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Numéro 21

Quand le dragon  s’endort, Arcelor se  revigore

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La CAQ réclame une enquête publique

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Une 5 décembre, 2016

La CAQ réclame une enquête publique

République populaire de Chine

Quand le dragon s’endort, Arcelor se revigore

par Éric Cyr

L’émergence d’un nouveau joueur chinois qui rivalisera avec le numéro un de l’acier ArcelorMittal a de quoi réjouir Lakhsmi Mittal le patron de cette multinationale. Bien qu’il devra faire face à un nouveau rival de poids qui le talonnera de près, cette transaction devrait contribuer à assainir le marché mondial et cela profitera également à ce dernier

Fusion bénéfique à ArcelorMittal

Selon le renommé quotidien français Le Monde, la naissance du nouveau géant en Chine est une « bonne nouvelle » pour ArcelorMittal. Les chefs d’entreprise voient rarement d’un bon œil l’émergence d’un concurrent d’envergure, mais dans ce cas particulier la fusion en vue entre les sidérurgistes chinois Baosteel (Baoshan) cinquième producteur d’acier brut mondial qui va procéder à l’acquisition de Wuhan Iron and Steel (WISCO) qui se classe au 11e rang sur la planète constitue plutôt une annonce positive pour ArcelorMittal. Selon un analyste de Standard & Poor’s, l’une des principales sociétés de notation financière, Gaëtan Michel :

« À ce titre, elle constitue plutôt une bonne nouvelle pour les industriels européens de l’acier, dont ArcelorMittal. »

La Chine vise une réduction de sa production

Par son volume de production, le groupe ArcelorMittal pesait actuellement deux fois plus lourd que son principal prétendant, mais la montée en puissance de son adversaire Baosteel qui va absorber WISCO essentiellement par échange d’actions va quelque peu abaisser cet écart. ArcelorMittal demeure le meneur mondial, mais produira désormais seulement 1,6 fois plus d’acier que le futur ensemble chinois qui se classera au second rang international détrônant le plus proche compétiteur, le géant japonais Nippon Steel & Sumitomo Metal Corporation (NSSMC) qui sera propulsé en troisième place à l’échelle planétaire. Selon le plus important journal financier au monde, le Nikkei Asian Review, une publication économique japonaise, le gouvernement de Beijing (Pékin) encourage cette fusion des deux compagnies détenues par l’État chinois afin de tenter de restreindre les surcapacités aiguës dans le domaine de la sidérurgie. L’agence de presse Reuters indique que la Chine, en réponse à la critique, a pris l’engagement de s’attaquer à la chute des prix et à la surabondance des réserves afin d’éviter une saturation du marché et vise à diminuer sa production d’acier de 45 millions de tonnes cette année et de retrancher 100 à 150 millions de tonnes (8 % à 12,5 %) d’ici trois à cinq ans (d’ici à 2020). Baosteel devrait comprimer sa production d’acier de 9,2 millions de tonnes d’ici trois ans et WISCO la tronquer de 4,42 millions de tonnes en plus de rabattre sa production de fer de 3,19 millions de tonnes cette année. M. Michel explique que le rapprochement de Baosteel et de Wuhan marque une étape concrète en ce sens, mais :

« Pour le moment tout le monde se demande si cette promesse sera tenue. Ce type de fusion est en général l’occasion de rationaliser et de réaliser des économies d’échelle. »

Reprise à l’horizon

Une croissance des prix du fer est anticipée et l’agence d’évaluation financière Moody’s a récemment relevé sa perspective sur la note de crédit d’ArcelorMittal qui affichait la meilleure performance du principal indice boursier français, le CAC 40 (Paris) au troisième trimestre avec une hausse de 33 %. Selon Boursorama Banque :

« Incontestablement, l’horizon se dégage pour le leader mondial de l’acier. L’augmentation de capital fin mars a permis de baisser l’endettement. Parallèlement, le groupe redresse sa profitabilité et bénéficie d’un contexte de prix plus favorable. »

