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Monde radiophonique

Nouvelle journaliste Ă  CFMF 103,1

par Éric Cyr

Le panorama mĂ©diatique local s’est rĂ©cemment enrichi puisqu’une journaliste a rejoint les rangs de l’équipe de la radio CFMF 103,1 Ă  Fermont dans le cadre du programme Initiative de journalisme local de Patrimoine canadien qui soutient la crĂ©ation d’un journalisme civique original rĂ©pondant aux besoins diversifiĂ©s des communautĂ©s mal desservies au pays tout en respectant l’indĂ©pendance de la presse.

Originaire de la petite municipalitĂ© de La PĂȘche, nichĂ©e au cƓur des collines de l’Outaouais, Élizabeth SĂ©guin, qui adore le français, a participĂ© aux journaux Ă©tudiants des Ă©coles qu’elle a frĂ©quentĂ©es au primaire et au secondaire et est mĂȘme demeurĂ©e en contact avec certains de ses enseignants de français. La jeune femme a suivi une formation en cinĂ©ma et mĂ©dias de communications au cĂ©gep de l’Outaouais Ă  Gatineau oĂč elle a rĂ©alisĂ© comme projet final d’équipe un documentaire sur le lac Pink, un lac mĂ©romictique situĂ© dans le parc de la Gatineau, dont la couleur vert-Ă©meraude et turquoise provient de la prĂ©sence d’algues, et qui est en danger d’eutrophisation Ă  cause des activitĂ©s humaines.

DiplĂŽmĂ©e de l’UniversitĂ© du QuĂ©bec Ă  MontrĂ©al (UQAM), Élizabeth SĂ©guin a obtenu un baccalaurĂ©at en journalisme en 2017. Elle a participĂ© en tant que collaboratrice, chroniqueuse et responsable des entrevues Ă  l’émission « Plein Feu », consacrĂ©e Ă  la vulgarisation des conflits armĂ©s dans le monde, sur la webradio Ă©tudiante de cette universitĂ©, CHOQ-FM, qui tire son nom de la « Centrale des humanoĂŻdes sur les ondes du QuĂ©bec » et qui diffuse sur Internet et en baladodiffusion (podcast) sur choq.ca. Elle a entre autres rĂ©alisĂ© des entrevues et animĂ© des discussions avec des ambassadeurs et des experts de gĂ©opolitique internationale notamment de la Chaire Raoul-Dandurand en Ă©tudes stratĂ©giques et diplomatiques. Celle-ci a par la suite effectuĂ© des stages dans les plus importants journaux de la rĂ©gion d’Ottawa-Gatineau, La Revue, aujourd’hui disparu, et Le Droit, avant de travailler Ă  Fort-Coulonge pour une station de radio bilingue de la MRC de Pontiac, CHIP-FM 101,9 de 2017 Ă  2020.

Étoffer le paysage hertzien

Son parcours l’a finalement menĂ©e Ă  Fermont, le 2 septembre dernier.

« Je songeais depuis un petit moment Ă  aller dĂ©couvrir d’autres rĂ©gions du QuĂ©bec. L’occasion s’est prĂ©sentĂ©e quand j’ai aperçu l’offre d’emploi de journaliste radio pour Fermont pour laquelle j’ai postulĂ©. À ma grande joie, ma candidature a Ă©tĂ© retenue. Il faut dire que mon ancien employeur connaissait le directeur des programmes de CFMF 103,1, Karl GagnĂ©-CĂŽtĂ©, et la directrice musicale et animatrice GeneviĂšve Richard que j’avais aussi rencontrĂ©s lors d’un congrĂšs de l’Association des radiodiffuseurs communautaires du QuĂ©bec (ARCQ). Je suis contente d’ĂȘtre ici. C’est un beau dĂ©fi et une chance que m’offre la radio CFMF-FM. »

La transition se fait trĂšs bien pour celle qui alimente dĂ©jĂ  les ondes d’un bulletin de nouvelles et publie rĂ©guliĂšrement sur la page Facebook de la station.

