient. L’ouvrage en soit demeure grandiose sans l’illumination, mais il faut souligner que les voyageurs internationaux sont habitués à un tel déploiement de lumières afin de faire ressortir toute la grandeur d’une œuvre qu’ils sont venus admirer. Selon une porte-parole de la société d’État, Cathy Hamel, cette siruation est en voie d’être corrigée ce qui permettra enfin de faire ressortir toute la splendeur du géant de béton.

« Des équipes travaillent à réparer l’éclairage qui a dû être interrompu en raison d’un bris d’un câble dans le barrage et sept des treize voûtes de Manic-5 sont actuellement éclairées. Les réparations pour l’éclairage des six autres voûtes devraient être terminées d’ici les prochaines semaines. »

En moyenne, près de 8 000 touristes se déplacent annuellement pour visiter le barrage Daniel-Johnson et la centrale hydroélectrique de Manic-5 et l’illumination nocturne de l’ouvrage architectural lui confère un cachet artistique unique et émerveille les visiteurs dont plusieurs auraient souhaité prendre des photos de l’attraction sous un jour plus lumineux alors que certaines voûtes n’étaient que partiellement éclairées cet été.

La marque des premiers ministres du Québec

Le barrage de Manic-5 a été rebaptisé Daniel-Johnson en l’honneur du premier ministre québécois qui est mort subitement alors qu’il devait inaugurer celui-ci en 1968. Le barrage de Manic-2 est désormais Jean-Lesage depuis 2010 tout comme celui de Manic-3 qui porte maintenant le nom de René-Lévesque.

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Publié le 28 août, 2017, dans la publication : Numéro 13 Volume 35

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Publié sur le site le 28 août 2017

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Contentieux Québec-Ottawa

Ouvrage hydroélectrique de Muskrat Falls, la débâcle

par Éric Cyr

Source photo : Nalcor

Le projet hydroélectrique de Muskrat Falls, au Labrador, est aux prises avec d’importants dépassements de coûts qui débordent largement du scénario original anticipé. Lors du démarrage du projet en 2010, les évaluations initiales parlaient de 6,2 milliards de dollars, mais ce montant est actuellement fixé à 11,4 milliards soit près du double et les estimations se dirigent allègrement vers les 15 milliards. À la suite de ces dérèglements, Terre-Neuve-et-Labrador a lancé un appel d’urgence au gouvernement du Canada afin de lui demander d’absorber une partie de cette somme. La nouvelle centrale devait originellement être prête l’an prochain, mais son ouverture a été reportée de deux ans.

Deux poids deux mesures

L’aide fédérale consentie en 2013 par le gouvernement conservateur de Stephen Harper avec l’appui des partis d’opposition, à l’exception du Bloc québécois, consistait au départ en une garantie de prêts de 6,4 milliards, mais le gouvernement libéral de Justin Trudeau a récemment reconnu les mêmes arguments que ceux retenus par le gouvernement fédéral précédent soit que ce projet abonde dans l’intérêt supérieur des provinces atlantiques et de la lutte aux gaz à effet de serre et a élevé sa garantie de prêt de 2,9 milliards supplémentaires totalisant donc 9,3 milliards. Le ministre canadien des Ressources naturelles, Jim Carr, a annoncé qu’il porterait assistance à Terre-Neuve-et-Labrador en affirmant que cette aide contribuera à l’atteinte des cibles canadiennes en matière de changement climatique et à l’autonomie énergétique de l’Atlantique. Ce dernier justifie sa décision par la fragilité financière de Terre-Neuve-et-Labrador, durement touchée par la baisse du prix des hydrocarbures. « Nous pensons que c’est la chose responsable à faire. » Le ministre Carr dit s’être entretenu « par courtoisie » avec son homologue québécois, le ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles et ministre responsable du Plan Nord, Pierre Arcand, pour l’aviser de sa décision.

