• Publications
  • Le journal
    • L’Équipe
    • Historique
    • Distinctions
  • Abonnements & membres
  • Annoncez avec nous
  • Contactez-nous
Journal le Trait d'Union du Nord
  • Publications
  • Le journal
    • L’Équipe
    • Historique
    • Distinctions
  • Abonnements & membres
  • Annoncez avec nous
  • Contactez-nous
  • Toutes les publications
  • Innus

  • Blocus d’un chemin de fer

    Schefferville

    Blocus d’un chemin de fer

  • Le bordel chez Bonnardel

    En croisade pour un pont

    Le bordel chez Bonnardel

  • Manigances malsaines au ministĂšre des ForĂȘts

    Caribou des bois

    Manigances malsaines au ministĂšre des ForĂȘts

  • Tensions et sourde oreille


    Réservoir Manicouagan

    Tensions et sourde oreille


  • Un prolongement qui se prolonge


    Route 138

    Un prolongement qui se prolonge


  • Vers la fin d’un litige qui s’éternise ?

    Rio Tinto IOC

    Vers la fin d’un litige qui s’éternise ?

  • FermetĂ©, unanimitĂ©  et unitĂ© dans la diversitĂ©

    Désenclavement de la CÎte-Nord

    Fermeté, unanimité et unité dans la diversité

  • Gastronomie innue Ă  l’honneur

    Rapprochement interculturel

    Gastronomie innue à l’honneur

  • Une nation autochtone, une miniĂšre et trois gouvernements

    Innus contre Rio Tinto IOC

    Une nation autochtone, une miniĂšre et trois gouvernements

  • Une 5e Ă©dition rĂ©ussie!

    Défi Taïga 2018

    Une 2 avril, 2018

    Une 5e édition réussie!

  • Innus vs Hydro-QuĂ©bec un  combat en eau trouble

    Réservoir Manicouagan

    Innus vs Hydro-Québec un combat en eau trouble

  • Champion et les Innus s’entendent

    Mine du lac Bloom

    Champion et les Innus s’entendent

Innus

Blocus d’un chemin de fer

Schefferville

Blocus d’un chemin de fer

Le bordel chez Bonnardel

En croisade pour un pont

Le bordel chez Bonnardel

Manigances malsaines au ministĂšre des ForĂȘts

Caribou des bois

Manigances malsaines au ministĂšre des ForĂȘts

Tensions et sourde oreille


Réservoir Manicouagan

Tensions et sourde oreille


Un prolongement qui se prolonge


Route 138

Un prolongement qui se prolonge


Vers la fin d’un litige qui s’éternise ?

Rio Tinto IOC

Vers la fin d’un litige qui s’éternise ?

Fermeté, unanimité  et unité dans la diversité

Désenclavement de la CÎte-Nord

Fermeté, unanimité et unité dans la diversité

Gastronomie innue à l’honneur

Rapprochement interculturel

Gastronomie innue à l’honneur

Une nation autochtone, une miniĂšre et trois gouvernements

Innus contre Rio Tinto IOC

Une nation autochtone, une miniĂšre et trois gouvernements

Une 5e édition réussie!

Défi Taïga 2018

Une 2 avril, 2018

Une 5e édition réussie!

Innus vs Hydro-Québec un  combat en eau trouble

Réservoir Manicouagan

Innus vs Hydro-Québec un combat en eau trouble

Champion et les Innus s’entendent

Mine du lac Bloom

Champion et les Innus s’entendent

Schefferville

Blocus d’un chemin de fer

par Éric Cyr

Source photo : Gracieuseté

Un chemin de fer privĂ© de la rĂ©gion scheffervilloise a Ă©tĂ© bloquĂ©, le 5 septembre dernier et durant plus d’une semaine, par des manifestants innus de la communautĂ© autochtone de Matimekush-Lac John qui accusent leur conseil de corruption, d’extorsion et de fraude. Cette action a Ă©tĂ© revendiquĂ©e par une organisation appelĂ©e ComitĂ© des droits des premiers peuples qui dĂ©nonce notamment les injustices liĂ©es Ă  la distribution des fonds Ă  la suite d’une entente de rĂ©conciliation conclue par deux conseils innus avec la compagnie miniĂšre IOC en 2020.

Le lendemain, le 6 septembre, des contestataires innus de la rĂ©gion de Sept-Îles ayant des revendications communes se sont aussi rassemblĂ©s pour les mĂȘmes raisons devant le Conseil des Innus de Uashat mak Mani-Utenam.

Ce blocage, qui a paralysĂ© le chemin de fer de Knob Lake and Timmins (KLT) sur lequel le minerai de fer de la miniĂšre Tata Steel est acheminĂ© jusqu’à celui de Quebec North Shore and Labrador (QNS&L) Ă  destination de Sept-Îles, avait pour objectif d’exprimer une exaspĂ©ration et une insatisfaction de plusieurs citoyens innus envers les deux conseils qui les reprĂ©sentent et aussi de dĂ©noncer une problĂ©matique environnementale associĂ©e Ă  Tata Steel concernant de la poussiĂšre qui se rĂ©pand dans la communautĂ© autochtone. Des vĂ©hicules ont Ă©tĂ© immobilisĂ©s Ă  un passage Ă  niveau afin d’interrompre la circulation ferroviaire. Cette entrave n’a pas interrompu le transport de passagers et de marchandises de Transport ferroviaire Tshiuetin entre Sept-Îles et Schefferville. L’acheminement de minerai sur la voie ferrĂ©e a cependant Ă©tĂ© perturbĂ© occasionnant un ralentissement de la production qui a Ă©tĂ© temporairement considĂ©rablement rĂ©duite.

Cet Ă©vĂ©nement a eu des rĂ©percussions jusqu’au Saguenay oĂč un autre collectif composĂ© de militants allochtones et autochtones a bloquĂ© par solidaritĂ© la voie ferrĂ©e de l’entreprise Roberval-Saguenay qui appartient Ă  Rio Tinto IOC Ă  Chicoutimi.

Une rencontre a eu lieu entre les porte-paroles du mouvement et des reprĂ©sentants de l’entreprise, le 11 septembre, et une seconde, le lendemain, afin de discuter des enjeux et de trouver un terrain d’entente. À la suite d’engagements sur le plan environnemental et de la confirmation d’une assurance que le groupe aura un siĂšge au sein du comitĂ© santĂ©, sĂ©curitĂ©, environnement et communautĂ© de Tata Steel afin de pallier le manque de transparence des conseils, le blocus a finalement Ă©tĂ© levĂ©, le 16 septembre, et le transport du minerai a pu reprendre son cours normal.

Partager

Publié le 3 octobre, 2022, dans la publication : Numéro_16 Volume 40

  • Blocus ferroviaire
  • Chemin de fer
  • CommunautĂ©s autochtones
  • Compagnie miniĂšre IOC
  • Innus
  • Knob Lake & Timmins
  • Matimekush-Lac-John
  • QNS&L
  • Schefferville
  • Tata Steel
  • Transport ferroviaire
  • Tshiuetin
  • Uashat mak Mani-utenam
  • Voie ferrĂ©e

Publié sur le site le 3 octobre 2022

  • Publication prĂ©cĂ©dente
  • Prochaine publication

En croisade pour un pont

Le bordel chez Bonnardel

par Éric Cyr

Source photo : Coalition Union 138

Dans le cadre de la campagne, « Mamu, un pont entre nous », une dĂ©lĂ©gation nord-cĂŽtiĂšre et autochtone de la Coalition Union 138, qui prĂŽne le dĂ©senclavement de la CĂŽte-Nord en commençant par la construction d’un pont Ă  l’embouchure de la riviĂšre Saguenay Ă  Tadousssac, s’est rendue devant le bureau de circonscription du ministre quĂ©bĂ©cois des Transports, François Bonnardel, Ă  Granby en Estrie, le 12 mai 2022. Le coup d’éclat, qui incluait le dĂ©ploiement d’une immense banderole avec le leitmotiv de l’organisation devant l’édifice, n’est pas passĂ© inaperçu.

L’étendard de tissu symbolisant la principale revendication des membres de l’alliance qui prĂ©conisent la construction d’un pont Ă  Tadoussac circule un peu partout au QuĂ©bec et s’est dĂ©jĂ  rendu en Minganie, Ă  Sept-Îles et Ă  Baie-Comeau avant son rĂ©cent dĂ©roulement Ă  Granby. La Coalition Union 138, qui croit fermement Ă  la nĂ©cessitĂ© d’ériger un tel ouvrage d’art Ă  cet endroit stratĂ©gique, reçoit notamment l’appui du milieu Ă©conomique de la CĂŽte-Nord et des communautĂ©s innues du Nitassinan sur la CĂŽte-Nord et de Mashteuiatsh au Saguenay-Lac-Saint-Jean. Le regroupement prend les moyens pour que ses requĂȘtes soient considĂ©rĂ©es et souhaite obtenir un engagement ferme de la part du ministre Bonnardel pour la construction d’un pont Ă  l’embouchure du Saguenay. « Nous nous sommes dĂ©placĂ©s pour lui montrer notre banniĂšre », affirme le porte-parole de la coalition, Guillaume Tremblay.

