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Bonder les réservoirs au maximum

Hydro-Québec

Une 24 octobre, 2016

Bonder les réservoirs au maximum

Réservoir Manicouagan

Tensions et sourde oreille


par Éric Cyr

Source photo : Rudy Landry

Le Conseil des Innus de Pessamit considĂšre que le gouvernement du QuĂ©bec et la sociĂ©tĂ© d’État Hydro-QuĂ©bec bafouent les droits de cette PremiĂšre Nation en procĂ©dant au rehaussement du niveau d’eau du rĂ©servoir Manicouagan, qui alimente le barrage Daniel-Johnson et la centrale hydroĂ©lectrique de Manic-5, en nĂ©gligeant de se conformer Ă  leurs obligations de consultation et d’accommodement.

Selon le vice-chef des Innus de Pessamit, GĂ©rald Hervieux : « Pour ajouter l’insulte Ă  l’injure, le gouvernement a procĂ©dĂ© dans ce dossier en informant les villĂ©giateurs et les propriĂ©taires de chalets situĂ©s dans le secteur visĂ© de son intention de rĂ©voquer leurs baux de villĂ©giature afin de procĂ©der Ă  l’augmentation du niveau de l’eau souhaitĂ©, sans daigner en informer les Innus, sans que leurs prĂ©occupations, notamment environnementales, soient considĂ©rĂ©es et sans leur proposer d’accommodements. » Les Innus de Pessamit, qui ont vu leur territoire ancestral littĂ©ralement dĂ©vastĂ© par les barrages, les rĂ©servoirs et centrales hydroĂ©lectriques sans consultation et sans leur consentement, ne semblent pas compter aux yeux de QuĂ©bec. Pessamit connaissait les intentions du gouvernement de rehausser le rĂ©servoir puisqu’une ordonnance de la Cour supĂ©rieure du QuĂ©bec rendue en dĂ©cembre 2020, permettait Ă  Hydro-QuĂ©bec de le faire, Ă  la condition expresse d’avoir obtenu les autorisations au terme d’un processus de consultation et d’accommodement auprĂšs des Innus et Ă  la suite d’examens menĂ©s par le ministĂšre de l’Environnement du QuĂ©bec (MELCC) et de PĂȘches et OcĂ©ans Canada. La PremiĂšre Nation s’est donc impliquĂ©e de bonne foi dans le processus de consultation et s’est attelĂ©e Ă  la tĂąche de conduire ses propres Ă©valuations sur les plans communautaire, technique et environnemental, Ă©tude dont les rĂ©sultats prĂ©liminaires ont fait l’objet d’un mĂ©moire dĂ©posĂ© le 6 juillet 2021. Mais Hydro-QuĂ©bec n’a pas jugĂ© bon d’attendre les rĂ©sultats prĂ©liminaires de cette consultation et a dĂ©cidĂ© de procĂ©der sans avertir le Conseil des Innus de Pessamit.

Loin des belles paroles

À l’heure actuelle, le niveau d’eau approche et menace les installations de la RĂ©serve mondiale de la biosphĂšre Manicouagan Uapishka, copropriĂ©tĂ© des Innus de Pessamit et de l’UNESCO. L’objectif Ă©tant de remplir le rĂ©servoir à une hauteur de 355,95 m Ă  l’automne 2021 et Ă  une hauteur de 359 mĂštres en 2022. « On comprend qu’Hydro-QuĂ©bec est pressĂ©e et ne souhaite pas s’embarrasser de « procĂ©dures » avec les Innus. D’autant plus que pour la sociĂ©tĂ© d’État, le processus de consultation et d’accommodement mis en place par le gouvernement du QuĂ©bec ne constitue gĂ©nĂ©ralement qu’une façade, une perte de temps instituĂ©e pour donner l’impression qu’Hydro-QuĂ©bec se conforme aux exigences Ă©tablies par la Cour suprĂȘme du Canada en regard des prĂ©occupations des PremiĂšres Nations. On est loin de l’appel au dialogue lancĂ© par la prĂ©sidente d’Hydro-QuĂ©bec, Sophie Brochu, dans le cadre de son programme « Énergie en commun ». On est loin des belles paroles du gouvernement en matiĂšre de relations avec les peuples autochtones », poursuit le chef, Jean-Marie Vollant.