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Publié le 21 septembre, 2020, dans la publication : Numéro_15 Volume 38

  • CFMF 103.1
  • Élizabeth SĂ©guin
  • Fermont
  • Journaliste
  • MRC de Caniapiscau
  • Patrimoine canadien

Publié sur le site le 21 septembre 2020

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Presse Ă©crite Ă  l’agonie

Crise des médias au pays

par Éric Cyr

Source photo : Pixabay

À l’heure oĂč la plupart des journaux souffrent Ă©normĂ©ment de la baisse des ventes publicitaires au profit des gĂ©ants du Web comme Google et Facebook, la dĂ©putĂ©e de Manicouagan, MarilĂšne Gill, du Bloc quĂ©bĂ©cois (BQ) considĂšre qu’Ottawa compte parmi les fossoyeurs de la presse Ă©crite et a fait une sortie Ă  ce sujet, le 14 novembre dernier.

« La presse écrite est en crise partout au Québec et que font les partis fédéraux ? Les conservateurs partent en guerre contre les médias et les libéraux les laissent mourir. On a besoin d’une presse libre et forte au Québec pour une dĂ©mocratie saine. Il faut que le gouvernement fĂ©dĂ©ral se sorte immĂ©diatement la tête du sable », a déclaré la députée bloquiste de Manicouagan qui a accusé Ottawa de contribuer au déclin de la presse écrite.

Alors que le quotidien La Presse avait dĂ©jĂ  aboli 158 postes en septembre 2015 incluant 43 Ă  la rĂ©daction, il annonçait rĂ©cemment la suppression de 37 postes additionnels, dont 19 dans sa salle de rédaction. Le Bloc québécois réclame un crédit d’impôt remboursable sur les dépenses salariales des médias écrits. Marilène Gill s’attend également à ce que le gouvernement fédéral fournisse une aide financière immédiate aux journaux régionaux de la Côte-Nord.

David contre Goliath

Le Bloc demande aussi au gouvernement Trudeau une vaste refonte des lois encadrant le commerce électronique afin de soumettre les géants du Web, comme Facebook et Amazon, aux lois québécoises et canadiennes. Actuellement, ces multinationales profitent, entre autres, d’un avantage injuste face aux médias traditionnels dans la vente d’espaces publicitaires parce qu’elles ne sont pas soumises à la Loi sur l’impôt.

« Non seulement le gouvernement Trudeau est à la traîne, il fait même partie du problème. Il a triplé ses achats de publicité sur Facebook en sachant très bien que Facebook ne paie pas d’impôt chez nous. Ça prend un vrai changement de culture à Ottawa parce qu’actuellement, le gouvernement fédéral fait partie des fossoyeurs de la presse écrite », a conclu la députée.

La FĂ©dĂ©ration professionnelle des journalistes du QuĂ©bec (FPJQ) a aussi fait connaĂźtre ses inquiĂ©tudes pour l’avenir de l’information en soulignant le contexte de prĂ©caritĂ© occasionnant des fermetures rĂ©currentes d’entreprises de presse un peu partout au pays. La FPJQ juge que c’est un autre signe de la maladie qui ronge la presse Ă©crite. Selon le prĂ©sident de l’organisme, StĂ©phane Giroux : « Seule une intervention des gouvernements permettra de sauver nos mĂ©dias d’information. »

Soupir de soulagement

Le gouvernement Trudeau a finalement annoncĂ©, le 21 novembre dernier, des mesures d’aide aux mĂ©dias d’information totalisant 595 M $ sur cinq ans pour l’ensemble du pays et qui prendra la forme de deux crĂ©dits d’impĂŽt. Le premier ministre Justin Trudeau confie qu’il est prĂ©occupĂ© par la situation. Il a admis la nĂ©cessitĂ© d’une information fiable et de qualitĂ© et que le gouvernement a la responsabilitĂ© d’aider et de faciliter la transition vers la numĂ©risation : « On ne peut pas avoir une dĂ©mocratie en santĂ© si les citoyens ne sont pas bien informĂ©s. » La FPJQ croit que ces nouvelles mesures devraient aider les salles de rĂ©daction Ă  passer au travers de cette crise qui menaçait Ă  moyen terme la survie du journalisme, un des piliers de la dĂ©mocratie, et souligne qu’il Ă©tait temps que les responsables fĂ©dĂ©raux s’attaquent au problĂšme afin de rĂ©sorber la situation. Tous les partis d’opposition se rĂ©jouissent de cette dĂ©cision sauf les conservateurs qui accusent les libĂ©raux de tenter d’acheter les journalistes avant les prochaines Ă©lections.