« La taille imposante de cette derniĂšre, qui montre un pont sur le fjord du Saguenay, fait en sorte que M. Bonnardel ne peut plus ignorer notre prĂ©sence et notre message. La nĂ©cessitĂ© de cette infrastructure ne fait plus aucun doute sur la CĂŽte-Nord. Nous souhaitons que le ministre reconnaisse l’importance de cet apport majeur pour la rĂ©gion. »

Fini la cacophonie


M. Tremblay confie que l’accueil Ă©tait loin d’ĂȘtre chaleureux et qu’un attachĂ© politique du ministre des Transports a pris de nombreuses photos avant qu’un membre de la sĂ©curitĂ© dĂ©cide d’appeler les forces policiĂšres. « Avec cette imposante banniĂšre de 40 pieds sur 20 pieds (12 mĂštres sur 6 mĂštres) qui recouvrait l’ensemble de la façade de l’édifice, François Bonnardel ne peut plus se mettre la tĂȘte dans le sable et devrait comprendre le message. De plus, il va voir les belles photos prises devant son bureau, ce qui devrait l’éclairer sur le sujet qui nous prĂ©occupe », confie M. Tremblay qui prĂ©cise qu’à la suite du dĂ©ploiement de l’immense emblĂšme sur lequel trĂŽne un pont, des reprĂ©sentants de la Coalition Union 138 ont finalement pu s’entretenir avec le personnel de l’équipe de circonscription du ministre des Transports qui a assurĂ© que les demandes et les dolĂ©ances seront transmises au principal intĂ©ressĂ©.

La CĂŽte-Nord est la seule rĂ©gion du QuĂ©bec qui doit assurer l’accĂšs principal au territoire par un service de traversiers. Elle attend la construction d’un pont depuis plus de 60 ans. Mamu signifie ensemble en innu-aimun et la Coalition Union 138 rassemble ainsi tous les principaux groupes de la CĂŽte-Nord : les PremiĂšres Nations innues du Nitassinan, la classe politique rĂ©gionale, l’ensemble des Chambres de commerce et la SociĂ©tĂ© du pont sur le Saguenay Ă  Tadoussac. Toutes et tous croient qu’il est plus que temps d’agir et exigent du gouvernement le mĂȘme enthousiasme qu’il dĂ©montre envers le troisiĂšme lien ou d’autres grands projets routiers au QuĂ©bec. Selon l’organisation, en tant que ministre des Transports, M. Bonnardel peut s’engager Ă  construire ce pont. Il pourrait ainsi remĂ©dier aux problĂ©matiques de sĂ©curitĂ© routiĂšre et favoriser les initiatives Ă©conomiques cruciales pour la rĂ©gion. Le chef de la PremiĂšre Nation des Innus Essipit, Martin Dufour confie : « Le ministre pourrait par le fait mĂȘme contribuer au dĂ©veloppement durable et trouver une solution aux menaces environnementales qui touchent la population de bĂ©lugas du fleuve Saint-Laurent. » Selon le prĂ©sident de la SociĂ©tĂ© du Pont sur le Saguenay, Marc Gilbert : « La situation a assez durĂ©. Le service des traversiers est inadĂ©quat et non fiable. En plus d’avoir une capacitĂ© moindre que les trois anciens traversiers en pĂ©riode estivale, les arrĂȘts multiples, les bris mĂ©caniques Ă  rĂ©pĂ©tition et le manque chronique de personnel empirent encore la situation. »

Autre visite surprise

Quelques jours plus tard, le 16 mai, c’était au tour du bureau de circonscription de la ministre quĂ©bĂ©coise des Affaires municipales et de l’Habitation, AndrĂ©e Laforest, Ă  Saguenay, de recevoir la visite de membres de la Coalition Union 138.

La Coalition Union 138 invite la population Ă  ĂȘtre Ă  l’affut et Ă  appuyer les actions du mouvement populaire en utilisant toutes les tribunes dont elle peut disposer pour les publiciser. Selon l’alliance pour le dĂ©senclavement de la CĂŽte-Nord, la prochaine campagne Ă©lectorale sera un moment crucial pour dĂ©montrer l’intĂ©rĂȘt collectif et influencer le futur gouvernement Ă  passer aux actes en agissant dans ce dossier qui s’éternise depuis plus de six dĂ©cennies.

Partager

Publié le 23 mai, 2022, dans la publication : Numéro_10 Volume 40

  • Coalition Union 138
  • DĂ©senclavement CĂŽte-Nord
  • François Bonnardel
  • Gouvernement Legault
  • Innus
  • Pont Ă  Tadoussac
  • Pont sur le Saguenay
  • QuĂ©bec
  • Transports QuĂ©bec
  • Traversiers

Publié sur le site le 23 mai 2022

  • Publication prĂ©cĂ©dente
  • Prochaine publication

Caribou des bois

Manigances malsaines au ministĂšre des ForĂȘts

par Éric Cyr

Source photo : Donald Poirier

À la suite de rĂ©vĂ©lations du journal La Presse, le 21 avril dernier, concernant un stratagĂšme Ă©laborĂ© par le ministĂšre des ForĂȘts, de la Faune et des Parcs (MFFP) de connivence avec l’industrie forestiĂšre visant Ă  augmenter la rĂ©colte de bois sur la CĂŽte-Nord, au dĂ©triment du caribou, la SociĂ©tĂ© pour la nature et les parcs (SNAP QuĂ©bec) exige la tenue d’une enquĂȘte publique indĂ©pendante. Devant l’incapacitĂ© du MFFP Ă  Ă©quilibrer ses diffĂ©rents mandats, SNAP QuĂ©bec demande Ă  nouveau au gouvernement du QuĂ©bec d’abolir ce ministĂšre et de relĂ©guer la gestion de la faune et des parcs au ministĂšre de l’Environnement, avec les budgets nĂ©cessaires.

Ces manigances sont rĂ©vĂ©lĂ©es au grand jour alors que se tient, jusqu’au 17 mai, une commission indĂ©pendante sur le caribou forestier, qui ne contribue qu’à retarder une fois de plus les actions nĂ©cessaires pour le rĂ©tablissement de cette espĂšce en pĂ©ril. SNAP QuĂ©bec estime qu’une commission d’enquĂȘte publique s’impose afin de faire la lumiĂšre sur ces liens intimes entre l’industrie forestiĂšre et le MFFP, et sur l’inefficacitĂ© du systĂšme de consultation du public et des parties prenantes du rĂ©gime forestier. 

« Le gouvernement du QuĂ©bec doit cesser de se cacher derriĂšre sa commission caribou et de nourrir comme il le fait le dĂ©bat sur le partage des compĂ©tences entre le fĂ©dĂ©ral et le provincial en matiĂšre d’environnement. AprĂšs tous ces grands reportages mĂ©diatiques sur la mauvaise gestion de nos forĂȘts, force est de reconnaitre qu’un grand mĂ©nage printanier est nĂ©cessaire au MFFP. Nous sommes mĂ»rs pour une commission Coulombe 2.0 », affirme le directeur gĂ©nĂ©ral de SNAP QuĂ©bec, Alain Branchaud.

Le Pipmuakan au cƓur du dĂ©bat

La machination pour Ă©viter des diminutions de rĂ©colte de bois sur la CĂŽte-Nord touche directement une population de caribous au seuil de l’extinction, la harde de caribous du Pipmuakan. SNAP QuĂ©bec collabore avec le Conseil des Innus de Pessamit depuis plusieurs annĂ©es pour la mise en place d’une aire protĂ©gĂ©e autochtone qui contribuerait notamment au rĂ©tablissement de ce troupeau. « Pendant que les Innus de Pessamit travaillent activement Ă  rĂ©tablir le caribou, le MFFP et l’industrie s’allient pour leur mettre des bĂątons dans les roues », dĂ©clare la directrice principale Ă  SNAP QuĂ©bec, Alice de Swarte. « Nous soutenons la demande adressĂ©e par Pessamit au gouvernement fĂ©dĂ©ral d’intervenir et de dĂ©crĂ©ter la protection de l’habitat essentiel de la population Pipmuakan en vertu de la Loi sur les espĂšces en pĂ©ril. »

D’une combine à l’autre


SNAP QuĂ©bec avait dĂ©voilĂ©, en juillet 2018, un autre stratagĂšme interne du MFFP, cette fois-ci visant Ă  Ă©viter la crĂ©ation d’aires protĂ©gĂ©es dans le sud du QuĂ©bec. Ce scĂ©nario s’est confirmĂ© en dĂ©cembre 2020 lorsque QuĂ©bec a annoncĂ© l’atteinte de 17 % d’aires protĂ©gĂ©es avec des territoires essentiellement en dehors de la forĂȘt commerciale. « Le ministĂšre des ForĂȘts est devenu le ministĂšre de l’Industrie forestiĂšre. C’est un ministĂšre qui travaille Ă  l’encontre des objectifs du gouvernement et de la volontĂ© de la population et des PremiĂšres Nations. Ce ministĂšre doit ĂȘtre aboli pour restaurer un Ă©quilibre entre ses mandats », conclut le directeur de la conservation Ă  SNAP QuĂ©bec, Pier-Olivier Boudreault.