Décision « inacceptable » d’Ottawa

Le gouvernement québécois exige une compensation à la suite de cette décision d’Ottawa prise contre l’avis de Québec qui dénonce cette « concurrence déloyale » étant donné qu’Hydro-Québec n’a jamais obtenu de telles garanties ni bénéficié d’une pareille aide lors de ses grands chantiers. Le gouvernement du Québec estime désormais qu’il y a un « déséquilibre » dans le marché énergétique du pays. De plus, au lieu de faire appel à l’expertise québécoise reconnue en matière de grands barrages, l’ancien premier ministre de Terre-Neuve-et-Labrador, Dany Williams, avait préféré une entreprise italienne qui ne réussit pas à livrer la marchandise puisque les délais et les coûts grimpent de façon inquiétante. Québec parle de « décision inacceptable d’Ottawa. » Selon le ministre québécois des Affaires intergouvernementales canadiennes, Jean-Marc Fournier :

« C’est une décision inexplicable et inacceptable. C’est un geste unilatéral qui n’a pas tenu compte de la voix du Québec. Ils ont choisi l’approche divisive (de clivage). Ils ont choisi d’opposer le Québec et Terre-Neuve. Ils ont choisi la formule perdant-gagnant. »

Quant à la prétention du gouvernement du Canada d’améliorer son bilan énergétique en appuyant Muskrat Falls, le ministre Fournier estime que le fédéral aurait plutôt dû asseoir ensemble les provinces et trouver une façon équitable de financer tous les projets du même type.

Mollesse, diplomatie et espoir

Le premier ministre du Québec, le libéral Philippe Couillard, navigue sur la voie diplomatique et est demeuré plus mesuré que son ministre en maintenant son ouverture au dialogue avec la province voisine. Ce dernier garde espoir qu’une solution puisse être négociée avec Terre-Neuve-et-Labrador à la suite de la « décision malheureuse » d’Ottawa d’accorder son aide à un projet hydroélectrique qui concurrencera directement Hydro-Québec. M. Couillard a répété la position de son gouvernement, pour qui l’aide fédérale nuira aux intérêts de la société d’État québécoise dont les infrastructures n’ont reçu aucun soutien d’Ottawa et a déclaré que son gouvernement aurait préféré s’entendre avec son voisin. « On voit ça malheureusement comme une action qui met en place une concurrence déloyale. » Pour sa part le chef de la Coalition avenir Québec, François Legault, a attribué la décision du gouvernement libéral (fédéral) de Justin Trudeau à la mollesse et au manque de vigueur de Philippe Couillard.

« C’est injuste. Ça vient montrer une chose, c’est que M. Trudeau n’a aucun respect pour M. Couillard. Il n’est aucunement inquiet que (son homologue libéral provincial) se fâche contre le gouvernement (canadien). M. Couillard est à genoux devant le fédéral et on en subit les conséquences. »

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Publié le 5 décembre, 2016, dans la publication : Numéro 21 Volume 34

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Publié sur le site le 5 décembre 2016

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Hydroélectricité

Le fiasco de Muskrat Falls

par Éric Cyr

Source photo : Nalcor

Le projet hydroélectrique de Muskrat Falls, au Labrador, a accumulé de nombreux retards et des dépenses excédentaires allant jusqu’à menacer sa réalisation. Étant à ce point avancé, ses dirigeants n’auront vraisemblablement pas le choix de le terminer tout en infligeant un terrible coup aux finances de la province de Terre-Neuve-et-Labrador. Le gouvernement fédéral est venu à la rescousse en garantissant des sommes supplémentaires tout en créant un affront au Québec.

Bref historique

Cette saga dérive du vieux contentieux sur l’aménagement de la centrale de Churchill Falls, sur le fleuve Churchill, en amont de Muskrat Falls. Dans les années 1960, le premier ministre de Terre-Neuve de l’époque, Joe Smallwood, rêve d’un important complexe hydroélectrique au Labrador, mais ne dispose pas des moyens financiers pour la concrétisation de ce projet d’envergure. Après une entente, c’est Hydro-Québec disposant d’une expertise et mieux positionnée sur les marchés internationaux qui devient maître d’œuvre du projet et qui prend le risque de solliciter les financiers américains de Wall Street.

La société d’État québécoise va de l’avant et négocie un contrat avec Terre-Neuve selon lequel elle paie toute la facture, mais recevra en retour toute l’électricité produite par la centrale au tarif de 25 cents le kilowatt jusqu’en 2041.