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Publié le 3 décembre, 2018, dans la publication : Numéro 20 Volume 36

  • Bloc quĂ©bĂ©cois
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Publié sur le site le 3 décembre 2018

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Auteure, journaliste et conférenciÚre

De par le vaste monde avant un retour aux sources

par Éric Cyr

L’histoire de MĂ©lanie Loisel a dĂ©butĂ© Ă  Fermont et elle est rĂ©cemment revenue au bercail aprĂšs avoir Ă©tĂ© invitĂ©e au berceau de son enfance par une Ă©quipe de tournage qui Ă©tait de passage dans la rĂ©gion, du 15 au 18 mai dernier, dans le cadre de l’émission La Fabrique culturelle Ă  TĂ©lĂ©-QuĂ©bec. Celle qui a parcouru la planĂšte afin de rĂ©colter des tĂ©moignages pour son deuxiĂšme livre Ils ont vĂ©cu le siĂšcle, oĂč elle relate sa rencontre avec plusieurs personnalitĂ©s qui ont marquĂ© l’histoire contemporaine, Ă©tait trĂšs Ă©mue de se replonger dans ses origines.

Clin d’Ɠil du passĂ©

MĂ©lanie Loisel arrive au journal vĂȘtue d’un manteau carreautĂ©, de jeans et de bottes avec les lunettes en buĂ©e, car elle revient tout juste d’une randonnĂ©e en nature sous la pluie oĂč elle s’est ressourcĂ©e sur une grosse roche, sa roche, celle oĂč elle allait souvent quand elle Ă©tait plus jeune pour faire le vide et mĂ©diter. Elle s’adapte au milieu dans lequel elle Ă©volue. Pour interviewer les grands de ce monde, elle s’habille en tailleur et se maquille, mais ici elle est chez elle et en tenue trĂšs dĂ©contractĂ©e. « Je reviens trĂšs fĂ©brile et excitĂ©e d’ĂȘtre ici. C’est un retour aux sources, Ă  la source de mon inspiration. La nordicitĂ©, le mur, les paysages rustiques, les souvenirs en famille et entre amis. Ma mĂšre Ă©tait enseignante en 5e annĂ©e et mon pĂšre travaillait Ă  la mine. Revenir aujourd’hui, voir le lac, les Ă©pinettes, la mousse, revoir ce qui fait partie de mon quotidien m’inspire beaucoup. C’est une sensation que l’on ne retrouve nulle part ailleurs. Je me remĂ©more des souvenirs d’enfance et d’adolescence qui sont accompagnĂ©s de sensations et d’odeurs. Lorsque j’écris, ça m’anime », confie-t-elle avant de poursuivre : « Je me balade, je traĂźne les pieds, heureuse de revoir des scĂšnes familiĂšres. Je suis vraiment une petite fille de la place et c’est comme ça que je suis perçue quand je croise les anciens. C’est l’enfance qui nous construit et lorsque je reviens aux racines, c’est un peu comme me replonger dans mon imaginaire. C’est de lĂ  que je viens et c’est lĂ  que je puise mon inspiration. Mon vĂ©cu est habitĂ© par 25 ans de souvenirs, d’histoires, d’anecdotes, de couleurs qui Ă©manent de Fermont. »

Mur-Ă©cran, forteresse d’inspiration

« Dans ce livre, je parle aussi d’oĂč je viens. Je suis partie de Fermont et je raconte le mur. Le mur c’est tous nos souvenirs, toutes nos histoires, tout Ă©tait dans le mur. C’est notre enfance, nos amis, les copains que j’aime encore revoir. L’aventure a commencĂ© ici. Rien n’est impossible. Fermont a Ă©tĂ© un tremplin qui m’a permis de conquĂ©rir le monde. J’ai Ă©tĂ© invitĂ©e dans plusieurs confĂ©rences et je dĂ©cris par ricochet mon parcours qui a dĂ©butĂ© ici. » InterrogĂ©e sur certains auteurs qui parlent de cette localitĂ© nordique sans y ĂȘtre allĂ©s, elle explique : « Tout artiste peut Ă©crire sur ce qu’il veut, il n’y a pas de barriĂšre. L’imaginaire et la rĂ©alitĂ© peuvent souvent se confondre. Fermont c’est une partie de ma vie. Fermont peut fasciner, mais le Fermont d’un auteur qui n’y a jamais mis les pieds n’est pas le Fermont de la petite fille d’ici. J’ai un regard de l’intĂ©rieur sur ce lieu, le seul endroit au monde oĂč je ressens le plus d’émotions. »

Les pages jaunies de la premiĂšre impulsion

MĂ©lanie Loisel est visiblement trĂšs Ă©mue lorsqu’elle retrouve le premier article qu’elle a rĂ©digĂ© alors qu’elle Ă©tait enfant en fouillant dans les archives reliĂ©es du journal Le Trait d’union du Nord. La joie spontanĂ©e illumine son visage comme si elle avait retrouvĂ© un trĂ©sor perdu.