Partager

Publié le 9 mai, 2022, dans la publication : Numéro_9 Volume 40

  • Caribous
  • Environnement
  • Faune
  • ForĂȘts
  • Gouvernement du QuĂ©bec
  • Industrie forestiĂšre
  • Innus
  • MFFP
  • QuĂ©bec
  • SNAP QuĂ©bec

Publié sur le site le 9 mai 2022

  • Publication prĂ©cĂ©dente
  • Prochaine publication

Réservoir Manicouagan

Tensions et sourde oreille


par Éric Cyr

Source photo : Rudy Landry

Le Conseil des Innus de Pessamit considĂšre que le gouvernement du QuĂ©bec et la sociĂ©tĂ© d’État Hydro-QuĂ©bec bafouent les droits de cette PremiĂšre Nation en procĂ©dant au rehaussement du niveau d’eau du rĂ©servoir Manicouagan, qui alimente le barrage Daniel-Johnson et la centrale hydroĂ©lectrique de Manic-5, en nĂ©gligeant de se conformer Ă  leurs obligations de consultation et d’accommodement.

Selon le vice-chef des Innus de Pessamit, GĂ©rald Hervieux : « Pour ajouter l’insulte Ă  l’injure, le gouvernement a procĂ©dĂ© dans ce dossier en informant les villĂ©giateurs et les propriĂ©taires de chalets situĂ©s dans le secteur visĂ© de son intention de rĂ©voquer leurs baux de villĂ©giature afin de procĂ©der Ă  l’augmentation du niveau de l’eau souhaitĂ©, sans daigner en informer les Innus, sans que leurs prĂ©occupations, notamment environnementales, soient considĂ©rĂ©es et sans leur proposer d’accommodements. » Les Innus de Pessamit, qui ont vu leur territoire ancestral littĂ©ralement dĂ©vastĂ© par les barrages, les rĂ©servoirs et centrales hydroĂ©lectriques sans consultation et sans leur consentement, ne semblent pas compter aux yeux de QuĂ©bec. Pessamit connaissait les intentions du gouvernement de rehausser le rĂ©servoir puisqu’une ordonnance de la Cour supĂ©rieure du QuĂ©bec rendue en dĂ©cembre 2020, permettait Ă  Hydro-QuĂ©bec de le faire, Ă  la condition expresse d’avoir obtenu les autorisations au terme d’un processus de consultation et d’accommodement auprĂšs des Innus et Ă  la suite d’examens menĂ©s par le ministĂšre de l’Environnement du QuĂ©bec (MELCC) et de PĂȘches et OcĂ©ans Canada. La PremiĂšre Nation s’est donc impliquĂ©e de bonne foi dans le processus de consultation et s’est attelĂ©e Ă  la tĂąche de conduire ses propres Ă©valuations sur les plans communautaire, technique et environnemental, Ă©tude dont les rĂ©sultats prĂ©liminaires ont fait l’objet d’un mĂ©moire dĂ©posĂ© le 6 juillet 2021. Mais Hydro-QuĂ©bec n’a pas jugĂ© bon d’attendre les rĂ©sultats prĂ©liminaires de cette consultation et a dĂ©cidĂ© de procĂ©der sans avertir le Conseil des Innus de Pessamit.

Loin des belles paroles

À l’heure actuelle, le niveau d’eau approche et menace les installations de la RĂ©serve mondiale de la biosphĂšre Manicouagan Uapishka, copropriĂ©tĂ© des Innus de Pessamit et de l’UNESCO. L’objectif Ă©tant de remplir le rĂ©servoir à une hauteur de 355,95 m Ă  l’automne 2021 et Ă  une hauteur de 359 mĂštres en 2022. « On comprend qu’Hydro-QuĂ©bec est pressĂ©e et ne souhaite pas s’embarrasser de « procĂ©dures » avec les Innus. D’autant plus que pour la sociĂ©tĂ© d’État, le processus de consultation et d’accommodement mis en place par le gouvernement du QuĂ©bec ne constitue gĂ©nĂ©ralement qu’une façade, une perte de temps instituĂ©e pour donner l’impression qu’Hydro-QuĂ©bec se conforme aux exigences Ă©tablies par la Cour suprĂȘme du Canada en regard des prĂ©occupations des PremiĂšres Nations. On est loin de l’appel au dialogue lancĂ© par la prĂ©sidente d’Hydro-QuĂ©bec, Sophie Brochu, dans le cadre de son programme « Énergie en commun ». On est loin des belles paroles du gouvernement en matiĂšre de relations avec les peuples autochtones », poursuit le chef, Jean-Marie Vollant.

Indifférence totale

«Encore une fois, nous sommes considĂ©rĂ©s et traitĂ©s comme un peuple de second ordre et cela nous replace devant la rĂ©alitĂ© d’une nation qui subit une expropriation illĂ©gale de ses terres ancestrales sur lesquelles ses droits, pourtant reconnus par la constitution du Canada et par l’ONU, sont continuellement bafouĂ©s », affirme le chef Vollant. Se disant offusquĂ© des mĂ©thodes cavaliĂšres et de l’approche colonialiste que privilĂ©gient le gouvernement du QuĂ©bec et sa sociĂ©tĂ© d’État, celui-ci rappelle que le Nitassinan (terres ancestrales) de Pessamit est le territoire le plus exploitĂ© au QuĂ©bec pour ses ressources hydroĂ©lectriques.

« Ce plus rĂ©cent Ă©vĂ©nement constitue la preuve que le gouvernement et Hydro-QuĂ©bec agissent dans l’indiffĂ©rence la plus totale envers nos droits. »

Pour exprimer son indignation et exiger une rencontre, le chef Vollant a transmis, le 14 juillet 2021, une lettre Ă  Mme Brochu, ainsi qu’aux ministres quĂ©bĂ©cois Benoit Charrette (Environnement) et Jonathan Julien (Énergie, Ressources naturelles), oĂč il est spĂ©cifiĂ©, que les procĂ©dures de rehaussement doivent cesser. Celle-ci est demeurĂ©e Ă  ce jour lettre morte.

Partager

Publié le 7 septembre, 2021, dans la publication : Numéro_14 Volume 39

  • Barrage Daniel-Johnson
  • Centrale hydroĂ©lectrique
  • Hydro-QuĂ©bec
  • Innus
  • Manic-5
  • Pessamit
  • PremiĂšres nations
  • RĂ©serve mondiale de la biosphĂšre Manicouagan-Uapishka
  • RĂ©servoir Manicouagan

Publié sur le site le 7 septembre 2021

  • Publication prĂ©cĂ©dente
  • Prochaine publication

Route 138

Un prolongement qui se prolonge


par Éric Cyr

source photo : Connie F. Stone

VoilĂ  belle lurette que les gouvernements successifs Ă  QuĂ©bec et Ă  Ottawa promettent le dĂ©senclavement de la CĂŽte-Nord et du Labrador par le parachĂšvement de la route 138 jusqu’à Blanc-Sablon en Basse-CĂŽte-Nord. Une autre rĂ©cente annonce confirme la tendance. Cette fois-ci, certains travaux devraient bel et bien commencer cet Ă©tĂ©, prĂšs de La Romaine.

Le 10 juin dernier, le ministre des Transports, François Bonnardel, le ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles et ministre responsable de la rĂ©gion de la CĂŽte-Nord, Jonatan Julien, le ministre responsable des Affaires autochtones, Ian LafreniĂšre, ainsi que la ministre fĂ©dĂ©rale du Revenu national, Diane Lebouthillier, au nom de la ministre de l’Infrastructure et des CollectivitĂ©s, Catherine McKenna, ont annoncĂ© de bonnes nouvelles aux Nord-CĂŽtiers, lors d’une confĂ©rence de presse virtuelle. Ils Ă©taient accompagnĂ©s du prĂ©fet de la MRC du Golfe-du-Saint-Laurent, Randy Jones, fĂ©ru du dossier, qui assistait Ă  l’évĂ©nement depuis son lit d’hĂŽpital, ainsi que des trois Chefs des communautĂ©s innues du territoire, le chef du Conseil de la PremiĂšre nation de Nutashkuan, RĂ©al Tettaut, le chef du Conseil des Innus d’Unamen Shipu, Bryan Mark, et le chef du Conseil des Innus de Pakua Shipu, Guy MestenapĂ©o. Les maires de Baie-Comeau, Yves Montigny, de Sept-Îles, RĂ©jean Porlier, et de Port-Cartier, Alain Thibault ainsi que les prĂ©fets de Manicouagan, Marcel Furlong, et de la Minganie, Luc NoĂ«l, ont aussi assistĂ© Ă  la rencontre.

Les ministres ont confirmĂ© que des Ă©tapes cruciales Ă  la poursuite du projet de prolongement de la route 138 viennent d’ĂȘtre franchies. Les travaux de construction pour le tronçon situĂ© entre Kegaska et La Romaine commenceront cet Ă©tĂ©, prĂšs de La Romaine. Quant au tronçon situĂ© entre TĂȘte-Ă -la-Baleine et La TabatiĂšre, les travaux devraient commencer au cours de 2022. Au total, prĂšs de 80 kilomĂštres de route seront construits d’ici 2025 dans l’objectif de relier les localitĂ©s de la Basse-CĂŽte-Nord entre elles et Ă©ventuellement, Ă  plus long terme, avec le reste du QuĂ©bec, tout en soutenant le dĂ©veloppement du territoire nordique.

