Surveillance policière des journalistes
La CAQ réclame une enquête publique
par Éric Cyr
La Coalition avenir Québec (CAQ) réclame une enquête publique sur la surveillance des journalistes par les services policiers après qu’un ordinateur d’un journaliste du Journal de Montréal ait été perquisitionné et le téléphone d’un chroniqueur de La Presse mis sous écoute et d’autres journalistes sous surveillance. Selon la CAQ rien ne justifie cette intrusion délibérée dans la liberté de presse.
Pour le chef de la CAQ et député de L’Assomption, François Legault, le comité annoncé par le premier ministre Philippe Couillard est insuffisant.
« Il importe d’instituer très rapidement une enquête publique sur l’espionnage des journalistes par les services policiers. Il est inacceptable que des enquêteurs aient accès aux données téléphoniques d’un journaliste seulement pour identifier des sources à l’intérieur d’un corps de police. L’affaire Lagacé n’est pas simplement préoccupante, elle fragilise notre démocratie et nos institutions », a souligné François Legault, qui presse le gouvernement à envoyer le bon message.
Élément fondamental de notre démocratie
« Une enquête publique pourra forcer tout le monde à témoigner pour qu’on sache combien de journalistes ont été surveillés. Philippe Couillard préfère nommer un groupe d’experts. La liberté de presse ne profite pas seulement aux journalistes : c’est un élément fondamental de notre démocratie. Le premier ministre doit démontrer du leadership, prouver que la liberté de presse est protégée en posant les gestes qui s’imposent. Il doit accepter de faire la lumière et non se fermer les yeux sur cette atteinte à la liberté de presse » a déclaré le chef caquiste.
Charest-Couillard, le même tableau
Le chef de la CAQ a rappelé les propos inquiétants du chef de police du Service de police de la Ville de Montréal, Philippe Pichet, qui disait avoir « un travail à faire » et qu’il avait « suivi les règles ».
« Comme (l’ancien premier ministre libéral) Jean Charest au début du scandale de la construction, Philippe Couillard refuse d’aller chercher toutes les réponses. Le premier ministre ne semble pas comprendre toute la gravité de la situation. Il préfère passer la balle au maire de Montréal, préfère garder le chef de police jusqu’au printemps, le temps que son comité lui fournisse des recommandations. Ce n’est pas ça que les Québécois veulent. Ils souhaitent savoir ce qui s’est réellement passé. Il doit prendre le taureau par les cornes pour une fois. Je lui propose de déclencher une enquête publique sur la surveillance des journalistes par les services policiers » a réitéré le député caquiste.