Transports
Lien terrestre Fermont-Sept-Îles
par Éric Cyr
Des travaux de réfection routière ont été amorcés, le 11 août 2025, afin d’éventuellement réussir à relier de façon plus sécuritaire Fermont à Sept-Îles par voie terrestre en passant par un ancien chemin forestier grandement détérioré qui a été abandonné en 2008 dont l’embranchement prend sa source sur la route 138 à proximité de Sept-Îles et qui rejoint la route 389 dans le secteur du Relais Gabriel.
Ce tronçon routier déjà existant qui commence sur la route Denis-Perron et qui traverse la zone d’exploitation contrôlée (Zec) Matimek est totalement asphalté à partir de la route 138. Il constitue au départ la route de service qui permet de se rendre au barrage Denis-Perron de la centrale hydroélectrique de Sainte-Marguerite 3 (SM-3). C’est cette portion qui a été construite en 1994 dans le territoire non organisé de Lac-Walker qu’il faut emprunter avant de bifurquer sur un autre chemin situé à proximité du barrage qui donnait autrefois accès à un camp de travailleurs d’Uniforest sur la réserve faunique de la Société des établissements de plein air du Québec (Sépaq). Il est cependant actuellement déconseillé aux néophytes de la conduite sur un chemin de terre et aux touristes qui ne connaissent pas bien la région, surtout s’ils traînent une roulotte de camping, de l’emprunter dans le secteur plus au nord de SM-3 jusqu’au Relais Gabriel vu son déplorable état de détérioration et son manque d’entretien.
La première étape des travaux de réfection de la chaussée d’une durée de deux semaines inclut du débroussaillage, du déblayage, de l’aménagement et l’ajout de concassé à certains endroits notamment dans la côte des « drive shafts » nommée ainsi à cause des nombreux bris d’arbres de transmission dans le dénivelé de cette montée. L’objectif des travaux, des kilomètres 116 à 169, est de rendre carrossables ces quelques dizaines de kilomètres de cette voie forestière qui s’amalgame avec l’entrée de la réserve faunique sur la route Denis-Perron, qui elle se greffe à la 138 au kilomètre 970 dans le secteur du pont de la rivière Sainte-Marguerite à mi-chemin entre Port-Cartier et Sept-Îles.
Une initiative citoyenne
Le ministère des Transports et de la Mobilité durable du Québec, qui peine péniblement depuis des décennies à la réfection de la route 389, n’est pas l’instigateur ni le maître d’œuvre du chantier qui vise à long terme une amélioration notoire de la fluidité de la circulation sur ce lien routier secondaire. Cette initiative émane plutôt d’un organisme sans but lucratif fondé en juin 2024, le Regroupement des propriétaires et amis du 107 (RPA 107), qui a obtenu une subvention de 225 000 dollars de la MRC de Sept-Rivières pour cette première phase de réfection de ce chemin et dont le total s’élève à 300 000 $.
Des ententes ont été conclues avec des partenaires qui appuient la démarche notamment des Innus et des clubs de motoneige et de VTT de la région.
Selon le président de l’organisation, Daniel Girard, il y a une réelle volonté de rendre cette route plus accessible et sécuritaire et il serait bien que la MRC de Manicouagan envisage de se joindre aux efforts, car la section plus au nord de cet axe routier se trouve sur son territoire. « Nous avons obtenu l’appui du conseil innu Takuaikan Uashat mak Mani-utenam (ITUM) et de son bureau des droits de la protection du territoire qui nous soutiennent dans nos démarches et tiennent à un accès par cette route jusqu’au Relais Gabriel. De plus, nous avons entamé des discussions avec Hydro-Québec, qui prévoit d’ajouter une nouvelle turbine à SM-3 et la construction d’un deuxième poste Arnaud, et avec la Sépaq (Société des établissements de plein air du Québec), afin d’examiner les possibilités qui peuvent s’offrir à nous. Il y a des efforts en ce sens et des bénévoles affichent de la volonté et travaillent avec ardeur à concrétiser ce projet et c’est un retraité qui conduit la niveleuse. Un souper-bénéfice organisé à l’hôtel Sept-Îles a permis d’amasser un montant de 52 000 $ pour cette cause ».
Cet itinéraire une fois restauré permettrait d’éviter un long détour en passant par Baie-Comeau et d’économiser un trajet d’environ quatre heures.