Approbation du Conseil des ministres et ententes-cadres

La dĂ©marche a reçu l’aval du Conseil des ministres pour la rĂ©alisation des travaux de construction des tronçons retenus. De plus, le gouvernement du QuĂ©bec a signĂ© une entente-cadre avec la communautĂ© d’Unamen Shipu, une avec celle de Nutashkuan et une avec la communautĂ© de Pakua Shipu, afin de dĂ©velopper des collaborations dĂ©terminĂ©es liĂ©es Ă  la rĂ©alisation du projet. Pour sa part, le gouvernement fĂ©dĂ©ral poursuit toujours sa consultation auprĂšs des trois communautĂ©s innues du territoire. L’aboutissement de ces jalons importants pour le projet en assure ainsi la poursuite.

‱ La rĂ©alisation de ces deux tronçons reprĂ©sente un investissement de 695,5 millions de dollars, soit 285,6 M$ du ministĂšre des Transports, 225,1 M$ de la SociĂ©tĂ© du Plan Nord et 184,8 M$ du Nouveau Fonds Chantiers Canada – volet Infrastructures provinciales-territoriales – Projets nationaux et rĂ©gionaux du gouvernement du Canada.

‱ Le projet consiste Ă  amĂ©nager, sur deux tronçons, une route Ă  deux voies, soit une dans chaque direction.

‱ Le tronçon situĂ© entre Kegaska et La Romaine aura une longueur d’un peu moins de 49 kilomĂštres et comprendra 13 structures.

‱ Pour relier TĂȘte-Ă -la-Baleine Ă  La TabatiĂšre, environ 30 kilomĂštres de route et cinq ponts devront ĂȘtre construits.

‱ Deux autres tronçons sont inscrits au Plan quĂ©bĂ©cois des infrastructures, dans la catĂ©gorie « Ă  l’étude », soit ceux situĂ©s entre La Romaine et TĂȘte-Ă -la-Baleine ainsi qu’entre La TabatiĂšre et Vieux-Fort.

‱ L’amĂ©lioration de la route 138 fait partie des 49 mesures du Plan d’action nordique 2020-2023 (PAN 20-23), sous l’orientation 1 : amĂ©liorer l’accĂšs au territoire. Le PAN 20-23 rĂ©pond aux prioritĂ©s Ă©noncĂ©es par les acteurs du Nord quĂ©bĂ©cois. Il vise Ă  fournir les outils appropriĂ©s aux communautĂ©s concernĂ©es afin qu’elles habitent pleinement leur territoire.

‱ Le gouvernement du QuĂ©bec investira ainsi 778,6 millions de dollars, soit plus de la moitiĂ© de la somme prĂ©vue dans le PAN 20-23, pour soutenir les entreprises et les citoyens Ă©tablis et actifs au nord du 49e parallĂšle. Les 49 actions socio-Ă©conomiques du PAN 20-23 ont Ă©tĂ© prĂ©cisĂ©es conjointement par 20 ministĂšres et organismes du gouvernement du QuĂ©bec.

Partager

Publié le 21 juin, 2021, dans la publication : Numéro_12 Volume 39

  • Basse-CĂŽte-Nord
  • CĂŽte-Nord
  • DĂ©senclavement
  • Innus
  • Ottawa
  • Prolongement route 138
  • QuĂ©bec
  • Route 138
  • Transports

Publié sur le site le 17 juin 2021

  • Publication prĂ©cĂ©dente
  • Prochaine publication

Rio Tinto IOC

Vers la fin d’un litige qui s’éternise ?

par Éric Cyr

Le dialogue a Ă©tĂ© rĂ©amorcĂ©, Ă  la mi-janvier, entre la miniĂšre IOC, une filiale de la multinationale Rio Tinto, et les chefs autochtones des communautĂ©s innues de Matimekush-Lac John (Schefferville) et de Uashat mak Mani-utenam (Sept-Îles). Les deux partis ont entamĂ© des pourparlers au sujet du conflit qui les oppose concernant l’exploitation par la miniĂšre, depuis le dĂ©but des annĂ©es 1950, du Nitassinan, territoire ancestral innu qui n’a jamais Ă©tĂ© cĂ©dĂ©.

L’objectif du rapprochement est d’éventuellement conclure une entente afin de rĂ©gler le diffĂ©rend qui perdure depuis dix ans (2010). Des tentatives de signer un accord ont Ă©tĂ© dĂ©marrĂ©es, mais sans rĂ©sultat concluant Ă  ce jour. Une poursuite conjointe de 900 millions de dollars a Ă©tĂ© intentĂ©e contre la multinationale par les deux communautĂ©s innues en 2013 allĂ©guant que la compagnie IOC a illĂ©galement occupĂ© leur territoire pendant prĂšs de trois dĂ©cennies (28 ans) et que les vastes installations de la compagnie incluant sa filiale de transport, le chemin de fer du littoral nord de QuĂ©bec et du Labrador (QNS&L), ont violĂ© leurs droits ancestraux les dĂ©possĂ©dant de leur territoire traditionnel. Cette procĂ©dure dĂ©posĂ©e il y a sept ans est aujourd’hui devant la Cour suprĂȘme du Canada.

Effort de réconciliation

Ce dĂ©placement, une visite de courtoisie, est un peu la continuitĂ© d’une rencontre survenue entre les hauts dirigeants de l’entreprise et les reprĂ©sentants innus en 2019. Une dĂ©lĂ©gation, incluant le directeur gĂ©nĂ©ral de la miniĂšre IOC Ă  Sept-Îles, Benoit MĂ©thot, et le chef des opĂ©rations, Chantal Lavoie, s’est rendue Ă  Schefferville en compagnie d’avocats afin d’y rencontrer le conseil des Innus de l’endroit. Cette main tendue prĂšs de 40 ans aprĂšs la fin des activitĂ©s d’IOC Ă  Schefferville est perçue par les premiĂšres nations innues concernĂ©es comme une rĂ©elle volontĂ© de nĂ©gocier de bonne foi afin de les compenser pour les erreurs commises et a Ă©tĂ© saisie par les chefs innus qui ont bon espoir de parvenir Ă  l’atteinte d’un rĂšglement Ă  l’amiable. Le chef de Matimekush-Lac John, RĂ©al Mckenzie, considĂšre que c’est un dĂ©but de discussion encourageant et a profitĂ© de l’occasion pour faire visiter sa collectivitĂ© aux personnes mandatĂ©es par Rio Tinto IOC en prenant soin de leur indiquer les cicatrices laissĂ©es par les activitĂ©s de la miniĂšre qui ont dĂ©naturĂ© son apparence. Rio Tinto a pour sa part qualifiĂ© ces rencontres d’excellentes en indiquant vouloir maintenir les conversations. Une entente survenue en novembre dernier entre Rio Tinto Fer et Titane (Havre-Saint-Pierre) et la communautĂ© innue Ekuanitshit (Mingan) semble de bon augure et dĂ©note une certaine dĂ©termination du groupe minier Ă  rĂ©gler les bĂ©vues du passĂ©.

Cheminement historique

La Compagnie miniĂšre IOC est constituĂ©e en 1949 aprĂšs quatre ans d’exploration et de mise en valeur. En 1954, le chemin de fer QNS&L transporte le premier convoi de minerai de fer en provenance de Schefferville jusqu’au terminal portuaire de Sept-Îles. En 1958, IOC lance le projet Carol incluant la construction d’une mine et d’un concentrateur Ă  Labrador City. En 1960, un embranchement de la voie ferrĂ©e principale de QNS&L relie les nouvelles opĂ©rations du Labrador qui sont complĂ©tĂ©es en 1962 permettant le dĂ©but de l’exploitation miniĂšre Ă  Labrador City. En 1982, IOC annonce la fin de ses activitĂ©s Ă  Schefferville.

Partager

Publié le 3 février, 2020, dans la publication : Numéro_02 Volume 38

  • CommunautĂ©s autochtones
  • Innus
  • Matimekush-Lac-John
  • MiniĂšre IOC
  • Nitassinan
  • Rio Tinto
  • Schefferville
  • Sept-Îles
  • Uashat mak Mani-utenam

Publié sur le site le 3 février 2020

  • Publication prĂ©cĂ©dente
  • Prochaine publication

Désenclavement de la CÎte-Nord

Fermeté, unanimité et unité dans la diversité

par Éric Cyr

Légende : Route blanche à Baie-des-Moutons en Basse-CÎte-Nord. Source : Juanita Jones

Le front historique de la CĂŽte-Nord poursuit ses reprĂ©sentations et une importante dĂ©lĂ©gation s’est rendue Ă  QuĂ©bec, le 28 mars dernier, afin de faire valoir les revendications lĂ©gitimes de la rĂ©gion Ă  l’AssemblĂ©e nationale. Le groupe a accordĂ© un point de presse dans le hall de l’hĂŽtel du Parlement en compagnie des dĂ©putĂ©s du Parti quĂ©bĂ©cois de Duplessis, Lorraine Richard, et de RenĂ©-LĂ©vesque, Martin Ouellet. La dĂ©lĂ©gation comprenait, tout comme la prĂ©cĂ©dente qui s’est dĂ©placĂ©e Ă  Ottawa, des reprĂ©sentants des localitĂ©s nord-cĂŽtiĂšres et des communautĂ©s innues de partout sur le territoire et qui se sont exprimĂ©s au diapason.

