Monde syndical
Manifestation Ă Fermont
par Ăric Cyr
La section locale 7401 du syndicat des MĂ©tallos a tenu une manifestation Ă lâintersection du boulevard Jean-Claude MĂ©nard Ă lâentrĂ©e de la ville de Fermont, le 2 septembre dernier en matinĂ©e, afin de dĂ©noncer la rĂ©duction de la semaine de travail de 40 heures Ă 36 heures pour 27 salariĂ©(e)s fermontois(e)s, principalement des femmes, Ă lâemploi de la miniĂšre ArcelorMittal. Les manifestant(e)s qui remettaient des tracts aux automobilistes, composĂ©s surtout de travailleurs et dâentrepreneurs se rendant Ă la mine du Mont-Wright, nâont pas obstruĂ© la circulation.
La nouvelle mesure implantĂ©e par le principal employeur de la localitĂ©, affecte plusieurs employĂ©(e)s de bureau (commis) Ă Fermont et Ă Port-Cartier. Le coordonnateur rĂ©gional des MĂ©tallos pour la CĂŽte-Nord, Bas-Saint-Laurent, GaspĂ©sie et les Ăles-de-la-Madeleine, Nicolas Lapierre, sâĂ©tait dĂ©placĂ© Ă Fermont pour lâoccasion. Le prĂ©sident de la section locale 5778 qui regroupe prĂšs de 1200 membres, JoĂ«l Dumont, Ă©tait aussi Ă la protestation en compagnie du vice-prĂ©sident
de cette mĂȘme section, Mario Lepage, et du prĂ©sident de la section locale 7401 qui compte prĂšs dâune centaine de membres, Dominic Bisson, accompagnĂ© du vice-prĂ©sident, Martin Jomphe. Un reprĂ©sentant syndical du district 6 des MĂ©tallos/Steelworkers de lâAtlantique, Euclide HachĂ©, en poste Ă la section 5795 Ă Labrador City est aussi venu discuter avec les reprĂ©sentants du noyau syndical nord-cĂŽtier sur les lieux Ă la fin de cette dĂ©monstration de solidaritĂ©.
Respecter la convention collective
Le coordonnateur des Métallos est trÚs fier des actions pacifiques posées par la section 7401 :
« Les syndiqués fermontois revendiquent leurs droits légitimes et se tiennent debout. » Selon M. Lapierre :
« Il y a des dispositions enchĂąssĂ©es dans la convention collective oĂč lâemployeur sâengage Ă respecter la semaine de travail de 40 heures. Cette lettre dâentente fait partie intĂ©grante de la convention depuis 1987, soit depuis 29 ans, et y avait Ă©tĂ© insĂ©rĂ©e pour pallier au fait quâArcelorMittal avait rĂ©duit lâhoraire de travail Ă 32 heures/semaine Ă cette Ă©poque. »
Ce dernier affirme que le syndicat des MĂ©tallos nâest pas contre lâidĂ©e de rĂ©duire les couts, mais les solutions doivent ĂȘtre envisagĂ©es de concert avec les employĂ©s et ajoute que lâautomne dernier, le Syndicat a suggĂ©rĂ© de mettre sur pied des comitĂ©s dans chaque dĂ©partement pour tenter de trouver des moyens de rĂ©duire les dĂ©penses de façon gĂ©nĂ©rale. Lâemployeur nâa pas fait la sourde oreille Ă cette proposition, mais nâa jamais donnĂ© suite Ă cette requĂȘte.
« La direction dâArcelorMittal a plutĂŽt optĂ© pour rĂ©duire les heures de certains employĂ©s. Cette dĂ©cision a Ă©tĂ© appliquĂ©e de façon unilatĂ©rale et sans consultation et a Ă©tĂ© annoncĂ©e durant la pĂ©riode de vacances estivales. Câest ça qui choque les travailleurs », prĂ©cise-t-il.
M. Lapierre qui a aussi Ă©tĂ© dĂ©signĂ© comme porte-parole pour les prochaines nĂ©gociations de Fermont et de Port-Cartier ajoute que cette mesure soutire 8000 $ par annĂ©e Ă chaque salariĂ©(e) touchĂ©(e) et que par le fait mĂȘme, cet argent nâest pas rĂ©investi dans lâĂ©conomie locale et sociale.
« Le revenu principal de ces employĂ©(e)s, majoritairement des femmes Ă Fermont (26 sur 27), est amputĂ© injustement. Lâentreprise tente de faire des Ă©conomies de bout de chandelle et met de lâhuile sur le feu Ă lâapproche des nĂ©gociations. »
Position de lâentreprise
Le porte-parole dâArcelorMittal, Paul Wilson, affirme pour sa part que :
« Cette mesure touche une cinquantaine dâemployĂ©s de bureau Ă Fermont et Ă Port-Cartier. Câest dans notre droit, câest une dĂ©cision lĂ©gitime qui respecte la convention collective telle que signĂ©e et qui vise Ă augmenter lâefficacitĂ©. »
La nouvelle mesure est entrée en vigueur le 5 septembre 2016.