Indifférence totale

«Encore une fois, nous sommes considĂ©rĂ©s et traitĂ©s comme un peuple de second ordre et cela nous replace devant la rĂ©alitĂ© d’une nation qui subit une expropriation illĂ©gale de ses terres ancestrales sur lesquelles ses droits, pourtant reconnus par la constitution du Canada et par l’ONU, sont continuellement bafouĂ©s », affirme le chef Vollant. Se disant offusquĂ© des mĂ©thodes cavaliĂšres et de l’approche colonialiste que privilĂ©gient le gouvernement du QuĂ©bec et sa sociĂ©tĂ© d’État, celui-ci rappelle que le Nitassinan (terres ancestrales) de Pessamit est le territoire le plus exploitĂ© au QuĂ©bec pour ses ressources hydroĂ©lectriques.

« Ce plus rĂ©cent Ă©vĂ©nement constitue la preuve que le gouvernement et Hydro-QuĂ©bec agissent dans l’indiffĂ©rence la plus totale envers nos droits. »

Pour exprimer son indignation et exiger une rencontre, le chef Vollant a transmis, le 14 juillet 2021, une lettre Ă  Mme Brochu, ainsi qu’aux ministres quĂ©bĂ©cois Benoit Charrette (Environnement) et Jonathan Julien (Énergie, Ressources naturelles), oĂč il est spĂ©cifiĂ©, que les procĂ©dures de rehaussement doivent cesser. Celle-ci est demeurĂ©e Ă  ce jour lettre morte.

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Publié le 7 septembre, 2021, dans la publication : Numéro_14 Volume 39

  • Barrage Daniel-Johnson
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Publié sur le site le 7 septembre 2021

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Réservoir Manicouagan

Innus vs Hydro-Québec un combat en eau trouble

par Éric Cyr

Source photo : Getty Images

AprĂšs avoir appris l’existence d’un projet dĂ©jĂ  enclenchĂ© de rehaussement du rĂ©servoir Manicouagan, le Conseil des Innus de Pessamit a dĂ©posĂ© une injonction Ă  l’encontre d’Hydro-QuĂ©bec Ă  ce sujet. Pessamit a remportĂ© une premiĂšre manche dans sa lutte visant Ă  faire cesser le processus amorcĂ© de remplissage commencĂ© Ă  l’automne 2016 et poursuit son combat visant Ă  rĂ©tablir le niveau d’eau en deçà de la limite supĂ©rieure du marnage observĂ© depuis 1984 et de le maintenir Ă  l’intĂ©rieur de ces limites.

Le Conseil de bande affirme qu’Hydro-QuĂ©bec ne dĂ©tient aucune autorisation lui permettant de contaminer les eaux du rĂ©servoir de Manic-5 et qu’elle ne possĂšde pas le droit de les polluer. « Hydro-QuĂ©bec a mis en oeuvre le processus de remplissage sans mĂȘme nous avertir », affirme le chef des Innus de Pessamit, RenĂ© Simon. « En agissant de la sorte, la sociĂ©tĂ© d’État va provoquer la libĂ©ration dans l’eau de mĂ©thylmercure, une substance nocive connue pour se concentrer Ă  chaque Ă©chelon de la chaĂźne alimentaire, au sommet de laquelle se retrouvent les Pessamiu Ilnut ainsi que la population des environs. Plus encore, l’inondation d’un milieu rĂ©gĂ©nĂ©rĂ© depuis quatre dĂ©cennies provoquera la mort de plusieurs milliers d’hectares de forĂȘts qui bordent le rĂ©servoir ainsi que de nombreuses espĂšces fauniques en plus de dĂ©truire les frayĂšres de diverses espĂšces de poissons et des chalets. » L’inondation des berges nuira aussi aux gros gibiers qui s’alimentent dans ce secteur.