Le combat de la CĂŽte-Nord

La dĂ©putĂ©e pĂ©quiste confie : « Vous savez, quand la CĂŽte-Nord se dĂ©place Ă  QuĂ©bec, c’est que c’est important. On a des Ă©lus, des maires, des chefs autochtones et nous sommes tous unis derriĂšre un objectif qui est prioritaire. Ce n’est pas le seul qui est important, il y en a d’autres notamment un pont sur la riviĂšre Saguenay et la rĂ©fection de la route 389, mais il y a un projet pour lequel on continue Ă  se battre : le prolongement de la route 138 jusqu’à Blanc-Sablon pour dĂ©senclaver la Basse-CĂŽte-Nord qui n’est pas reliĂ©e au reste du QuĂ©bec par un rĂ©seau routier. » Mme Richard a interpellĂ© le premier ministre François Legault afin qu’il soutienne les Nord-CĂŽtiers dans ces dĂ©marches en accordant les sommes nĂ©cessaires et en prĂ©cisant un Ă©chĂ©ancier prĂ©cis de rĂ©alisation des travaux. Elle a aussi parlĂ© du coĂ»t astronomique des billets d’avion et de l’effet prohibitif de ceux-ci.

Un demi-siĂšcle de promesses

Le prĂ©fet de la MRC de Sept-RiviĂšres et maire de Sept-Îles, RĂ©jean Porlier, a indiquĂ© que le budget de 200 millions de dollars allouĂ© pour la route 138 par le prĂ©cĂ©dent gouvernement Couillard avait mystĂ©rieusement disparu : « On va voir si l’on a un gouvernement qui va travailler avec nous pour le parachĂšvement de la 138 qui nous est promis depuis au moins 50 ans. » Ce dernier a mis en perspective le fait que la CĂŽte-Nord rapporte Ă©normĂ©ment au QuĂ©bec, ne serait-ce que par le biais de l’énergie produite par Hydro-QuĂ©bec sur ce territoire et dont 40 % de celle-ci est fournie ou transite par la CĂŽte-Nord. Un bĂ©nĂ©fice net qui devrait atteindre 5,3 milliards de dollars annuellement, ce qui, toutes proportions gardĂ©es Ă©quivaut Ă  quelques 2 milliards 120 millions par annĂ©e qui sont directement gĂ©nĂ©rĂ©s par la rĂ©gion. « On pourrait rĂ©server 10 % de ce montant annuel, ce qui reprĂ©sente 200 M $, jusqu’à ce que la route 138 soit complĂ©tĂ©e. »

L’effet ping-pong

Le maire de Sept-Îles voudrait que les citoyens rĂ©alisent que toute la population du QuĂ©bec profite de la CĂŽte-Nord qui ne reçoit pas sa juste part dans cette Ă©quation qu’il juge inĂ©quitable. « On a reçu l’appui de la FĂ©dĂ©ration quĂ©bĂ©coise des municipalitĂ©s (FQM) et de l’Union des municipalitĂ©s du QuĂ©bec (UMQ) dans ce dossier. Il est grand temps de nous donner une route, pas juste pour les communautĂ©s isolĂ©es dont plusieurs sont en mode survie, mais aussi pour ouvrir le corridor avec Terre-Neuve-et-Labrador, contribuant ainsi Ă  stimuler des Ă©changes commerciaux avec cette province, ce qui gĂ©nĂ©rerait des retombĂ©es Ă©conomiques importantes pour la CĂŽte-Nord dont la dĂ©mographie est en constante diminution depuis les cinq derniĂšres annĂ©es. Le premier outil de dĂ©veloppement Ă©conomique pour une rĂ©gion, c’est l’accĂšs Ă  son territoire. J’espĂšre que le gouvernement actuel va passer Ă  l’action et dĂ©terminer un Ă©chĂ©ancier comme le ministre quĂ©bĂ©cois des Transports, François Bonnardel, a dit vouloir le faire lors de son passage sur la CĂŽte-Nord. Le gouvernement prĂ©cĂ©dent nous a envoyĂ©s Ă  Ottawa, on y est allĂ©s et l’on a reçu l’appui du ministre fĂ©dĂ©ral de l’Infrastructure et des CollectivitĂ©s, François-Philippe Champagne, qui a dit qu’Ottawa sera au rendez-vous quand QuĂ©bec aura priorisĂ© cette route et lĂ  QuĂ©bec nous dit attendre un engagement du fĂ©dĂ©ral. On a fini de jouer au ping-pong avec les Nord-CĂŽtiers ! Il est grand temps que ça change et qu’on investisse les montants nĂ©cessaires pour finaliser la route 138 afin que la CĂŽte-Nord puisse se dĂ©velopper comme toutes les autres rĂ©gions du QuĂ©bec. Qu’on arrĂȘte de jouer ça Ă  la piĂšce, on veut tous le mĂȘme scĂ©nario. On fait des Ă©tudes depuis des dĂ©cennies. On a assez entendu la chanson et tous les gouvernements l’ont promis Ă  tour de rĂŽle. Comment dĂ©velopper une rĂ©gion si l’on n’a pas accĂšs au territoire ? »

Le
combat
de la
CĂŽte-Nord
s’intensifie…

Trans-Québec-Labrador

Le prĂ©fet de la Minganie, Luc NoĂ«l, rĂ©itĂšre les besoins de la CĂŽte-Nord aprĂšs cette rencontre avec les ministres des Transports, François Bonnardel, et de la CĂŽte-Nord, Jonatan Julien. « On demande un plan de match prĂ©cis. On veut savoir combien ça coĂ»terait de terminer la route 138 et quand cela va se faire.La CĂŽte-Nord reprĂ©sente 1 % de la population du QuĂ©bec, mais contribue pour 2,2 % du produit intĂ©rieur brut (PIB). Est-ce qu’on pourrait finalement obtenir le 200 M $ par annĂ©e qu’on rĂ©clame pour finir la 138 jusqu’à Blanc-Sablon pour ouvrir la voie d’échanges commerciaux avec notre principal voisin Terre-Neuve-et-Labrador ? On veut occuper le territoire de façon dynamique, on veut que notre gouvernement qui se dit Ă©conomique nous donne un engagement sans Ă©quivoque et une rĂ©ponse favorable Ă  notre demande. Ce qu’on veut c’est un plan d’affaires et un investissement pour la CĂŽte-Nord. »

Alliés autochtones

Des reprĂ©sentants autochtones ont aussi pris la parole, dont Guy Bellefleur de la communautĂ© innue de Pakua Shipu qui a dĂ©noncĂ© l’absence d’un lien routier. « Ce n’est pas le temps d’ĂȘtre malade le soir, parce qu’il n’y a pas de route ni d’aĂ©roport pour une Ă©vacuation mĂ©dicale, c’est l’armĂ©e qui bien souvent vient chercher les malades Ă  l’aide d’un hĂ©licoptĂšre. On fait des annonces depuis des annĂ©es, oĂč est passĂ© l’argent ? On apprend qu’il va y avoir du dĂ©boisement. Quand je conduis une motoneige, je peux la conduire les yeux fermĂ©s parce qu’il n’y a pas de forĂȘt. On demande au gouvernement du QuĂ©bec de mettre les sommes nĂ©cessaires pour une cause, dĂ©senclaver les communautĂ©s de la Basse-CĂŽte-Nord et travailler ensemble afin de dĂ©velopper les ressources qui sont lĂ  et les mettre en valeur. C’est ce qu’on veut faire, tout le monde va en bĂ©nĂ©ficier. Les gens d’ici mĂ©ritent l’obtention d’une route. »

Appui total

Le chef de l’AssemblĂ©e des PremiĂšres Nations du QuĂ©bec et du Labrador, Ghislain Picard, parle d’un appui total et sans rĂ©serve Ă  cette dĂ©marche et Ă©voque la solidaritĂ© entre les PremiĂšres Nations et les QuĂ©bĂ©cois dans ce dossier particulier. « Les gens sont tannĂ©s d’atterrir ou d’amerrir, c’est le temps d’avoir le choix et de ne pas dĂ©pendre d’horaires prĂ©cis dĂ©terminĂ©s par d’autres. Il y a trop longtemps qu’on parle de la 138, il faut passer Ă  l’action. Les PremiĂšres Nations sont Ă©troitement associĂ©es Ă  cette dĂ©marche pour plusieurs raisons : faire la promotion d’un esprit de collaboration entre les municipalitĂ©s et nos communautĂ©s Ă  l’échelle du QuĂ©bec et le prolongement de la 138 est un bel exemple. L’absence de route contribue Ă  crĂ©er des situations extrĂȘmement prĂ©caires dans le domaine de la santĂ© et Ă  une problĂ©matique de logement. Une route permettrait de diminuer les coĂ»ts astronomiques au niveau de l’habitation. Comment se fait-il que la route pour se rendre Ă  la Baie-James soit totalement asphaltĂ©e sur toute sa longueur pour une population de 450-500 personnes, soit beaucoup moins de monde qu’en Basse-CĂŽte-Nord, la seule rĂ©gion du QuĂ©bec, Ă  l’exception du Nunavik et de Schefferville, qui n’est pas reliĂ©e par un rĂ©seau routier. Nos communautĂ©s demandent simplement d’avoir accĂšs Ă  une route qui leur permet de s’épanouir. »

Partager

Publié le 15 avril, 2019, dans la publication : Numéro_07 Volume 37

  • Autochtones
  • Basse-CĂŽte-Nord
  • CĂŽte-Nord
  • DĂ©senclavement
  • Élus nord-cĂŽtiers
  • Innus
  • PremiĂšres nations
  • QuĂ©bec
  • Route 138
  • Trans-QuĂ©bec-Labrador
  • Transports

Publié sur le site le 15 avril 2019

  • Publication prĂ©cĂ©dente
  • Prochaine publication

Rapprochement interculturel

Gastronomie innue à l’honneur

par Éric Cyr

Légende : Le cuisinier Alfred McKenzie et sa complice Annette Vollant présentent leurs créations culinaires inspirées des traditions innues.