Moody’s prévoit que le marché visé par le géant devrait s’améliorer cette année et que le sidérurgiste pourrait enregistrer un résultat opérationnel supérieur à ses prévisions, soit plus de 4,5 milliards de dollars. Standard & Poor’s estime que : « Le pire est peut-être passé. » Le raisonnement d’une relance est basé sur le fait que la consommation montre des signes de reprise encourageants après une phase de déstockage. Selon le site internet boursier.com, Jefferies, la 13e plus grande banque d’investissement au monde, est plus confiante concernant ses anticipations alors que les prix tendent à s’améliorer en Europe et que les initiatives prises par les autorités chinoises pour réduire les capacités et fusionner les entreprises d’État devraient porter leurs fruits. Le titre en bourse d’ArcelorMittal a amorcé le début d’une phase d’impulsion le 20 septembre dernier alors que Barclays, la 14e banque en importance d’Europe, adoptait une opinion « positive » sur le secteur minier européen, une remontée par rapport au « neutre » affiché auparavant, ce dont profite ArcelorMittal. Selon le journal français, Le Figaro ArcelorMittal a une forte marge de rebond du cours de bourse et écrit sur son site internet lefigaro.fr sous la rubrique bourse du 29 septembre dernier :

« Le contexte actuel est plus porteur. Le groupe sidérurgique prévoit pour 2016 un excédent brut d’exploitation de 4,5 milliards de dollars, mais celui-ci a de fortes chances d’approcher plutôt les 5 milliards de dollars. »

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Publié le 5 décembre, 2016, dans la publication : Numéro 21 Volume 34

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Publié sur le site le 5 décembre 2016

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Route nationale 389

Les premiers répondants plaident pour la prudence

par Éric Cyr

Source photo : Jocelyn Blanchette

Les responsables des mesures d’urgence de la MRC de Caniapiscau souhaitent sensibiliser les automobilistes à l’importance de faire preuve de grande prudence lorsqu’ils empruntent la route nationale 389, qui constitue le seul lien routier du Nord-est québécois, en adaptant leur conduite aux conditions particulières et inusitées de cet axe terrestre interprovincial.

Le directeur du Service des incendies de la Ville de Fermont, Jean-Sébastien Allard, explique que les pompiers peuvent se déplacer jusqu’au kilomètre 347 situé aux limites de la MRC de Caniapiscau afin d’intervenir en cas de besoin par exemple lors de manœuvres de désincarcération comme ce fut le cas lors du récent accident mortel impliquant un camionneur, mais insiste sur le fait que la grande superficie à couvrir et le mauvais état de la route peuvent ralentir les opérations de sauvetage. « Soyez conscients qu’il faut faire doublement attention sur cette route-là. » Le superviseur des services ambulanciers de cette même municipalité, Jonathan Truchon abonde dans le même sens et invite les usagers de la route à demeurer vigilants s’ils conduisent sur la 389, une artère routière qui peut s’avérer extrêmement dangereuse compte tenu de sa situation particulière.

« À partir du moment où un accident se produit, il faut calculer le laps de temps que ça prend avant que les autorités en soient informées et aussi le temps requis pour le déplacement des intervenants d’urgence sur les lieux afin de porter secours aux victimes ce qui peut encore beaucoup réduire les chances d’obtenir des soins rapidement. »

Le directeur de la Sûreté du Québec du poste principal de la MRC de Caniapiscau à Fermont, le capitaine Michel Pelchat est du même avis et note que les principales causes d’accident et les facteurs à considérer sur cette route problématique incluent : « la vitesse, l’ajustement du conducteur aux conditions météorologiques et à l’état de la chaussée ainsi que l’attention et la distraction du conducteur. » La porte-parole du ministère des Transports du Québec (MTQ) Sarah Gaudreault mentionne que les automobilistes et camionneurs peuvent se renseigner en tout temps sur l’état du réseau routier en consultant le site internet www.quebec511.info ou en composant 511 sur votre téléphone filaire ou portable (cellulaire). Il est aussi possible d’obtenir des notifications via des fils RSS, une famille de formats de donnée utilisés pour la syndication de contenu internet. Un produit RSS est une ressource du Web dont le contenu est produit automatiquement en fonction des mises à jour d’un site Internet au : https://www.quebec511.info/fr/etat_reseau/rss.asp.