« L’argument d’Hydro-QuĂ©bec voulant qu’elle a, depuis les annĂ©es 1960, les droits requis pour rehausser le niveau du rĂ©servoir n’est plus valable puisque depuis cette Ă©poque, plusieurs lois quĂ©bĂ©coises et canadiennes interdisent Ă  quiconque d’introduire des substances polluantes dans l’environnement causant un risque pour la santĂ© humaine, et d’y menacer des espĂšces animales. Selon nous, il est illĂ©gal pour Hydro-QuĂ©bec de s’abroger unilatĂ©ralement le droit de polluer. »

Au-dessus de la Cour suprĂȘme

Si l’on consulte le Plan stratĂ©gique 2016-2020 d’Hydro-QuĂ©bec, il y apparaĂźt clairement qu’un accroissement de sa puissance de 1140 mW est prĂ©vu, afin notamment, d’atteindre ses objectifs d’exportation d’électricitĂ©. Le rehaussement du rĂ©servoir Manicouagan fait partie de cette planification. L’objectif de Pessamit est d’obtenir, d’ici le printemps 2018, une injonction permanente garantissant le maintien du niveau d’eau Ă  ce qu’il Ă©tait au dĂ©but des annĂ©es 1980, soit environ 350 mĂštres au lieu du 359,66 mĂštres que souhaite atteindre la sociĂ©tĂ© d’État d’ici 2019. « Le simple fait d’avoir interrompu ce processus de remplissage constitue une bonne nouvelle non seulement pour les Pessamiu Ilnut, mais aussi pour les propriĂ©taires de chalets et bĂątiments situĂ©s dans le secteur, pour les nombreux utilisateurs du territoire et surtout pour l’environnement », a conclu le chef Simon. PĂȘches et OcĂ©ans Canada a aussi ouvert une enquĂȘte en vertu de la Loi sur les pĂȘches dans ce dossier.

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Publié le 11 septembre, 2017, dans la publication : Numéro 14 Volume 35

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Publié sur le site le 25 septembre 2017

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À la Manic


Un symbole du gĂ©nie quĂ©bĂ©cois sort de l’obscuritĂ©

par Éric Cyr

Légende photo : Barrage Daniel-Johnson. Source photo : Hydro-Québec

L’un des grands attraits touristiques de la Manicouagan est sans conteste la visite guidĂ©e des barrages d’Hydro-QuĂ©bec et en particulier, Ă  l’approche du cinquantenaire du plus grand barrage Ă  voĂ»te et contreforts au monde, le barrage Daniel-Johnson (aussi connu sous le nom de Manic-5), un puissant symbole du savoir-faire quĂ©bĂ©cois qui a vu le jour au sortir de la Grande Noirceur lors du second mandat de Maurice Duplessis comme premier ministre et de l’accession au pouvoir de Jean Lesage au dĂ©but de la RĂ©volution tranquille.

La sociĂ©tĂ© d’État a mis le paquet en misant sur des efforts de promotion menĂ©s auprĂšs des mĂ©dias internationaux l’an dernier, ce qui a portĂ© des fruits puisque l’affluence est plus grande cette annĂ©e et prĂšs de 8 000 visiteurs s’étaient dĂ©placĂ©s Ă  la mi- saison, soit du 24 juin au 1er aoĂ»t, aux deux barrages que les touristes peuvent visiter dans la rĂ©gion soit ceux de Manic-2 (rebaptisĂ© Jean Lesage en 2010) et de Manic-5. Le centre d’interprĂ©tation de Manic-5, qui accueille depuis 2016 la nouvelle exposition permanente, Manic-5 : une histoire envoĂ»tante, qui fait revivre l’époque du chantier dans les annĂ©es 1960, fait aussi certainement partie des facteurs qui ont augmentĂ© l’achalandage.