Le cuisinier innu Alfred McKenzie Ă©tait de passage au complexe de Minerai de fer QuĂ©bec (MFQ) Ă  Fermont, Ă  la fin dĂ©cembre, rĂ©pondant Ă  l’invitation de cette derniĂšre, qui emploie un certain nombre d’Innus, dans le cadre d’une exploration de saveurs du terroir de ce peuple autochtone de la taĂŻga et de la toundra. Il Ă©tait accompagnĂ© de sa femme, Annette Vollant, Ă©galement cuisiniĂšre qui l’assistait dans la prĂ©paration et la prĂ©sentation des hors-d’oeuvre.

Voyage gustatif

L’artiste culinaire a offert aux convives, dirigeants, travailleurs et entrepreneurs de cette sociĂ©tĂ© plusieurs dĂ©gustations de produits alimentaires traditionnels et raffinĂ©s. L’activitĂ© visant le rapprochement culturel s’est Ă©chelonnĂ©e sur une pĂ©riode de quatre jours pour permettre Ă  un maximum de participants de profiter de cette expĂ©rience gustative. Afin de vivre pleinement cette aventure, un contenu visuel et musical d’artistes innus contribuait Ă  agrĂ©menter l’atmosphĂšre.

Stimuler les papilles

Le passionnĂ© cuisine depuis plus d’une trentaine d’annĂ©es et son approche s’inspire des traditions transmises par ses aĂŻeux et de produits culinaires qui remontent Ă  l’époque oĂč son peuple nomade assurait sa subsistance en s’adonnant Ă  la chasse et Ă  la pĂȘche sur un vaste territoire. Son exploration s’oriente du canard et de l’outarde (bernache) au caribou et au castor jusqu’aux petits fruits des champs ou cueillis dans les bois. Alfred McKenzie fait fumer de la viande de gibier et du poisson Ă  l’aide de branches d’épinette. « J’évite d’utiliser des Ă©pices afin de ne pas masquer l’agencement et les saveurs des aliments. J’essaie de conserver le goĂ»t d’origine et de perpĂ©tuer les recettes de mes ancĂȘtres. » Gourmets et gourmands ont pu faire bonne chĂšre et se sont dĂ©lectĂ©s du menu composĂ© de diffĂ©rents mets prĂ©parĂ©s par celui qui considĂšre que le garde-manger traditionnel amĂ©rindien, c’est la forĂȘt et les lacs.

Leur fille Ă©tudie actuellement l’art culinaire en Belgique.

Les Innus étaient jadis nommés Papinachois par les missionnaires jésuites et Montagnais par les explorateurs européens.

 

Partager

Publié le 21 janvier, 2019, dans la publication : Numéro 1 Volume 37

  • AmĂ©rindiens
  • Art culinaire
  • Autochtones
  • Cuisine
  • Gastronomie
  • Innus
  • PremiĂšres nations
  • Terroir
  • Traditions innues

Publié sur le site le 21 janvier 2019

  • Publication prĂ©cĂ©dente
  • Prochaine publication

Innus contre Rio Tinto IOC

Une nation autochtone, une miniĂšre et trois gouvernements

par Éric Cyr

Source photo : Éric Cyr

La saga se poursuit et se complexifie dans le dossier de la poursuite de 900 M $ intentĂ©e par des Innus contre la miniĂšre IOC dont l’actionnaire principal est Rio Tinto. La Cour suprĂȘme du Canada a acceptĂ©, le 15 novembre dernier, d’entendre l’appel du gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador qui conteste une dĂ©cision de la Cour supĂ©rieure du QuĂ©bec et de la Cour d’appel du QuĂ©bec.

FrontiĂšre artificielle

Les PremiĂšres nations innues de Uashat mak Mani-utenam (Sept-Îles) et de Matimekush-Lac-John (Schefferville) sont déçues de la dĂ©cision rendue par la Cour suprĂȘme du Canada qui a acceptĂ© d’entendre un appel de Terre-Neuve-et-Labrador sur la compĂ©tence des tribunaux du QuĂ©bec dans le cadre de cette poursuite aprĂšs que les plus hautes instances judiciaires quĂ©bĂ©coises avaient statuĂ© qu’elles dĂ©tenaient le pouvoir de lĂ©gifĂ©rer sur les mines qui se trouvent Ă  la frontiĂšre du QuĂ©bec et du Labrador et donnĂ© gain de cause aux Innus. Le gouvernement terre-neuvien et labradorien soutient que « les tribunaux du QuĂ©bec n’ont pas la compĂ©tence pour se prononcer sur des activitĂ©s et des terres allant au-delĂ  des limites territoriales de la province. » Il y aura donc une audition devant le plus haut tribunal canadien afin de dĂ©terminer si les tribunaux quĂ©bĂ©cois peuvent juger de la question de la violation des droits des Innus Ă  la frontiĂšre du Labrador.

Conviction et détermination

Les Innus sont dĂ©terminĂ©s Ă  aller jusqu’au bout pour faire valoir leurs droits constitutionnels.

« Nous demeurons convaincus que notre capacitĂ© d’obtenir rĂ©paration pour les violations de nos droits par Rio Tinto IOC ne s’arrĂȘte pas lĂ  oĂč ont Ă©tĂ© fixĂ©es les frontiĂšres provinciales. Cette dĂ©cision renforce notre dĂ©sir et notre dĂ©termination de nous assurer que cette miniĂšre soit confrontĂ©e Ă  ses actions et Ă  la violation systĂ©matique de notre territoire et de nos droits au cours des 70 derniĂšres annĂ©es » a dĂ©clarĂ© le chef de Uashat mak Mani-utenam, Mike McKenzie.

Il s’agit de la seconde fois qu’une question procĂ©durale dans le cadre de cette poursuite historique contre la miniĂšre et dĂ©posĂ©e Ă  la Cour supĂ©rieure du QuĂ©bec en 2013 par les Innus se rend jusqu’à la Cour suprĂȘme fĂ©dĂ©rale. Rio Tinto IOC a subi un revers la premiĂšre fois alors qu’elle demandait aux tribunaux de mettre fin Ă  la procĂ©dure contre elle prĂ©tendant que les Innus devaient poursuivre les gouvernements et non une entreprise privĂ©e.

RancƓur et tĂ©nacitĂ©

« Il s’agit d’un nouveau dĂ©lai pour nos peuples qui attendent que cette compagnie nous respecte, et ce, depuis le dĂ©but des opĂ©rations de Rio Tinto IOC chez nous en 1950 », a ajoutĂ© le chef de Matimekush-Lac-John, Tshani Ambroise. Son prĂ©dĂ©cesseur, RĂ©al McKenzie confiait en 2014 que le temps oĂč les entreprises pouvaient indĂ»ment exploiter le territoire sans tenir compte du fait que ce peuple en est aussi propriĂ©taire est rĂ©volu et que bien que les gouvernements aient jouĂ© un rĂŽle dĂ©cisif en autorisant le mĂ©gaprojet minier sans leur consentement, ce n’est pas un projet public et ce sont des investisseurs privĂ©s qui ont fait ce choix sans se soucier des peuples innus qui habitaient ce territoire depuis des temps immĂ©moriaux : « Ce ne sont pas les gouvernements qui ont procĂ©dĂ© Ă  la discrimination raciale contre les employĂ©s innus d’IOC, qui ont expulsĂ© nos enfants, nos femmes et nos aĂźnĂ©s de leur propre territoire natal pour faire place aux mines d’IOC. Et ce ne sont pas les gouvernements qui ont amassĂ© des milliards de profits en dĂ©truisant et en contaminant notre territoire en quĂȘte de nos richesses minĂ©rales, c’est IOC/Rio Tinto. C’est donc Ă  IOC/Rio Tinto de prendre ses responsabilitĂ©s. »

Le litige opposant les deux communautĂ©s innues et la miniĂšre IOC progresse, mais est loin d’ĂȘtre rĂ©glĂ©. L’entreprise IOC, qui a extrait et vendu prĂšs d’un milliard de tonnes de fer provenant de ses mines de Schefferville avant de cesser ses activitĂ©s localement, fait bande Ă  part puisque c’est la seule miniĂšre de la rĂ©gion qui n’a jamais conclu d’entente avec les Innus incluant dans le cas de ses opĂ©rations de Labrador City.