« J’ai beaucoup voyagĂ© et Ă©crit sur d’autres gens, d’autres cultures, d’autres pays et je comprends que le Fermont de mes souvenirs n’est pas le Fermont d’aujourd’hui, mais j’accepte l’évolution, le changement. C’est diffĂ©rent et c’est bien ainsi. Rien n’est figĂ© dans le temps. Je suis partie il y a 18 ans et je comprends qu’il faut s’adapter aux nouvelles rĂ©alitĂ©s et Ă  la technologie. La Ville a toujours courtisĂ© l’industrie miniĂšre et vit en fonction de l’économie. »

Quand le passĂ© cĂŽtoie l’avenir

TĂ©lĂ©-QuĂ©bec l’a invitĂ©e sur place pour parler du Fermont qui l’inspire. « Je me souviens des paysages splendides, d’une communautĂ© trĂšs soudĂ©e oĂč les gens font preuve d’une grande solidaritĂ© et oĂč les liens sociaux prĂ©dominent, d’un endroit oĂč on a toujours cru en  moi et oĂč on m’a toujours soutenue. Mon expĂ©rience fermontoise influence beaucoup mon Ă©criture et a forgĂ© ma structure mentale. J’ai acquis Ă  Fermont un bagage solide et j’y ai puisĂ© une force qui me permet de relever les dĂ©fis les plus fous. On Ă©tait trĂšs aimĂ©s et trĂšs unis Ă  Fermont », raconte-t-elle. « C’est une invitation que je ne pouvais refuser et aprĂšs avoir parcouru le monde, c’est une belle façon de boucler la boucle aprĂšs la parution de mon dernier livre il y a un an et demi. »

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Publié le 29 mai, 2017, dans la publication : Numéro 10 Volume 35

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  • MĂ©lanie Loisel
  • Mur-Ă©cran
  • TĂ©lĂ©-QuĂ©bec

Publié sur le site le 30 mai 2017

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Liberté de presse

Des journalistes sous haute surveillance

par Éric Cyr

La profession de journaliste semble ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme une menace par les autoritĂ©s au pouvoir qui ont lĂ©gitimement accordĂ© le droit aux forces policiĂšres d’entraver le travail de plusieurs journalistes enfreignant ainsi la libertĂ© de presse au QuĂ©bec et au Canada. Des mĂ©thodes douteuses dignes du KGB, la police politique de l’ex-U.R.S.S., ont Ă©tĂ© employĂ©es notamment des Ă©coutes tĂ©lĂ©phoniques afin d’espionner les conversations entre des journalistes et leurs sources. Des perquisitions ont aussi Ă©tĂ© menĂ©es.

L’ordinateur du journaliste aux affaires judiciaires du Journal de MontrĂ©al, MichaĂ«l Nguyen, a Ă©tĂ© saisi dans le cadre d’une perquisition menĂ©e par la SĂ»retĂ© du QuĂ©bec (SQ) Ă  la suite de la publication d’un article concernant la plainte dĂ©posĂ©e contre la juge de la Cour du QuĂ©bec, Suzanne Vadboncoeur qui aurait insultĂ© des constables spĂ©ciaux. Le Conseil de la magistrature souhaitait dĂ©terminer la provenance de ces informations allĂ©guant que le reporter a eu accĂšs illĂ©galement Ă  des documents confidentiels. Pourtant MichaĂ«l Nguyen n’a fait qu’exercer sa profession et n’a enfreint aucune loi. Selon l’avocat du Journal de MontrĂ©al, Me Bernard Pageau : « Toute perquisition dans un mĂ©dia d’information constitue une entorse Ă  la libertĂ© de presse et Ă  la dĂ©mocratie, c’est inacceptable. » Le prĂ©sident de la FĂ©dĂ©ration professionnelle des journalistes du QuĂ©bec (FPJQ), Jean-Thomas LĂ©veillĂ© explique :