Conseils en cas d’urgence sur la route 389

Lorsque vous utilisez un téléphone d’urgence, donnez le plus de détails possible concernant l’événement : le kilométrage exact, le nombre et l’état des blessés s’il y a lieu et si les pinces de désincarcération sont nécessaires durant l’intervention. Tous ces renseignements permettront d’obtenir des secours le plus rapidement possible et contribueront à sauver des vies. Il est aussi important d’informer les autorités, la Sûreté du Québec et le ministère des Transports de la situation afin de pouvoir tenter de remédier à la situation en particulier si cela concerne l’état de la route.

Emplacement des téléphones d’urgence  (le 911 ne fonctionne pas sur la route 389)

Km 52,5
Km 95 (Micoua)
Km 165,4
Km 197,2
Km 212 (Manic-5)
Km 272
Km 316 (Relais Gabriel)
Km 364
Km 418 (Transports Québec)
Km 464
Km 495 (Queen)
Km 511 (lac Audréa)
Km 546 (Mont-Wright)
Km 565 (Fermont)

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Publié le 5 décembre, 2016, dans la publication : Numéro 21 Volume 34

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Publié sur le site le 5 décembre 2016

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Contentieux Québec-Ottawa

Ouvrage hydroélectrique de Muskrat Falls, la débâcle

par Éric Cyr

Source photo : Nalcor

Le projet hydroélectrique de Muskrat Falls, au Labrador, est aux prises avec d’importants dépassements de coûts qui débordent largement du scénario original anticipé. Lors du démarrage du projet en 2010, les évaluations initiales parlaient de 6,2 milliards de dollars, mais ce montant est actuellement fixé à 11,4 milliards soit près du double et les estimations se dirigent allègrement vers les 15 milliards. À la suite de ces dérèglements, Terre-Neuve-et-Labrador a lancé un appel d’urgence au gouvernement du Canada afin de lui demander d’absorber une partie de cette somme. La nouvelle centrale devait originellement être prête l’an prochain, mais son ouverture a été reportée de deux ans.

Deux poids deux mesures

L’aide fédérale consentie en 2013 par le gouvernement conservateur de Stephen Harper avec l’appui des partis d’opposition, à l’exception du Bloc québécois, consistait au départ en une garantie de prêts de 6,4 milliards, mais le gouvernement libéral de Justin Trudeau a récemment reconnu les mêmes arguments que ceux retenus par le gouvernement fédéral précédent soit que ce projet abonde dans l’intérêt supérieur des provinces atlantiques et de la lutte aux gaz à effet de serre et a élevé sa garantie de prêt de 2,9 milliards supplémentaires totalisant donc 9,3 milliards. Le ministre canadien des Ressources naturelles, Jim Carr, a annoncé qu’il porterait assistance à Terre-Neuve-et-Labrador en affirmant que cette aide contribuera à l’atteinte des cibles canadiennes en matière de changement climatique et à l’autonomie énergétique de l’Atlantique. Ce dernier justifie sa décision par la fragilité financière de Terre-Neuve-et-Labrador, durement touchée par la baisse du prix des hydrocarbures. « Nous pensons que c’est la chose responsable à faire. » Le ministre Carr dit s’être entretenu « par courtoisie » avec son homologue québécois, le ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles et ministre responsable du Plan Nord, Pierre Arcand, pour l’aviser de sa décision.

Décision « inacceptable » d’Ottawa

Le gouvernement québécois exige une compensation à la suite de cette décision d’Ottawa prise contre l’avis de Québec qui dénonce cette « concurrence déloyale » étant donné qu’Hydro-Québec n’a jamais obtenu de telles garanties ni bénéficié d’une pareille aide lors de ses grands chantiers. Le gouvernement du Québec estime désormais qu’il y a un « déséquilibre » dans le marché énergétique du pays. De plus, au lieu de faire appel à l’expertise québécoise reconnue en matière de grands barrages, l’ancien premier ministre de Terre-Neuve-et-Labrador, Dany Williams, avait préféré une entreprise italienne qui ne réussit pas à livrer la marchandise puisque les délais et les coûts grimpent de façon inquiétante. Québec parle de « décision inacceptable d’Ottawa. » Selon le ministre québécois des Affaires intergouvernementales canadiennes, Jean-Marc Fournier :

« C’est une décision inexplicable et inacceptable. C’est un geste unilatéral qui n’a pas tenu compte de la voix du Québec. Ils ont choisi l’approche divisive (de clivage). Ils ont choisi d’opposer le Québec et Terre-Neuve. Ils ont choisi la formule perdant-gagnant. »

Quant à la prétention du gouvernement du Canada d’améliorer son bilan énergétique en appuyant Muskrat Falls, le ministre Fournier estime que le fédéral aurait plutôt dû asseoir ensemble les provinces et trouver une façon équitable de financer tous les projets du même type.