La centrale de Churchill Falls, mise en service en 1971, représente actuellement le huitième de l’approvisionnement en électricité du Québec. Le prix consenti dans le cadre de cet accord pourrait ressembler aujourd’hui à un vol, mais il faut se replonger dans le contexte historique, Hydro-Québec a pris tous les risques financiers et logistiques en effectuant les travaux dans un environnement nordique difficile et en retardant l’aménagement des rivières se jetant dans la baie James, son principal chantier québécois. Terre-Neuve-et-Labrador insatisfaite de la tournure des événements, qui ont nettement favorisé le Québec, a par la suite tenté de renégocier l’entente et fait appel à la Cour supérieure du Québec et à la Cour suprême du Canada sans résultat. Un contrat est un contrat et on ne peut réécrire l’histoire, mais advenant un tout autre scénario, Hydro-Québec aurait tout aussi bien pu y laisser sa chemise et plonger le Québec dans un profond marasme économique.

Hydro-Québec évite la tourmente

Ce préambule a mené à la situation problématique actuelle puisque lorsqu’est venu le temps de songer à développer la nouvelle phase du fleuve Churchill à Muskrat Falls, de concert avec Hydro-Québec, Terre-Neuve-et-Labrador a sorti les gants de boxe. Après quelques négociations avortées avec Québec et l’absence d’entente sur le transport de l’énergie à travers le Québec, la société d’État Nalcor, le vis-à-vis d’Hydro-Québec a choisi d’aller de l’avant en ignorant l’expertise québécoise, choisissant plutôt de favoriser les Italiens, et en envisageant la création de deux liens sous-marins considérés comme un défi technique considérable, le premier reliant le Labrador à l’île de Terre-Neuve et le second allant rejoindre la Nouvelle-Écosse pour éventuellement atteindre le marché américain. La facture totale actuelle de Muskrat Falls exigerait une facturation maximale pour simplement récupérer la mise de fonds alors que le tarif d’ électricité s’effondrent aux États-Unis à cause du faible prix du gaz naturel. Les coûts grimpent et les liens sous-marins ne sont pas encore construits laissant envisager un gouffre financier.

 

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Publié le 5 décembre, 2016, dans la publication : Numéro 21 Volume 34

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Publié sur le site le 5 décembre 2016

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Contrat d’hydroélectricité

Le dossier de Churchill Falls à nouveau devant la Cour suprême

par Éric Cyr

La société d’État Nalcor Energy de Terre-Neuve-et-Labrador a l’intention de demander à la Cour suprême du Canada d’inciter son vis-à-vis la société d’État Hydro-Québec à renégocier l’entente sur le prix de l’électricité pour la centrale de Churchill Falls située au Labrador. Le gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador avait déjà été débouté par la plus haute instance fédérale en 1984 et en 1988 et plus tard par la Cour supérieure du Québec qui avait aussi rejeté une tentative visant à faire modifier cet accord en 2014 et en août dernier. Conclu en 1969, cet engagement a été automatiquement renouvelé le premier septembre pour 25 ans soit jusqu’à la date d’échéance en 2041.

Le statu quo

Le contrat est l’objet de frictions entre les deux provinces depuis des décennies. Après avoir déjà contesté cette transaction jusqu’en Cour suprême du Canada et essuyé deux refus, le gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador s’était tourné vers la Cour supérieure du Québec en 2010 plaidant la notion de « bonne foi » du Code civil du Québec après qu’Hydro-Québec eut refusé de renégocier les tarifs entourant l’achat d’électricité de Churchill Falls. La Cour d’appel du Québec s’est aussi rangée derrière le verdict rendu en 2014 par le tribunal de première instance et a estimé en août dernier qu’Hydro-Québec n’avait aucune obligation de rouvrir l’entente conclue en 1969 concernant l’énergie produite à Churchill Falls. L’entente prévoit que la société d’État québécoise peut acheter l’électricité de Churchill Falls à bas prix avant de la revendre à un tarif plus élevé sur son marché intérieur (voire aux Québécois) ainsi qu’à l’exportation, ce que déplore Terre-Neuve-et-Labrador.