Partager

Publié le 17 décembre, 2018, dans la publication : Numéro 21 Volume 36

  • Cour supĂ©rieure du QuĂ©bec
  • Cour suprĂȘme du Canada
  • Innus
  • Labrador City
  • Labrador Ouest
  • MiniĂšre IOC
  • PremiĂšres nations
  • Rio Tinto
  • Schefferville
  • Terre-Neuve-et-Labrador

Publié sur le site le 17 décembre 2018

  • Publication prĂ©cĂ©dente
  • Prochaine publication

Défi Taïga 2018

Une 5e édition réussie!

par Éric Cyr

Source photo : François Trahan

La cinquiĂšme Ă©dition du DĂ©fi TaĂŻga 200 qui s’est tenue au nord du 52e parallĂšle, les 23 et 24 mars dernier, a attirĂ© une foule nombreuse qui s’est massĂ©e aux abords du dĂ©part de la plus longue course de chiens de traĂźneau de l’est du Canada sur le site du TaĂŻga Carnaval Ă  Fermont. Quatorze meneurs de chiens (mushers) se sont alignĂ©s au dĂ©but du parcours avant de s’élancer sous les vivats du public enthousiaste incluant de nombreux enfants de l’école des DĂ©couvertes, dont les classes Ă©taient jumelĂ©es avec un coureur, venus encourager leurs idoles.

Cet Ă©vĂ©nement d’envergure qui a vu le jour en 2014 a dĂ©jĂ  acquis une rĂ©putation internationale et attire annuellement des coureurs des quatre coins d’AmĂ©rique. Cette annĂ©e, en plus des compĂ©titeurs fermontois, quĂ©bĂ©cois et acadiens, un musher de la Nouvelle-Angleterre aux États-Unis a aussi pris part Ă  l’épreuve sportive qui constitue une des derniĂšres de la saison dans le monde du mushing nord-amĂ©ricain. La qualitĂ© de la neige et la situation gĂ©ographique au cƓur de la forĂȘt borĂ©ale sont propices Ă  une telle activitĂ© hivernale. Dans le cadre de cette compĂ©tition particuliĂšre, les mushers et leurs attelages doivent franchir une distance totale de 218 km en boucle divisĂ©e en deux Ă©tapes de 109 km incluant un repos de 6 heures Ă  la mi-parcours avant de revenir Ă  la case dĂ©part Ă  Fermont pour y franchir le fil d’arrivĂ©e.

Bénévolat, pierre angulaire du succÚs

De nombreux bĂ©nĂ©voles locaux se sont impliquĂ©s Ă  la bonne marche du DĂ©fi TaĂŻga, notamment le cofondateur Serge CĂŽtĂ© et Solange Vachon, mais aussi des participants venus d’ailleurs, des bĂ©nĂ©voles d’aventure composĂ©s essentiellement des six membres de l’équipe vĂ©tĂ©rinaire, deux de plus que l’an passĂ©, des bourlingueurs infatigables et amoureux des animaux, qui ont parcouru plus de 1200 km en minibus incluant leur pĂ©riple sur la chaotique route nationale 389. La sommitĂ© mondiale en mĂ©decine vĂ©tĂ©rinaire des chiens de traĂźneau, le docteur Jerry Vanek, Ă©tait sur place au sein du groupe aprĂšs avoir Ă©tĂ© invitĂ© par les mushers fermontois Michel LĂ©cuyer et Carole Vuylsteke lors de leur participation aux Championnats mondiaux de chiens de traĂźneau Ă  Haliburton en Ontario l’an passĂ©. Des Ă©tudiants innus de la Commission scolaire du Saguenay en collaboration avec le Centre rĂ©gional d’éducation aux adultes et la communautĂ© de Uashat ont aussi participĂ© activement Ă  l’installation des infrastructures sous la supervision de l’ambassadeur de la culture innue et fier gardien des us et coutumes traditionnels et ancestraux de son peuple, Fred McKenzie, et ont Ă©patĂ© par leur savoir-faire, leur disponibilitĂ© et leur motivation.

Les Québécois dominent

Le vainqueur du DĂ©fi TaĂŻga 2018 est AndrĂ© Longchamps de Pont-Rouge avec un chronomĂštre de 15 heures, 34 minutes et 46 secondes, suivi de Denis Tremblay de Saint-Michel-des-Saints qui a terminĂ© deuxiĂšme avec un temps de 15:51:30. La troisiĂšme place a Ă©tĂ© ravie par Martin Massicotte de Saint-Tite qui s’est classĂ© en 16:01:59 talonnĂ© au 4e rang par Éric Chagnon de Parent qui a complĂ©tĂ© le trajet en une durĂ©e de 16:44:29. Le premier Fermontois Ă  rentrer au bercail est Yan Shaw en 5e position avec un chrono de 17:45:19 aprĂšs avoir livrĂ© une belle bataille et pourchassĂ© de prĂšs par Étienne Bernier de Saint-Anselme qui est arrivĂ© sixiĂšme en 17:46:26. Gilles Harnois de Saint-Alexis-des-Monts s’est hissĂ© en 7e place en 20:58:30 devançant la premiĂšre femme, la Fermontoise d’origine belge, Carole Vuylsteke, qui a bien tirĂ© son Ă©pingle du jeu parmi la meute masculine en terminant dignement huitiĂšme. MalgrĂ© un entraĂźnement et une prĂ©paration minutieuse et des efforts quotidiens soutenus pour assurer le bien-ĂȘtre de leurs chiens tout au long de l’annĂ©e, la moitiĂ© de ceux qui ont pris le dĂ©part ont Ă©tĂ© contraints d’abandonner principalement Ă  cause de la neige, le vent et les congĂšres (lames de neige) qui ont rendu le parcours ardu tant pour les pilotes d’attelage que pour leurs fidĂšles compagnons canins.

Fait à noter, la présence de la chaßne de télévision RDI, affiliée au diffuseur public national ICI Radio-Canada, pour la premiÚre fois depuis la création du Défi Taïga Carnaval.

Partager

Publié le 2 avril, 2018, dans la publication : Numéro 06

  • Course de chiens de traĂźneau
  • DĂ©fi taĂŻga
  • Dr Jerry Vanek
  • Fermont
  • Innus
  • Meneurs de chiens
  • Mushers
  • VĂ©tĂ©rinaires

Publié sur le site le 3 avril 2018

  • Publication prĂ©cĂ©dente
  • Prochaine publication

Réservoir Manicouagan

Innus vs Hydro-Québec un combat en eau trouble

par Éric Cyr

Source photo : Getty Images

AprĂšs avoir appris l’existence d’un projet dĂ©jĂ  enclenchĂ© de rehaussement du rĂ©servoir Manicouagan, le Conseil des Innus de Pessamit a dĂ©posĂ© une injonction Ă  l’encontre d’Hydro-QuĂ©bec Ă  ce sujet. Pessamit a remportĂ© une premiĂšre manche dans sa lutte visant Ă  faire cesser le processus amorcĂ© de remplissage commencĂ© Ă  l’automne 2016 et poursuit son combat visant Ă  rĂ©tablir le niveau d’eau en deçà de la limite supĂ©rieure du marnage observĂ© depuis 1984 et de le maintenir Ă  l’intĂ©rieur de ces limites.

Le Conseil de bande affirme qu’Hydro-QuĂ©bec ne dĂ©tient aucune autorisation lui permettant de contaminer les eaux du rĂ©servoir de Manic-5 et qu’elle ne possĂšde pas le droit de les polluer. « Hydro-QuĂ©bec a mis en oeuvre le processus de remplissage sans mĂȘme nous avertir », affirme le chef des Innus de Pessamit, RenĂ© Simon. « En agissant de la sorte, la sociĂ©tĂ© d’État va provoquer la libĂ©ration dans l’eau de mĂ©thylmercure, une substance nocive connue pour se concentrer Ă  chaque Ă©chelon de la chaĂźne alimentaire, au sommet de laquelle se retrouvent les Pessamiu Ilnut ainsi que la population des environs. Plus encore, l’inondation d’un milieu rĂ©gĂ©nĂ©rĂ© depuis quatre dĂ©cennies provoquera la mort de plusieurs milliers d’hectares de forĂȘts qui bordent le rĂ©servoir ainsi que de nombreuses espĂšces fauniques en plus de dĂ©truire les frayĂšres de diverses espĂšces de poissons et des chalets. » L’inondation des berges nuira aussi aux gros gibiers qui s’alimentent dans ce secteur.