Certains touristes déçus

MalgrĂ© tous ces efforts incluant des bornes de recharge publiques pour les vĂ©hicules Ă©lectriques, un rĂ©seau wi-fi, une terrasse donnant sur le barrage Daniel-Johnson et des jeux pour enfants, Hydro-QuĂ©bec semble avoir Ă©prouvĂ© quelques difficultĂ©s avec un Ă©lĂ©ment d’importance primordiale pour mettre en valeur ce joyau architectural soit l’éclairage de l’ouvrage d’ingĂ©nierie moderne au grand dam de plusieurs touristes qui ont fait remarquer le phĂ©nomĂšne Ă  des employĂ©s du restaurant du Motel de l’Énergie en se plaignant de cette lacune qu’ils dĂ©ploraient. L’ouvrage en soit demeure grandiose sans l’illumination, mais il faut souligner que les voyageurs internationaux sont habituĂ©s Ă  un tel dĂ©ploiement de lumiĂšres afin de faire ressortir toute la grandeur d’une Ɠuvre qu’ils sont venus admirer. Selon une porte-parole de la sociĂ©tĂ© d’État, Cathy Hamel, cette siruation est en voie d’ĂȘtre corrigĂ©e ce qui permettra enfin de faire ressortir toute la splendeur du gĂ©ant de bĂ©ton.

« Des Ă©quipes travaillent Ă  rĂ©parer l’éclairage qui a dĂ» ĂȘtre interrompu en raison d’un bris d’un cĂąble dans le barrage et sept des treize voĂ»tes de Manic-5 sont actuellement Ă©clairĂ©es. Les rĂ©parations pour l’éclairage des six autres voĂ»tes devraient ĂȘtre terminĂ©es d’ici les prochaines semaines. »

En moyenne, prĂšs de 8 000 touristes se dĂ©placent annuellement pour visiter le barrage Daniel-Johnson et la centrale hydroĂ©lectrique de Manic-5 et l’illumination nocturne de l’ouvrage architectural lui confĂšre un cachet artistique unique et Ă©merveille les visiteurs dont plusieurs auraient souhaitĂ© prendre des photos de l’attraction sous un jour plus lumineux alors que certaines voĂ»tes n’étaient que partiellement Ă©clairĂ©es cet Ă©tĂ©.

La marque des premiers ministres du Québec

Le barrage de Manic-5 a Ă©tĂ© rebaptisĂ© Daniel-Johnson en l’honneur du premier ministre quĂ©bĂ©cois qui est mort subitement alors qu’il devait inaugurer celui-ci en 1968. Le barrage de Manic-2 est dĂ©sormais Jean-Lesage depuis 2010 tout comme celui de Manic-3 qui porte maintenant le nom de RenĂ©-LĂ©vesque.

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Publié le 28 août, 2017, dans la publication : Numéro 13 Volume 35

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Publié sur le site le 28 août 2017

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Hydro-Québec

Bonder les réservoirs au maximum

par Éric Cyr

Hydro-QuĂ©bec souhaite approvisionner ses rĂ©servoirs au maximum de leur capacitĂ© et a dĂ©jĂ  commencĂ© Ă  faire gonfler celui de Manicouagan pour lui permettre d’atteindre son plus haut niveau d’eau depuis le dĂ©but des annĂ©es 1980. Les raisons invoquĂ©es sont que la demande en hydroĂ©lectricitĂ© est plus faible et que les conditions mĂ©tĂ©orologiques sont favorables. Le mĂȘme scĂ©nario se produit partout au QuĂ©bec et notamment Ă  la baie James.

Le rĂ©servoir de Manicouagan, qui peut contenir prĂšs de 138 kilomĂštres cubes d’eau et constitue le plus gros bassin hydrographique de la sociĂ©tĂ© d’État, devrait se remplir pour atteindre sa capacitĂ© maximale d’ici quelques annĂ©es. Le barrage Daniel-Johnson a Ă©tĂ© conçu pour retenir un volume d’eau aussi important et le niveau aquatique devrait atteindre une hauteur de 360 mĂštres par rapport au niveau de la mer.