Mollesse, diplomatie et espoir

Le premier ministre du Québec, le libéral Philippe Couillard, navigue sur la voie diplomatique et est demeuré plus mesuré que son ministre en maintenant son ouverture au dialogue avec la province voisine. Ce dernier garde espoir qu’une solution puisse être négociée avec Terre-Neuve-et-Labrador à la suite de la « décision malheureuse » d’Ottawa d’accorder son aide à un projet hydroélectrique qui concurrencera directement Hydro-Québec. M. Couillard a répété la position de son gouvernement, pour qui l’aide fédérale nuira aux intérêts de la société d’État québécoise dont les infrastructures n’ont reçu aucun soutien d’Ottawa et a déclaré que son gouvernement aurait préféré s’entendre avec son voisin. « On voit ça malheureusement comme une action qui met en place une concurrence déloyale. » Pour sa part le chef de la Coalition avenir Québec, François Legault, a attribué la décision du gouvernement libéral (fédéral) de Justin Trudeau à la mollesse et au manque de vigueur de Philippe Couillard.

« C’est injuste. Ça vient montrer une chose, c’est que M. Trudeau n’a aucun respect pour M. Couillard. Il n’est aucunement inquiet que (son homologue libéral provincial) se fâche contre le gouvernement (canadien). M. Couillard est à genoux devant le fédéral et on en subit les conséquences. »

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Publié le 5 décembre, 2016, dans la publication : Numéro 21 Volume 34

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Publié sur le site le 5 décembre 2016

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Hydroélectricité

Le fiasco de Muskrat Falls

par Éric Cyr

Source photo : Nalcor

Le projet hydroélectrique de Muskrat Falls, au Labrador, a accumulé de nombreux retards et des dépenses excédentaires allant jusqu’à menacer sa réalisation. Étant à ce point avancé, ses dirigeants n’auront vraisemblablement pas le choix de le terminer tout en infligeant un terrible coup aux finances de la province de Terre-Neuve-et-Labrador. Le gouvernement fédéral est venu à la rescousse en garantissant des sommes supplémentaires tout en créant un affront au Québec.

Bref historique

Cette saga dérive du vieux contentieux sur l’aménagement de la centrale de Churchill Falls, sur le fleuve Churchill, en amont de Muskrat Falls. Dans les années 1960, le premier ministre de Terre-Neuve de l’époque, Joe Smallwood, rêve d’un important complexe hydroélectrique au Labrador, mais ne dispose pas des moyens financiers pour la concrétisation de ce projet d’envergure. Après une entente, c’est Hydro-Québec disposant d’une expertise et mieux positionnée sur les marchés internationaux qui devient maître d’œuvre du projet et qui prend le risque de solliciter les financiers américains de Wall Street.

La société d’État québécoise va de l’avant et négocie un contrat avec Terre-Neuve selon lequel elle paie toute la facture, mais recevra en retour toute l’électricité produite par la centrale au tarif de 25 cents le kilowatt jusqu’en 2041.

La centrale de Churchill Falls, mise en service en 1971, représente actuellement le huitième de l’approvisionnement en électricité du Québec. Le prix consenti dans le cadre de cet accord pourrait ressembler aujourd’hui à un vol, mais il faut se replonger dans le contexte historique, Hydro-Québec a pris tous les risques financiers et logistiques en effectuant les travaux dans un environnement nordique difficile et en retardant l’aménagement des rivières se jetant dans la baie James, son principal chantier québécois. Terre-Neuve-et-Labrador insatisfaite de la tournure des événements, qui ont nettement favorisé le Québec, a par la suite tenté de renégocier l’entente et fait appel à la Cour supérieure du Québec et à la Cour suprême du Canada sans résultat. Un contrat est un contrat et on ne peut réécrire l’histoire, mais advenant un tout autre scénario, Hydro-Québec aurait tout aussi bien pu y laisser sa chemise et plonger le Québec dans un profond marasme économique.

