Route nationale 389
Vision franche dâun remorqueur
par Ăric Cyr
Le propriĂ©taire de lâentreprise Transport spĂ©cialisĂ© JRB, Richard Boucher, dit le Rouge, connaĂźt trĂšs bien la route nationale 389 quâil emprunte frĂ©quemment pour effectuer des remorquages de poids lourds et de vĂ©hicules en tout genre. Ce dernier juge que ce lien routier, bien que carrossable, est dangereux en particulier pour les automobilistes inexpĂ©rimentĂ©s et les touristes, mais aussi pour les conducteurs un peu trop confiants qui sous-estiment ses nombreux alĂ©as.
Interrogé entre deux dépannages, M. Boucher ne mùche pas ses mots quand il parle de cette route.
« La 389 est dans un Ă©tat exĂ©crable et pitoyable. Câest aberrant ! Compte tenu de sa dangerositĂ©, il nâexiste que deux compagnies dâassurances qui assurent les camionneurs qui y circulent et qui endommagent constamment leurs camions Ă cause de son piteux Ă©tat. De plus, il y a un manque flagrant dâeffectifs au sein du ministĂšre des Transports du QuĂ©bec et de la SĂ»retĂ© du QuĂ©bec qui ne peuvent donc couvrir rĂ©guliĂšrement toute la distance de cette route et qui nây patrouillent presque exclusivement quâen cas dâaccident. Il nây a pas non plus dâambulanciers en permanence prĂȘts Ă se dĂ©ployer en tout temps Ă Manic-5 et donc la survie dâun accidentĂ© de la route qui se blesse gravement au mauvais endroit peut ĂȘtre liĂ©e Ă un coup de dĂ©s. Dans de telles circonstances, qui se porte rĂ©ellement garant de la sĂ©curitĂ© ? », confie-t-il. Le colosse qui gagne sa vie Ă remorquer des vĂ©hicules accidentĂ©s, ce qui ne manque pas selon lui sur la 389, se dit Ă©tonnĂ© que malgrĂ© son dĂ©labrement cette route fasse Ă©tonnamment partie du rĂ©seau routier national depuis 2005. Il souhaite attirer lâattention sur les nombreux risques encourus sur cet axe routier interprovincial qui ne respecte pas Ă plusieurs endroits les rĂšgles minimales de sĂ©curitĂ© fixĂ©es par Transports QuĂ©bec.
« Il faut songer que monsieur et madame Tout-le-monde circulent sur cette route semi-désertique et pas seulement des automobilistes aguerris et des routiers professionnels. Il y a des familles qui y roulent. »
M. Boucher constate de multiples sorties de route causĂ©es par les conditions « exĂ©crables » de la 389 particuliĂšrement au printemps oĂč elle est recouverte de boue Ă plusieurs endroits. Ce dernier dĂ©nonce le dĂ©lai dâintervention des premiers secours quâil qualifie dâinacceptable dans certains secteurs trĂšs Ă©loignĂ©s des services ambulanciers.
« Imaginez une personne blessĂ©e qui souffre et qui vit un vĂ©ritable calvaire en attendant lâambulance qui nâarrivera que dans quelques heures et parfois trop tard. Câest aberrant. Si les gouvernements sont incapables de rendre la route sĂ©curitaire, pourquoi ceux-ci, tant Ă QuĂ©bec quâĂ Ottawa, qui encaissent de nombreuses redevances miniĂšres et des impĂŽts faramineux grĂące aux citoyens de la rĂ©gion, ne prennent-ils pas des dispositions afin de desservir la 389 Ă lâaide dâun transport mĂ©dical hĂ©liportĂ© dâurgence ? »
M. Boucher sâindigne de lâinaction des gouvernements et les invite Ă prendre leurs responsabilitĂ©s dans ce dossier qui traĂźne en longueur depuis de nombreuses dĂ©cennies.