La grosse part du gâteau

Depuis la signature de l’entente, le 12 mai 1969, les profits encaissés par l’État québécois ont été largement supérieurs à ceux réalisés par Terre-Neuve-et-Labrador. En 2010, la province de l’Atlantique estimait que cet accord lui avait permis d’empocher seulement un milliard de dollars comparativement à 22 milliards de dollars pour le Québec et évalue qu’à la suite du renouvellement du contrat, Hydro-Québec devrait empocher 1,7 milliard de dollars par année pour l’électricité en provenance du réservoir Smallwood qui alimente Churchill Falls comparativement à
60 millions de dollars annuellement pour Terre-Neuve-et-Labrador. La société d’État québécoise a toujours prétendu en cour, avec, succès, qu’à la signature du contrat il y a 47 ans, c’est elle qui a tout payé et qui a pris tous les risques.

La centrale hydroélectrique souterraine de Churchill Falls est aménagée sur le cours supérieur du fleuve Churchill, au Labrador. Avec une puissance installée de 5 428,5 mégawatts (MW)*, elle constitue la deuxième plus grande centrale souterraine au monde derrière la centrale Robert-Bourassa à la baie James dans le nord du Québec.

*1 MW = 1000 kilowatts (KW)

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Publié le 24 octobre, 2016, dans la publication : Numéro 18 Volume 34

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Publié sur le site le 24 octobre 2016

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Hydro-Québec

Bonder les réservoirs au maximum

par Éric Cyr

Hydro-Québec souhaite approvisionner ses réservoirs au maximum de leur capacité et a déjà commencé à faire gonfler celui de Manicouagan pour lui permettre d’atteindre son plus haut niveau d’eau depuis le début des années 1980. Les raisons invoquées sont que la demande en hydroélectricité est plus faible et que les conditions météorologiques sont favorables. Le même scénario se produit partout au Québec et notamment à la baie James.

Le réservoir de Manicouagan, qui peut contenir près de 138 kilomètres cubes d’eau et constitue le plus gros bassin hydrographique de la société d’État, devrait se remplir pour atteindre sa capacité maximale d’ici quelques années. Le barrage Daniel-Johnson a été conçu pour retenir un volume d’eau aussi important et le niveau aquatique devrait atteindre une hauteur de 360 mètres par rapport au niveau de la mer.

Saturation du bassin

Selon la conseillère – Communication et collectivités Relations avec le milieu pour la Côte-Nord à la Direction des affaires régionales et collectivités, Julie Dubé : « Au cours des prochains mois et des prochaines années, Hydro-Québec envisage de rehausser le niveau du réservoir Manicouagan dans les limites de sa cote maximale d’exploitation, établie depuis les années 1960. » Cette dernière  poursuit : « Depuis le début des années 1980, le réservoir n’a pas atteint le niveau prévu pour cet automne. Au premier mai 2016, les stocks énergétiques d’Hydro-Québec étaient supérieurs à ceux observés au cours des 10 dernières années à pareille date partout au Québec. » La porte-parole de la société d’État explique que : « La forte hydraulicité (rapport du débit moyen annuel, le module d’un cours d’eau destiné à caractériser l’abondance de l’écoulement) et la diminution de la demande industrielle au Québec permettent à Hydro-Québec d’emmagasiner de l’eau dans ses réservoirs. Comme il est impossible d’accumuler l’énergie produite (comme dans le cas d’un panneau solaire par exemple), on retient l’eau qui est l’énergie potentielle qui nous servira à produire l’électricité lorsqu’on en aura besoin. L’entreprise sera prête au moment de la reprise de la demande industrielle ou (celle du) marché extérieur. » Mme Dubé explique : « On le fait maintenant parce qu’il y a de l’eau en abondance. Cette eau-là c’est comme une pile pour nous. » Si l’eau n’est pas conservée ou utilisée pour produire de l’électricité grâce à des turbines, elle sera déversée par l’évacuateur de crue, ce qui entraînerait des pertes.

