Mine de fer du lac Bloom
Champion, la valse des millions
par Éric Cyr
Champion ne cesse de multiplier les bonnes nouvelles, un tremplin pour la mine du lac Bloom près de Fermont qui appartient à sa filiale Minerai de fer Québec (MFQ). En mai dernier, MFQ avait annoncé que la société nippone (japonaise) Sojitz achèterait 40 % de la production de la mine en plus de prêter 20 M $. Après une entente de transport ferroviaire avec la société de chemin de fer QNS&L, en juin dernier, voilà maintenant que Champion a confirmé en juillet s’être entendue avec le port de Sept-Îles pour régler le différend entourant le paiement de sa part pour la construction du quai multiusager qui sera utilisé pour l’expédition de sa marchandise après avoir réuni via sa succursale des prêts de 180 millions de dollars américains dont 100 M $ US provenant de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ), le bas de laine des Québécois.
Le contenu de l’entente avec le port de Sept-Îles est confidentiel, mais celui-ci pourra toucher 20 M $ canadiens dont 6 M $ ont déjà été versés. En vertu de cet accord, Champion s’engage a régler le solde à la suite d’un financement par actions. Il faut dire que l’État québécois pourrait injecter jusqu’à 52,7 M $ soit plus du double de son engagement actuel dans le projet de relance de la mine du lac Bloom qui vient de franchir un pas de géant vers son redémarrage. La CDPQ et la financière Sprott ont garanti un financement de 180 M $ US (230 M $ canadiens) à Minerai de fer Québec propriétaire du site minier. Pour compléter le montage financier estimé à 327 M $, la société minière compte lever 45 M $ des 72 M $ qui doivent encore être amassés. Afin de conserver sa participation de 36,8 % dans la mine, le fonds Capital Mines Hydrocarbures géré par Investissement Québec (IQ) a signifié son intention de verser les 27 M $ manquants. Selon une porte-parole d’IQ, Chantal Corbeil, c’est un projet qui va bien, qui n’a pas de problème à réunir de l’argent.
Le bas de laine des Québécois, qui reçoit 21 millions de bons de souscription, a consenti un prêt subordonné de 100 M $ US sur sept ans à un taux établi, sauf pour la première année, en fonction des prix du fer en expliquant que cette transaction s’inscrivait dans sa stratégie visant à épauler les compagnies minières québécoises. Du côté de Sprott, il s’agit d’un prêt prioritaire de 80 M $ US sur cinq ans. Selon le chef des opérations et vice-président à l’ingénierie de Champion, David Cataford, la quantité de capitaux nécessaires pour le redémarrage a été réduite de beaucoup et les sommes recueillies à l’heure actuelle permettent d’envisager une relance des activités au début de l’année 2018. Il reste selon ce dernier à sécuriser une portion en capitaux propres et ensuite l’entreprise devrait être en mesure d’annoncer un démarrage officiel.