Hydro-Québec évite la tourmente

Ce préambule a mené à la situation problématique actuelle puisque lorsqu’est venu le temps de songer à développer la nouvelle phase du fleuve Churchill à Muskrat Falls, de concert avec Hydro-Québec, Terre-Neuve-et-Labrador a sorti les gants de boxe. Après quelques négociations avortées avec Québec et l’absence d’entente sur le transport de l’énergie à travers le Québec, la société d’État Nalcor, le vis-à-vis d’Hydro-Québec a choisi d’aller de l’avant en ignorant l’expertise québécoise, choisissant plutôt de favoriser les Italiens, et en envisageant la création de deux liens sous-marins considérés comme un défi technique considérable, le premier reliant le Labrador à l’île de Terre-Neuve et le second allant rejoindre la Nouvelle-Écosse pour éventuellement atteindre le marché américain. La facture totale actuelle de Muskrat Falls exigerait une facturation maximale pour simplement récupérer la mise de fonds alors que le tarif d’ électricité s’effondrent aux États-Unis à cause du faible prix du gaz naturel. Les coûts grimpent et les liens sous-marins ne sont pas encore construits laissant envisager un gouffre financier.

 

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Publié le 5 décembre, 2016, dans la publication : Numéro 21 Volume 34

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Liberté de presse

Des journalistes sous haute surveillance

par Éric Cyr

La profession de journaliste semble être considérée comme une menace par les autorités au pouvoir qui ont légitimement accordé le droit aux forces policières d’entraver le travail de plusieurs journalistes enfreignant ainsi la liberté de presse au Québec et au Canada. Des méthodes douteuses dignes du KGB, la police politique de l’ex-U.R.S.S., ont été employées notamment des écoutes téléphoniques afin d’espionner les conversations entre des journalistes et leurs sources. Des perquisitions ont aussi été menées.

L’ordinateur du journaliste aux affaires judiciaires du Journal de Montréal, Michaël Nguyen, a été saisi dans le cadre d’une perquisition menée par la Sûreté du Québec (SQ) à la suite de la publication d’un article concernant la plainte déposée contre la juge de la Cour du Québec, Suzanne Vadboncoeur qui aurait insulté des constables spéciaux. Le Conseil de la magistrature souhaitait déterminer la provenance de ces informations alléguant que le reporter a eu accès illégalement à des documents confidentiels. Pourtant Michaël Nguyen n’a fait qu’exercer sa profession et n’a enfreint aucune loi. Selon l’avocat du Journal de Montréal, Me Bernard Pageau : « Toute perquisition dans un média d’information constitue une entorse à la liberté de presse et à la démocratie, c’est inacceptable. » Le président de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ), Jean-Thomas Léveillé explique :

« Il est inadmissible de perquisitionner des journalistes ou des médias d’information pour tenter de démasquer leurs sources lorsque ce qui a été révélé est d’intérêt public…le public a le droit de savoir comment se comportent les représentants de l’État, qui plus est quand ils sont chargés d’appliquer la loi. »

Traquer ainsi la provenance de telles informations constitue une tentative d’intimidation envers les journalistes et les sources elles-mêmes et œuvrer à faire taire les lanceurs d’alerte risque d’empêcher le public d’être bien informé. Un autre journaliste de ce même média, Éric-Yvan Lemay et sa conjointe avaient aussi été pris en filature par la SQ en 2012 à la suite d’un reportage concernant l’accès aux dossiers médicaux confidentiels de patients dans plusieurs hôpitaux. Les policiers avaient également perquisitionné leur domicile à la recherche d’éléments de preuve du soi-disant « vol » de documents.

Liberté de presse attaquée

En plus de la FPJQ, la Canadian Association of Journalists (CAJ), Canadian Journalists for Free Expression (CJFE) et Reporters sans frontières (RSF) dénoncent cette situation troublante et les démarches entreprises par le Conseil de la magistrature pour démasquer la source du journaliste dans une lettre commune :

« Michaël Nguyen n’a fait qu’exercer sa profession et n’a transgressé aucune loi. Il faisait simplement son travail en tant que journaliste en publiant un article sur le comportement discutable d’une juge. Le peuple québécois a le droit de savoir comment ses représentants se comportent. (Cette situation) compromet l’indépendance des journalistes et la protection de leurs sources, qui sont des principes fondamentaux dans un pays démocratique comme le Canada. »

