Expansion du parc à résidus de MFQ
Le BAPE recommande une révision du projet
par Éric Cyr
Le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) demande à Minerai de fer Québec (MFQ) de revoir le projet d’augmentation de la capacité d’entreposage des résidus miniers et des stériles à la mine de fer du Lac Bloom, située à environ 13 km à l’ouest de Fermont, que la minière a proposé, avant de lui accorder l’autorisation d’aller de l’avant, et recommande que celui-ci ne soit pas autorisé tel que présenté.
L’organisme dont le mandat dans ce dossier a commencé en juin 2020 et qui a recueilli des avis d’experts indépendants, conclut dans son rapport rendu public à la demande du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC) le 5 mars dernier, que MFQ, une filiale de Champion Iron, n’a pas fait la démonstration que les solutions retenues pour la gestion des rejets miniers sont celles qui diminueront leurs impacts sur les milieux humides et hydriques avoisinants. Le BAPE considère que l’échéancier des travaux anticipés donnerait suffisamment de temps au promoteur pour qu’il entame des études additionnelles nécessaires à la révision des solutions de remplacement. Le vice-président aux relations avec les investisseurs chez Champion Iron, Michael Marcotte, a expliqué que le projet, qui respecte en tout point le cadre légal et réglementaire, a fait l’objet d’un examen approfondi et minutieux de 17 experts du domaine qui ont analysé plus d’une douzaine de scénarios et que le projet a été développé en se basant sur la meilleure solution globale du point de vue des aspects environnementaux, sociaux et techniques. De plus, MFQ s’est engagé à mettre en œuvre plus de 120 mesures d’atténuation permettant de minimiser les impacts.
Exigences strictes
Le document de la commission d’enquête, qui contient une description détaillée du projet, les opinions et les préoccupations des participants, l’analyse de la commission ainsi que l’ensemble des constats et des avis qu’elle en dégage, dévoile entre autres que dans son souci de protéger l’environnement MFQ s’est astreint à des normes parfois trop sévères et que ces critères rigoureux ont eu pour conséquence d’écarter d’autres options qui auraient pu être considérées pour disposer du terril (entassement des déblais issus de l’extraction).
Apport économique majeur
Le projet recueille des appuis importants en raison des retombées économiques d’envergure qu’il entraînerait à Fermont et sur la Côte-Nord et de nombreux nouveaux emplois qu’il créerait. Plusieurs acteurs du milieu se sont prononcés en faveur de la démarche notamment la Ville de Fermont et la MRC de Caniapiscau en plus du Conseil de bande Innu Takuaikan Uashat mak Mani-utenam qui a donné son consentement au nom des communautés autochtones innues de Uashat et de Maliotenam à proximité de Sept-Îles.
Réticences
Les détracteurs, qui s’opposent au projet sous sa forme actuelle accueillent favorablement les conclusions du BAPE selon lesquelles la minière MFQ doit refaire ses devoirs et proposer des solutions de rechange afin d’éviter la destruction de cours d’eau, sont principalement composés de groupes environnementaux tels qu’Eau Secours, Équiterre, Fondation Rivières, Nature Québec et Québec meilleure mine. Un regroupement de résidents et de villégiateurs du lac Daigle a aussi émis des réserves et fait circuler une pétition.
Le travail d’analyse suit son cours au cabinet et l’ultime décision d’accepter le projet ou de renvoyer MFQ à la planche à dessin revient au ministre du MELCC, Benoit Charette, qui devrait se prononcer à ce sujet à l’automne 2021. Pour le dossier complet, consulter le site internet du BAPE au : https://www.bape.gouv.qc.ca/fr/dossiers/projet-augment-entrepos-residus-steriles-mine-lac-bloom/ et télécharger le document « Consulter le rapport du BAPE 361 ».