« Il est inadmissible de perquisitionner des journalistes ou des mĂ©dias d’information pour tenter de dĂ©masquer leurs sources lorsque ce qui a Ă©tĂ© rĂ©vĂ©lĂ© est d’intĂ©rĂȘt public
le public a le droit de savoir comment se comportent les reprĂ©sentants de l’État, qui plus est quand ils sont chargĂ©s d’appliquer la loi. »

Traquer ainsi la provenance de telles informations constitue une tentative d’intimidation envers les journalistes et les sources elles-mĂȘmes et Ɠuvrer Ă  faire taire les lanceurs d’alerte risque d’empĂȘcher le public d’ĂȘtre bien informĂ©. Un autre journaliste de ce mĂȘme mĂ©dia, Éric-Yvan Lemay et sa conjointe avaient aussi Ă©tĂ© pris en filature par la SQ en 2012 Ă  la suite d’un reportage concernant l’accĂšs aux dossiers mĂ©dicaux confidentiels de patients dans plusieurs hĂŽpitaux. Les policiers avaient Ă©galement perquisitionnĂ© leur domicile Ă  la recherche d’élĂ©ments de preuve du soi-disant « vol » de documents.

Liberté de presse attaquée

En plus de la FPJQ, la Canadian Association of Journalists (CAJ), Canadian Journalists for Free Expression (CJFE) et Reporters sans frontiÚres (RSF) dénoncent cette situation troublante et les démarches entreprises par le Conseil de la magistrature pour démasquer la source du journaliste dans une lettre commune :

« MichaĂ«l Nguyen n’a fait qu’exercer sa profession et n’a transgressĂ© aucune loi. Il faisait simplement son travail en tant que journaliste en publiant un article sur le comportement discutable d’une juge. Le peuple quĂ©bĂ©cois a le droit de savoir comment ses reprĂ©sentants se comportent. (Cette situation) compromet l’indĂ©pendance des journalistes et la protection de leurs sources, qui sont des principes fondamentaux dans un pays dĂ©mocratique comme le Canada. »

Le professeur au Centre de recherche en droit public de l’UniversitĂ© de MontrĂ©al qui est aussi chroniqueur au journal Le Devoir, Pierre Trudel, parle d’un rĂ©flexe persistant de certains milieux de chercher l’identitĂ© de ceux qui relaient des informations d’intĂ©rĂȘt public aux journalistes qu’il qualifie de « dangereux pour la libertĂ© de presse. » La loi quĂ©bĂ©coise sur la presse, entrĂ©e en vigueur en 1929 est selon lui dĂ©suĂšte et une mise Ă  jour s’impose. « Il faut ajouter des rĂšgles afin de baliser un ensemble de pratiques judiciaires ou commerciales qui inhibent les mĂ©dias dans l’accomplissement de leur rĂŽle de « chien de garde. » » Dans le cas du journaliste MichaĂ«l Nguyen, la SQ affirme qu’il ne s’agissait pas d’une chasse aux sources et qu’elle n’a fait que rĂ©pondre Ă  une demande de la Couronne.

L’AssemblĂ©e nationale rĂ©agit

À la suite de cette affaire, l’AssemblĂ©e nationale du QuĂ©bec a adoptĂ© Ă  l’unanimitĂ©, en septembre, une motion pour « rappeler l’importance du principe de protection des sources journalistiques » et le premier ministre quĂ©bĂ©cois Philippe Couillard a soulignĂ© l’importance de protĂ©ger la libertĂ© de presse en annonçant trois nouvelles mesures qui seront instaurĂ©es rapidement par le gouvernement du QuĂ©bec. La mise sur pied d’un comitĂ© d’experts indĂ©pendants, une directive obligeant d’obtenir l’autorisation du Directeur des poursuites criminelles et pĂ©nales (DPCP) avant que soit prĂ©sentĂ©e une demande de mandat d’écoute Ă©lectronique visant un journaliste, comme c’est notamment le cas pour les juges et les membres de l’AssemblĂ©e nationale, et une directive obligeant Ă  consulter le DPCP avant de prĂ©senter Ă  un juge toute autre demande de mandat qui pourrait avoir pour effet de rĂ©vĂ©ler des sources journalistiques. La tenue d’une inspection portant sur l’interception des communications privĂ©es auprĂšs des corps policiers concernĂ©s est aussi prĂ©vue.