Le professeur au Centre de recherche en droit public de l’Université de Montréal qui est aussi chroniqueur au journal Le Devoir, Pierre Trudel, parle d’un réflexe persistant de certains milieux de chercher l’identité de ceux qui relaient des informations d’intérêt public aux journalistes qu’il qualifie de « dangereux pour la liberté de presse. » La loi québécoise sur la presse, entrée en vigueur en 1929 est selon lui désuète et une mise à jour s’impose. « Il faut ajouter des règles afin de baliser un ensemble de pratiques judiciaires ou commerciales qui inhibent les médias dans l’accomplissement de leur rôle de « chien de garde. » » Dans le cas du journaliste Michaël Nguyen, la SQ affirme qu’il ne s’agissait pas d’une chasse aux sources et qu’elle n’a fait que répondre à une demande de la Couronne.

L’Assemblée nationale réagit

À la suite de cette affaire, l’Assemblée nationale du Québec a adopté à l’unanimité, en septembre, une motion pour « rappeler l’importance du principe de protection des sources journalistiques » et le premier ministre québécois Philippe Couillard a souligné l’importance de protéger la liberté de presse en annonçant trois nouvelles mesures qui seront instaurées rapidement par le gouvernement du Québec. La mise sur pied d’un comité d’experts indépendants, une directive obligeant d’obtenir l’autorisation du Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) avant que soit présentée une demande de mandat d’écoute électronique visant un journaliste, comme c’est notamment le cas pour les juges et les membres de l’Assemblée nationale, et une directive obligeant à consulter le DPCP avant de présenter à un juge toute autre demande de mandat qui pourrait avoir pour effet de révéler des sources journalistiques. La tenue d’une inspection portant sur l’interception des communications privées auprès des corps policiers concernés est aussi prévue.

Tendance inquiétante et généralisée

Un autre journaliste, Patrick Lagacé chroniqueur à La Presse a aussi été victime d’espionnage électronique par le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) qui cherchait des cas de corruption à l’intérieur du corps policier. Ce dernier a qualifié sa mise sous surveillance de « chasse aux sorcières déguisée en enquête criminelle. » Cette affaire qui a fait grand bruit a aussi été relayée ailleurs dans le monde notamment par le plus grand quotidien français Le Monde, le New York Times et la BBC. D’autres journalistes auraient aussi été espionnés par le SPVM. Un texte cosigné par tous les patrons des grandes salles de nouvelles du Québec et dénonçant ces intrusions injustifiées des autorités policières dans le travail des journalistes est paru le 31 octobre dernier :

« Il est inacceptable que des enquêteurs aient pu avoir accès aux données téléphoniques et à la géolocalisation d’un journaliste sans autre motif que d’identifier des sources journalistiques à l’intérieur du corps de police. »

Après le SPVM, la SQ admet avoir obtenu secrètement les relevés téléphoniques de six journalistes, dans le cadre d’une enquête sur les fuites d’informations aux médias amorcée en 2013. Parmi les reporters ciblés par la SQ, on retrouve le chef du bureau parlementaire de La Presse à Québec, Denis Lessard. « Je couvre la politique depuis près de 40 ans, souvent sur des dossiers délicats. On se dit toujours que c’est possible d’être épié par les policiers, mais on est convaincu qu’ils n’oseraient pas aller jusque-là. » Les journalistes de Radio-Canada Alain Gravel, Marie-Maude Denis et Isabelle Richer sont aussi du nombre, tout comme Éric Thibault du Journal de Montréal ainsi qu’André Cédilot, journaliste chevronné de La Presse qui a ensuite rejoint Radio-Canada.

Tout le monde en parle

Patrick Lagacé (La Presse), Félix Séguin (TVA Nouvelles/Journal de Montréal), Monic Néron (98,5 FM) et Marie-Maude Denis (Radio-Canada) ont fait front commun sur le plateau de l’émission de télévision Tout le monde en parle pour dénoncer les pratiques du SPVM et de la SQ, qui ont épié leurs conversations et leurs allées et venues dans le but d’identifier leurs sources au sein des corps policiers.