« L’argument d’Hydro-QuĂ©bec voulant qu’elle a, depuis les annĂ©es 1960, les droits requis pour rehausser le niveau du rĂ©servoir n’est plus valable puisque depuis cette Ă©poque, plusieurs lois quĂ©bĂ©coises et canadiennes interdisent Ă  quiconque d’introduire des substances polluantes dans l’environnement causant un risque pour la santĂ© humaine, et d’y menacer des espĂšces animales. Selon nous, il est illĂ©gal pour Hydro-QuĂ©bec de s’abroger unilatĂ©ralement le droit de polluer. »

Au-dessus de la Cour suprĂȘme

Si l’on consulte le Plan stratĂ©gique 2016-2020 d’Hydro-QuĂ©bec, il y apparaĂźt clairement qu’un accroissement de sa puissance de 1140 mW est prĂ©vu, afin notamment, d’atteindre ses objectifs d’exportation d’électricitĂ©. Le rehaussement du rĂ©servoir Manicouagan fait partie de cette planification. L’objectif de Pessamit est d’obtenir, d’ici le printemps 2018, une injonction permanente garantissant le maintien du niveau d’eau Ă  ce qu’il Ă©tait au dĂ©but des annĂ©es 1980, soit environ 350 mĂštres au lieu du 359,66 mĂštres que souhaite atteindre la sociĂ©tĂ© d’État d’ici 2019. « Le simple fait d’avoir interrompu ce processus de remplissage constitue une bonne nouvelle non seulement pour les Pessamiu Ilnut, mais aussi pour les propriĂ©taires de chalets et bĂątiments situĂ©s dans le secteur, pour les nombreux utilisateurs du territoire et surtout pour l’environnement », a conclu le chef Simon. PĂȘches et OcĂ©ans Canada a aussi ouvert une enquĂȘte en vertu de la Loi sur les pĂȘches dans ce dossier.

Partager

Publié le 11 septembre, 2017, dans la publication : Numéro 14 Volume 35

  • Barrage Daniel-Johnson
  • Exportation Ă©lectricitĂ©
  • Hydro-QuĂ©bec
  • HydroĂ©lectricitĂ©
  • Innus
  • Inondation
  • Manic-5
  • Pessamit
  • RĂ©servoir Manicouagan

Publié sur le site le 25 septembre 2017

  • Publication prĂ©cĂ©dente
  • Prochaine publication

Mine du lac Bloom

Champion et les Innus s’entendent

par Éric Cyr

La sociĂ©tĂ© Champion, par l’intermĂ©diaire de sa filiale Minerai de fer QuĂ©bec (MFQ), s’est entendue avec le Conseil innu Takuaikan Uashat mak Mani-utenam (ITUM) pour la reprise des activitĂ©s de la mine de fer du lac Bloom situĂ©e prĂšs de Fermont. La nation Uashaunnuat reprĂ©sentĂ©e par ce conseil de bande est composĂ©e des Innus des communautĂ©s d’Uashat et de Mani-Utenam Ă  Sept-Îles. En vertu de la conclusion de cet accord sur les rĂ©percussions et avantages concernant les activitĂ©s futures de ce gisement minier, MFQ peut ainsi envisager un redĂ©marrage des opĂ©rations suspendues depuis la faillite de Cliffs ressources naturelles.

La signature de cette entente, valide pour la durĂ©e de vie de la mine Ă©valuĂ©e Ă  plus d’une vingtaine d’annĂ©es, tĂ©moigne du soutien du peuple Uashaunnuat pour le projet et permettra aux Innus de prendre part Ă  celui-ci de façon concrĂšte grĂące Ă  des mesures concernant la formation, les emplois et des possibilitĂ©s de contrats pour les membres de cette collectivitĂ© amĂ©rindienne, en plus de leur garantir des avantages financiers et socio-Ă©conomiques. Cet arrangement contient Ă©galement des dispositions qui reconnaissent et appuient la culture, les traditions et les valeurs des Uashaunnuat, dont leur lien avec l’environnement naturel. Par cette signature, ITUM et MFQ reconduisent et bonifient le cadre de travail qui avait Ă©tĂ© approuvĂ© en 2008 par les Innus lors d’un rĂ©fĂ©rendum. L’engagement de type « rĂ©percussions-avantages » demeure confidentiel et prĂ©voit des redevances au conseil de bande. Il reprĂ©sente selon ITUM une nette amĂ©lioration par rapport Ă  l’accommodement initial conclu avec les prĂ©dĂ©cesseurs en ce qui a trait aux moyens de limiter les impacts nĂ©gatifs sur l’environnement ainsi que sur le suivi qui sera assurĂ© sur ces aspects notamment par la crĂ©ation d’un comitĂ© environnemental incluant des inspections sur le site minier.

Pour le chef de Uashat mak Mani-utenam, Mike McKenzie, les Ă©lĂ©ments les plus importants sont reliĂ©s Ă  l’écologie. « Au-delĂ  de l’enjeu Ă©conomique et des retombĂ©es pour la communautĂ©, la protection de l’environnement est fondamentale. L’équilibre entre le dĂ©veloppement durable et la prĂ©servation du territoire reflĂšte nos valeurs et nous sommes satisfaits de travailler en ce sens », a-t-il mentionnĂ©.

Ce dernier considĂšre que cet apport contribuera Ă  raviver l’espoir des jeunes de sa communautĂ©. Un autre membre du conseil de bande, Antoine GrĂ©goire, affirme pour sa part qu’il est trĂšs satisfait de l’issue des nĂ©gociations et que les erreurs du passĂ© ont permis d’amĂ©liorer les aspects relatifs Ă  l’emploi, Ă  la formation et Ă  l’environnement. ITUM rappelle que la nation innue est incontournable lorsqu’il est question d’exploiter des ressources sur son territoire et que le droit international reconnaĂźt la lĂ©gitimitĂ© des peuples autochtones, notamment en ce qui a trait au consentement libre, prĂ©alable et Ă©clairĂ© sur l’exploitation de leur territoire ancestral. « Pour nous, la rĂšgle est claire : si une entreprise souhaite exploiter nos ressources naturelles, elle doit le faire en respectant nos droits comme premier hĂ©ritier du Nitassinan. Certaines [compagnies] s’entĂȘtent Ă  ne pas respecter notre position, alors que d’autres, comme Champion, se comportent en citoyens corporatifs responsables et sont respectueux des lois et des PremiĂšres Nations. Le partenariat avec Champion demeure un exemple positif de collaboration entre les PremiĂšres Nations et l’industrie », poursuit M. McKenzie.

Enthousiasme réciproque

Le chef innu Mike McKenzie et le prĂ©sident et chef de la direction de Champion et de MFQ, Michael O’Keeffe, ont tous deux manifestĂ© un grand enthousiasme relativement Ă  cet engagement, qui officialise le dĂ©but d’une pĂ©riode de collaboration mutuelle, de dialogue constructif et de nĂ©gociation fĂ©conde. Pour Champion, il Ă©tait important de conclure cet accord avec le peuple autochtone qui a des revendications sur le territoire touchĂ© par le projet d’extraction de fer. « La signature de l’entente renforce la relation dĂ©jĂ  positive entre Champion, Minerai de fer QuĂ©bec et le peuple Uashaunnuat, et nous espĂ©rons que le projet du lac Bloom, qui est maintenant prĂȘt Ă  passer Ă  la phase suivante aprĂšs une Ă©tude de faisabilitĂ© rĂ©ussie, aura des rĂ©percussions bĂ©nĂ©fiques pour toutes les parties dans le futur. Elle nous permet de franchir une Ă©tape importante vers la rĂ©ouverture de la mine du lac Bloom. » Le chef des opĂ©rations, David Cataford, confie qu’il Ă©tait essentiel de s’entendre avant d’amorcer la relance des activitĂ©s. « C’est un enjeu majeur pour nous. On voulait travailler avec les communautĂ©s locales et Uashat-Maliotenam est l’une des parties prenantes les plus importantes Ă  nos yeux. »

La miniĂšre s’engage Ă  assurer une formation, garantit la crĂ©ation d’une cinquantaine d’emplois destinĂ©s aux Innus et prĂ©voit l’octroi de certains contrats aux entreprises autochtones.

Partager

Publié le 1 mai, 2017, dans la publication : Numéro 8 Volume 35

  • Champion
  • Fer
  • Fermont
  • Innus
  • Mani-Utenam
  • Mine lac Bloom
  • Minerai de fer QuĂ©bec
  • Uashat
  • Uashaunnuat

Publié sur le site le 1 mai 2017

  • Publication prĂ©cĂ©dente
  • Prochaine publication
Journal le Trait d'Union du Nord
  • Contactez-nous
  • Devenez membre
  • Annoncer avec nous
  • Le journal
  • L’Équipe
  • Historique
  • Distinctions
  • M’inscrire Ă  l’infolettre

Le journal est membre :

  • de l'Association des mĂ©dias Ă©crits communautaires du QuĂ©bec (AMECQ) et
  • du Conseil de la culture et des communications de la CĂŽte-Nord (CRCCCN).

La conception de ce site Web s'inscrit de dans le cadre de la mise en oeuvre du Plan culturel numérique du Québec (www.culturenumerique.mcc.gouv.qc.ca)

 

Le média écrit aimerait remercier tous ceux qui nous ont soutenus au cours des années et qui contribuent à la pérennité de ses activités :

  • Culture et Communications QuĂ©bec
  • Association des mĂ©dias Ă©crits communautaires du QuĂ©bec (AMECQ)
  • MRC de Caniapiscau
  • Ville de Fermont
  • ArcelorMittal Exploitation MiniĂšre Canada
© Journal le Trait d'Union du Nord, Tous droits rĂ©servĂ©s.
Conception mamarmite