Saturation du bassin

Selon la conseillĂšre – Communication et collectivitĂ©s Relations avec le milieu pour la CĂŽte-Nord Ă  la Direction des affaires rĂ©gionales et collectivitĂ©s, Julie Dubé : « Au cours des prochains mois et des prochaines annĂ©es, Hydro-QuĂ©bec envisage de rehausser le niveau du rĂ©servoir Manicouagan dans les limites de sa cote maximale d’exploitation, Ă©tablie depuis les annĂ©es 1960. » Cette derniĂšre  poursuit : « Depuis le dĂ©but des annĂ©es 1980, le rĂ©servoir n’a pas atteint le niveau prĂ©vu pour cet automne. Au premier mai 2016, les stocks Ă©nergĂ©tiques d’Hydro-QuĂ©bec Ă©taient supĂ©rieurs Ă  ceux observĂ©s au cours des 10 derniĂšres annĂ©es Ă  pareille date partout au QuĂ©bec. » La porte-parole de la sociĂ©tĂ© d’État explique que : « La forte hydraulicitĂ© (rapport du dĂ©bit moyen annuel, le module d’un cours d’eau destinĂ© Ă  caractĂ©riser l’abondance de l’écoulement) et la diminution de la demande industrielle au QuĂ©bec permettent Ă  Hydro-QuĂ©bec d’emmagasiner de l’eau dans ses rĂ©servoirs. Comme il est impossible d’accumuler l’énergie produite (comme dans le cas d’un panneau solaire par exemple), on retient l’eau qui est l’énergie potentielle qui nous servira Ă  produire l’électricitĂ© lorsqu’on en aura besoin. L’entreprise sera prĂȘte au moment de la reprise de la demande industrielle ou (celle du) marchĂ© extĂ©rieur. » Mme DubĂ© explique : « On le fait maintenant parce qu’il y a de l’eau en abondance. Cette eau-lĂ  c’est comme une pile pour nous. » Si l’eau n’est pas conservĂ©e ou utilisĂ©e pour produire de l’électricitĂ© grĂące Ă  des turbines, elle sera dĂ©versĂ©e par l’évacuateur de crue, ce qui entraĂźnerait des pertes.

Hydro-Québec roi et maßtre

Gorger le rĂ©servoir Manicouagan veut dire entreposer des centaines de millions de dollars en Ă©nergie (en valeur d’aujourd’hui) derriĂšre le barrage Daniel-Johnson, mais cela signifie aussi inonder des terres publiques occupĂ©es par une centaine de villĂ©giateurs autour du plan d’eau, engloutir certaines petites Ăźles et nuire aux Ă©lans d’AmĂ©rique (orignaux) qui s’alimentent sur les berges. Mme DubĂ© prĂ©cise qu’Hydro-QuĂ©bec n’a pas besoin d’autorisation gouvernementale pour remplir le bassin : « On a un arrĂȘtĂ© du Conseil des ministres du dĂ©but des annĂ©es 1960 qui permet d’exploiter le rĂ©servoir Ă  (certains niveaux), c’est-Ă -dire inonder certaines zones jusqu’à une altitude dĂ©terminĂ©e. On respecte les cotes d’exploitation Ă©tablies lors de la construction de l’ouvrage.» Plusieurs baux de villĂ©giature ont Ă©tĂ© attribuĂ©s au fil des annĂ©es par le ministĂšre des Ressources naturelles et de la Faune devenu le ministĂšre de l’Énergie et des Ressources naturelles (MERN) dans des zones de rivage qui seront forcĂ©ment inondĂ©es avant que cette responsabilitĂ© ne soit relayĂ©e aux municipalitĂ©s rĂ©gionales de comtĂ©s (MRC). Plusieurs propriĂ©taires de chalet assurent que le MinistĂšre ne les a jamais informĂ©s qu’ils Ă©taient situĂ©s en zone inondable lorsqu’ils ont obtenu leur bail. Mme DubĂ© prĂ©cise : « Les zones inondables n’ont pas changĂ© depuis la construction du barrage. Elles sont connues et Ă©tablies depuis les annĂ©es 1960 et font partie des schĂ©mas d’amĂ©nagement. Les ministĂšres et les MRC les connaissent Ă©galement quand ils donnent des permissions. »

