Parc Beauséjour
La végétation ornementale s’invite
par Éric Cyr
Dans le cadre de l’achèvement des travaux d’assemblage de jeux d’eau réalisés par la Ville de Fermont en partenariat avec la MRC de Caniapiscau dans le parc Beauséjour, situé en face des venelles communautaires à proximité du mur-écran, l’entreprise Pousse Partout! a été mandatée par la compagnie Dexter Québec pour reverdir le lieu.
La technicienne en horticulture et propriétaire du centre de jardinage local, Francine Marcoux, a hésité à accepter le contrat pourtant très intéressant compte tenu de la pénurie de main-d’œuvre.
« J’ai dû faire appel à des amis afin de m’assister aux plantations et ils ont répondu avec enthousiasme fort heureusement. Ils m’ont donné un précieux coup de main qui a permis la concrétisation du projet et je leur en suis très reconnaissante. »
C’est elle qui est responsable de l’aménagement végétal qui s’inspire du plan directeur produit par la firme d’architecture du paysage KAP (Karine Architecte Paysagiste) afin de donner la touche finale de noblesse aux ajouts décoratifs végétaux qui orneront le nouvel agencement du parc familial urbain. Des plantes indigènes de la région pouvant résister au climat rigoureux seront mises en valeur en concordance avec le souhait d’esthétisme et le design formulé par l’architecte paysagiste Karyne Ouellet.
Mme Marcoux explique qu’elle a respecté l’essentiel des recommandations qui ont tenu compte de la préséance des plantes indigènes, mais que son expérience lui a dicté quelques légères modifications plus appropriées à la situation géographique de notre région et qu’elle a validé auprès de KAP notamment le remplacement d’une essence d’arbres, des peupliers, dont la livraison ne s’était pas rendue ici, par des bouleaux blancs. Les arbres retenus sont : des épinettes noires, des mélèzes et des bouleaux blancs.
Plantes indigènes
De gros arbustes ont été plantés notamment des alnus crispa, connus sous le nom d’aulnes crispés ou aulnes tardifs, une espèce nordique, mais aussi des epilobium angustifolium désignés également sous le nom d’épilobes en épi, à feuilles étroites, laurier de Saint-Antoine ou osier fleuri, prisés par les orignaux qui en raffolent.
De petits arbustes ont aussi été plantés : des arctostaphylos uva-ursi de la famille des canneberges, cousines des airelles européennes, sont communément appelés raisins d’ours (Bearberry en anglais). Les Acadiens et les Madelinots les surnomment pommes des prés et les Innus graines rouges, un terme aussi utilisé au Saguenay et dans Charlevoix et dont les habitants le désignent aussi sous le nom de lingonnes ou atocas de cran. En Basse-Côte-Nord on parle de baies de perdrix. Il y a aussi des potentilla de la famille des rosacées, connues sous la désignation potentilles, qui produisent de petites fleurs jaunes ainsi que des eleagnus commutata ou chalefs argentés (pas indigène). Dans la famille des graminées, on retrouve la plante herbacée deschampsia cespitosa ou canche cespiteuse.
Vivaces
Deux variétés de vivaces produites chez Pousse Partout! ont été choisies pour agrémenter l’arrangement floral : sedum ou orpin remarquable (Autumn Joy) surnommé brocoli rose, une plante grasse à feuilles épaisses, et phlox subulata ou phlox mousse, qui ressemble à un tapis de mousse quand il est touffu et dont le feuillage rappelle les aiguilles des épinettes.
Plusieurs ont bien hâte à l’été prochain afin de pouvoir profiter de ces nouvelles installations et le conjoint de Mme Marcoux, Yoland Corbin, se permet un peu d’humour : « Ça paraît qu’il fait plus chaud à Fermont, il y a dorénavant des jeux d’eau et une pataugeoire. »