Tendance inquiétante et généralisée

Un autre journaliste, Patrick LagacĂ© chroniqueur Ă  La Presse a aussi Ă©tĂ© victime d’espionnage Ă©lectronique par le Service de police de la Ville de MontrĂ©al (SPVM) qui cherchait des cas de corruption Ă  l’intĂ©rieur du corps policier. Ce dernier a qualifiĂ© sa mise sous surveillance de « chasse aux sorciĂšres dĂ©guisĂ©e en enquĂȘte criminelle. » Cette affaire qui a fait grand bruit a aussi Ă©tĂ© relayĂ©e ailleurs dans le monde notamment par le plus grand quotidien français Le Monde, le New York Times et la BBC. D’autres journalistes auraient aussi Ă©tĂ© espionnĂ©s par le SPVM. Un texte cosignĂ© par tous les patrons des grandes salles de nouvelles du QuĂ©bec et dĂ©nonçant ces intrusions injustifiĂ©es des autoritĂ©s policiĂšres dans le travail des journalistes est paru le 31 octobre dernier :

« Il est inacceptable que des enquĂȘteurs aient pu avoir accĂšs aux donnĂ©es tĂ©lĂ©phoniques et Ă  la gĂ©olocalisation d’un journaliste sans autre motif que d’identifier des sources journalistiques Ă  l’intĂ©rieur du corps de police. »

AprĂšs le SPVM, la SQ admet avoir obtenu secrĂštement les relevĂ©s tĂ©lĂ©phoniques de six journalistes, dans le cadre d’une enquĂȘte sur les fuites d’informations aux mĂ©dias amorcĂ©e en 2013. Parmi les reporters ciblĂ©s par la SQ, on retrouve le chef du bureau parlementaire de La Presse Ă  QuĂ©bec, Denis Lessard. « Je couvre la politique depuis prĂšs de 40 ans, souvent sur des dossiers dĂ©licats. On se dit toujours que c’est possible d’ĂȘtre Ă©piĂ© par les policiers, mais on est convaincu qu’ils n’oseraient pas aller jusque-lĂ . » Les journalistes de Radio-Canada Alain Gravel, Marie-Maude Denis et Isabelle Richer sont aussi du nombre, tout comme Éric Thibault du Journal de MontrĂ©al ainsi qu’AndrĂ© CĂ©dilot, journaliste chevronnĂ© de La Presse qui a ensuite rejoint Radio-Canada.

Tout le monde en parle

Patrick LagacĂ© (La Presse), FĂ©lix SĂ©guin (TVA Nouvelles/Journal de MontrĂ©al), Monic NĂ©ron (98,5 FM) et Marie-Maude Denis (Radio-Canada) ont fait front commun sur le plateau de l’émission de tĂ©lĂ©vision Tout le monde en parle pour dĂ©noncer les pratiques du SPVM et de la SQ, qui ont Ă©piĂ© leurs conversations et leurs allĂ©es et venues dans le but d’identifier leurs sources au sein des corps policiers.

Et au Canada « Ma chouette »

En juin dernier, le premier ministre canadien Justin Trudeau avait qualifiĂ© « d’inacceptable » la filature par la Gendarmerie royale du Canada (GRC) des journalistes JoĂ«l-Denis Bellavance et Gilles Toupin de La Presse. La Cour suprĂȘme a elle-mĂȘme reconnu l’intĂ©rĂȘt de protĂ©ger les sources journalistiques notamment dans le cadre de l’affaire « Ma chouette » du nom de l’informateur qui a permis au correspondant du Globe and Mail Ă  Ottawa, Daniel Leblanc, d’exposer au grand jour le scandale des commandites au gouvernement fĂ©dĂ©ral au dĂ©but des annĂ©es 2000. La protection des sources est reconnue par les tribunaux, au nom de l’intĂ©rĂȘt public, et les journalistes peuvent publier des informations d’intĂ©rĂȘt public qui sont confidentielles. La Cour d’appel de l’Ontario a rĂ©cemment octroyĂ© Ă  une coalition d’organismes qui comprend Reporters sans frontiĂšres et le syndicat des communications d’AmĂ©rique le droit d’intervenir dans le cas du journaliste de Vice News, Ben Makuch qui souhaite faire annuler la dĂ©cision d’un juge de la Cour supĂ©rieure de l’Ontario qui a ordonnĂ© au journaliste de remettre Ă  la GRC ses communications avec une source anonyme.