Hydro-Québec roi et maître

Gorger le réservoir Manicouagan veut dire entreposer des centaines de millions de dollars en énergie (en valeur d’aujourd’hui) derrière le barrage Daniel-Johnson, mais cela signifie aussi inonder des terres publiques occupées par une centaine de villégiateurs autour du plan d’eau, engloutir certaines petites îles et nuire aux élans d’Amérique (orignaux) qui s’alimentent sur les berges. Mme Dubé précise qu’Hydro-Québec n’a pas besoin d’autorisation gouvernementale pour remplir le bassin : « On a un arrêté du Conseil des ministres du début des années 1960 qui permet d’exploiter le réservoir à (certains niveaux), c’est-à-dire inonder certaines zones jusqu’à une altitude déterminée. On respecte les cotes d’exploitation établies lors de la construction de l’ouvrage.» Plusieurs baux de villégiature ont été attribués au fil des années par le ministère des Ressources naturelles et de la Faune devenu le ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles (MERN) dans des zones de rivage qui seront forcément inondées avant que cette responsabilité ne soit relayée aux municipalités régionales de comtés (MRC). Plusieurs propriétaires de chalet assurent que le Ministère ne les a jamais informés qu’ils étaient situés en zone inondable lorsqu’ils ont obtenu leur bail. Mme Dubé précise : « Les zones inondables n’ont pas changé depuis la construction du barrage. Elles sont connues et établies depuis les années 1960 et font partie des schémas d’aménagement. Les ministères et les MRC les connaissent également quand ils donnent des permissions. »

Diluer les responsabilités

L’eau a déjà commencé à monter et se rapproche des chalets et camps de chasse construits par les riverains. La gestion des baux de villégiature a été transférée aux municipalités régionales de comtés (MRC) durant les cinq à dix dernières années. Le coordonnateur de la gestion foncière de la MRC de Manicouagan, Philippe Poitras souligne qu’aucune carte ne délimite la zone inondable du réservoir et il est donc difficile de deviner les intentions de la société d’État. Mme Dubé précise que le niveau précis actuel des réservoirs est de nature commerciale et confidentielle, mais que le niveau du réservoir qui alimente Manic-5 a monté et devrait atteindre un mètre supplémentaire d’ici un mois. « Le niveau se rapproche de celui de 2009 et devrait se maintenir durant deux à trois mois » selon les prévisions de la société d’État, mais plusieurs facteurs peuvent influencer les prévisions à long terme notamment l’hydraulicité et la demande en énergie.

« Notre objectif n’est pas de tout faire pour augmenter le niveau d’eau, mais nous devons tenir compte du niveau naturel d’hydraulicité. » Le niveau devrait augmenter cet hiver si on se fie aux prévisions des météorologues d’Environnement Canada et de Météo Média qui prévoient des précipitations record, mais selon Mme Dubé la demande plus importante en énergie durant la saison hivernale pourrait contribuer à faire descendre quelque peu le niveau du réservoir.

Noyer le garde-manger du gros gibier

Selon le biologiste Bernard Jolicoeur, la situation est préoccupante puisque cette décision va modifier l’habitat du gros gibier. Ces terres inondables sont abondamment fréquentées par l’élan d’Amérique (orignal) qui s’alimente dans ce secteur. « Ce qui fait la force de ce territoire pour l’orignal, c’est la bande de petits arbres feuillus qui ceinturent le réservoir et servent de véritable garde-manger aux orignaux. Cette bande de feuillus principalement composée de bouleaux et de trembles résulte de la mise en eau originale du réservoir dans les années 1960. » M. Jolicoeur poursuit : « À cette époque, toute une bande riparienne de forêts d’épinette a été recouverte par les eaux puis les arbres sont morts (d’où la grande quantité de gros troncs d’arbres qui jonchent encore aujourd’hui les rives du Manic) puis les eaux se sont retirées. Si on hausse le niveau d’eau de sept mètres, on va nécessairement noyer en grande partie le garde-manger des orignaux.»

La porte-parole de la société d’État spécifie que : « Des études environnementales ne sont pas requises puisqu’il ne s’agit pas d’un projet, mais bien de l’exploitation normale du parc de production. » Pourtant il existe des lois au Québec qui interdisent justement de détruire l’habitat des espèces fauniques. Est-ce que les responsables du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs ont été avisés des intentions d’Hydro-Québec qui reproduit le même scénario dans plusieurs régions du Québec et ont-ils évalué les conséquences pour le gros gibier (orignaux, chevreuils, caribous) ?

 

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Publié le 24 octobre, 2016, dans la publication : Numéro 18 Volume 34

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Publié sur le site le 24 octobre 2016

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