Diluer les responsabilités

L’eau a dĂ©jĂ  commencĂ© Ă  monter et se rapproche des chalets et camps de chasse construits par les riverains. La gestion des baux de villĂ©giature a Ă©tĂ© transfĂ©rĂ©e aux municipalitĂ©s rĂ©gionales de comtĂ©s (MRC) durant les cinq Ă  dix derniĂšres annĂ©es. Le coordonnateur de la gestion fonciĂšre de la MRC de Manicouagan, Philippe Poitras souligne qu’aucune carte ne dĂ©limite la zone inondable du rĂ©servoir et il est donc difficile de deviner les intentions de la sociĂ©tĂ© d’État. Mme DubĂ© prĂ©cise que le niveau prĂ©cis actuel des rĂ©servoirs est de nature commerciale et confidentielle, mais que le niveau du rĂ©servoir qui alimente Manic-5 a montĂ© et devrait atteindre un mĂštre supplĂ©mentaire d’ici un mois. « Le niveau se rapproche de celui de 2009 et devrait se maintenir durant deux Ă  trois mois » selon les prĂ©visions de la sociĂ©tĂ© d’État, mais plusieurs facteurs peuvent influencer les prĂ©visions Ă  long terme notamment l’hydraulicitĂ© et la demande en Ă©nergie.

« Notre objectif n’est pas de tout faire pour augmenter le niveau d’eau, mais nous devons tenir compte du niveau naturel d’hydraulicitĂ©. » Le niveau devrait augmenter cet hiver si on se fie aux prĂ©visions des mĂ©tĂ©orologues d’Environnement Canada et de MĂ©tĂ©o MĂ©dia qui prĂ©voient des prĂ©cipitations record, mais selon Mme DubĂ© la demande plus importante en Ă©nergie durant la saison hivernale pourrait contribuer Ă  faire descendre quelque peu le niveau du rĂ©servoir.

Noyer le garde-manger du gros gibier

Selon le biologiste Bernard Jolicoeur, la situation est prĂ©occupante puisque cette dĂ©cision va modifier l’habitat du gros gibier. Ces terres inondables sont abondamment frĂ©quentĂ©es par l’élan d’AmĂ©rique (orignal) qui s’alimente dans ce secteur. « Ce qui fait la force de ce territoire pour l’orignal, c’est la bande de petits arbres feuillus qui ceinturent le rĂ©servoir et servent de vĂ©ritable garde-manger aux orignaux. Cette bande de feuillus principalement composĂ©e de bouleaux et de trembles rĂ©sulte de la mise en eau originale du rĂ©servoir dans les annĂ©es 1960. » M. Jolicoeur poursuit : « À cette Ă©poque, toute une bande riparienne de forĂȘts d’épinette a Ă©tĂ© recouverte par les eaux puis les arbres sont morts (d’oĂč la grande quantitĂ© de gros troncs d’arbres qui jonchent encore aujourd’hui les rives du Manic) puis les eaux se sont retirĂ©es. Si on hausse le niveau d’eau de sept mĂštres, on va nĂ©cessairement noyer en grande partie le garde-manger des orignaux.»

La porte-parole de la sociĂ©tĂ© d’État spĂ©cifie que : « Des Ă©tudes environnementales ne sont pas requises puisqu’il ne s’agit pas d’un projet, mais bien de l’exploitation normale du parc de production. » Pourtant il existe des lois au QuĂ©bec qui interdisent justement de dĂ©truire l’habitat des espĂšces fauniques. Est-ce que les responsables du ministĂšre des ForĂȘts, de la Faune et des Parcs ont Ă©tĂ© avisĂ©s des intentions d’Hydro-QuĂ©bec qui reproduit le mĂȘme scĂ©nario dans plusieurs rĂ©gions du QuĂ©bec et ont-ils Ă©valuĂ© les consĂ©quences pour le gros gibier (orignaux, chevreuils, caribous) ?

 

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Publié le 24 octobre, 2016, dans la publication : Numéro 18 Volume 34

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Publié sur le site le 24 octobre 2016

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