Le journalisme d’enquĂȘte pratiquĂ© dans des conditions parfois extrĂȘmement difficiles et risquĂ©es a un effet salutaire sur la sociĂ©tĂ©. Des actions concrĂštes doivent ĂȘtre envisagĂ©es et sont nĂ©cessaires pour protĂ©ger les sources journalistiques et essentielles pour la libertĂ© de presse, un droit fondamental consacrĂ© par la Charte canadienne des droits et libertĂ©s et reconnu par la Cour suprĂȘme du Canada. La procĂ©dure pour l’obtention d’un mandat de surveillance contre un journaliste devrait ĂȘtre plus contraignante pour les corps policiers.

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Publié le 5 décembre, 2016, dans la publication : Numéro 21 Volume 34

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Publié sur le site le 5 décembre 2016

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Surveillance policiĂšre des journalistes

La CAQ rĂ©clame une enquĂȘte publique

par Éric Cyr

La Coalition avenir QuĂ©bec (CAQ) rĂ©clame une enquĂȘte publique sur la surveillance des journalistes par les services policiers aprĂšs qu’un ordinateur d’un journaliste du Journal de MontrĂ©al ait Ă©tĂ© perquisitionnĂ© et le tĂ©lĂ©phone d’un chroniqueur de La Presse mis sous Ă©coute et d’autres journalistes sous surveillance. Selon la CAQ rien ne justifie cette intrusion dĂ©libĂ©rĂ©e dans la libertĂ© de presse.

Pour le chef de la CAQ et dĂ©putĂ© de L’Assomption, François Legault, le comitĂ© annoncĂ© par le premier ministre Philippe Couillard est insuffisant.

« Il importe d’instituer trĂšs rapidement une enquĂȘte publique sur l’espionnage des journalistes par les services policiers. Il est inacceptable que des enquĂȘteurs aient accĂšs aux donnĂ©es tĂ©lĂ©phoniques d’un journaliste seulement pour identifier des sources Ă  l’intĂ©rieur d’un corps de police. L’affaire LagacĂ© n’est pas simplement prĂ©occupante, elle fragilise notre dĂ©mocratie et nos institutions », a soulignĂ© François Legault, qui presse le gouvernement Ă  envoyer le bon message.

ÉlĂ©ment fondamental de notre dĂ©mocratie

« Une enquĂȘte publique pourra forcer tout le monde Ă  tĂ©moigner pour qu’on sache combien de journalistes ont Ă©tĂ© surveillĂ©s. Philippe Couillard prĂ©fĂšre nommer un groupe d’experts. La libertĂ© de presse ne profite pas seulement aux journalistes : c’est un Ă©lĂ©ment fondamental de notre dĂ©mocratie. Le premier ministre doit dĂ©montrer du leadership, prouver que la libertĂ© de presse est protĂ©gĂ©e en posant les gestes qui s’imposent. Il doit accepter de faire la lumiĂšre et non se fermer les yeux sur cette atteinte Ă  la libertĂ© de presse » a dĂ©clarĂ© le chef caquiste.

Charest-Couillard, le mĂȘme tableau

Le chef de la CAQ a rappelĂ© les propos inquiĂ©tants du chef de police du Service de police de la Ville de MontrĂ©al, Philippe Pichet, qui disait avoir « un travail Ă  faire » et qu’il avait « suivi les rĂšgles ».

« Comme (l’ancien premier ministre libĂ©ral) Jean Charest au dĂ©but du scandale de la construction, Philippe Couillard refuse d’aller chercher toutes les rĂ©ponses. Le premier ministre ne semble pas comprendre toute la gravitĂ© de la situation. Il prĂ©fĂšre passer la balle au maire de MontrĂ©al, prĂ©fĂšre garder le chef de police jusqu’au printemps, le temps que son comitĂ© lui fournisse des recommandations. Ce n’est pas ça que les QuĂ©bĂ©cois veulent. Ils souhaitent savoir ce qui s’est rĂ©ellement passĂ©. Il doit prendre le taureau par les cornes pour une fois. Je lui propose de dĂ©clencher une enquĂȘte publique sur la surveillance des journalistes par les services policiers » a rĂ©itĂ©rĂ© le dĂ©putĂ© caquiste.

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Publié le 5 décembre, 2016, dans la publication : Numéro 21 Volume 34

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Publié sur le site le 5 décembre 2016

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