Et au Canada « Ma chouette »

En juin dernier, le premier ministre canadien Justin Trudeau avait qualifié « d’inacceptable » la filature par la Gendarmerie royale du Canada (GRC) des journalistes Joël-Denis Bellavance et Gilles Toupin de La Presse. La Cour suprême a elle-même reconnu l’intérêt de protéger les sources journalistiques notamment dans le cadre de l’affaire « Ma chouette » du nom de l’informateur qui a permis au correspondant du Globe and Mail à Ottawa, Daniel Leblanc, d’exposer au grand jour le scandale des commandites au gouvernement fédéral au début des années 2000. La protection des sources est reconnue par les tribunaux, au nom de l’intérêt public, et les journalistes peuvent publier des informations d’intérêt public qui sont confidentielles. La Cour d’appel de l’Ontario a récemment octroyé à une coalition d’organismes qui comprend Reporters sans frontières et le syndicat des communications d’Amérique le droit d’intervenir dans le cas du journaliste de Vice News, Ben Makuch qui souhaite faire annuler la décision d’un juge de la Cour supérieure de l’Ontario qui a ordonné au journaliste de remettre à la GRC ses communications avec une source anonyme.

Le journalisme d’enquête pratiqué dans des conditions parfois extrêmement difficiles et risquées a un effet salutaire sur la société. Des actions concrètes doivent être envisagées et sont nécessaires pour protéger les sources journalistiques et essentielles pour la liberté de presse, un droit fondamental consacré par la Charte canadienne des droits et libertés et reconnu par la Cour suprême du Canada. La procédure pour l’obtention d’un mandat de surveillance contre un journaliste devrait être plus contraignante pour les corps policiers.

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Publié le 5 décembre, 2016, dans la publication : Numéro 21 Volume 34

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Publié sur le site le 5 décembre 2016

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Surveillance policière des journalistes

La CAQ réclame une enquête publique

par Éric Cyr

La Coalition avenir Québec (CAQ) réclame une enquête publique sur la surveillance des journalistes par les services policiers après qu’un ordinateur d’un journaliste du Journal de Montréal ait été perquisitionné et le téléphone d’un chroniqueur de La Presse mis sous écoute et d’autres journalistes sous surveillance. Selon la CAQ rien ne justifie cette intrusion délibérée dans la liberté de presse.

Pour le chef de la CAQ et député de L’Assomption, François Legault, le comité annoncé par le premier ministre Philippe Couillard est insuffisant.

« Il importe d’instituer très rapidement une enquête publique sur l’espionnage des journalistes par les services policiers. Il est inacceptable que des enquêteurs aient accès aux données téléphoniques d’un journaliste seulement pour identifier des sources à l’intérieur d’un corps de police. L’affaire Lagacé n’est pas simplement préoccupante, elle fragilise notre démocratie et nos institutions », a souligné François Legault, qui presse le gouvernement à envoyer le bon message.

Élément fondamental de notre démocratie

« Une enquête publique pourra forcer tout le monde à témoigner pour qu’on sache combien de journalistes ont été surveillés. Philippe Couillard préfère nommer un groupe d’experts. La liberté de presse ne profite pas seulement aux journalistes : c’est un élément fondamental de notre démocratie. Le premier ministre doit démontrer du leadership, prouver que la liberté de presse est protégée en posant les gestes qui s’imposent. Il doit accepter de faire la lumière et non se fermer les yeux sur cette atteinte à la liberté de presse » a déclaré le chef caquiste.

Charest-Couillard, le même tableau

Le chef de la CAQ a rappelé les propos inquiétants du chef de police du Service de police de la Ville de Montréal, Philippe Pichet, qui disait avoir « un travail à faire » et qu’il avait « suivi les règles ».

« Comme (l’ancien premier ministre libéral) Jean Charest au début du scandale de la construction, Philippe Couillard refuse d’aller chercher toutes les réponses. Le premier ministre ne semble pas comprendre toute la gravité de la situation. Il préfère passer la balle au maire de Montréal, préfère garder le chef de police jusqu’au printemps, le temps que son comité lui fournisse des recommandations. Ce n’est pas ça que les Québécois veulent. Ils souhaitent savoir ce qui s’est réellement passé. Il doit prendre le taureau par les cornes pour une fois. Je lui propose de déclencher une enquête publique sur la surveillance des journalistes par les services policiers » a réitéré le député caquiste.

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Publié le 5 décembre, 2016, dans la publication : Numéro 21 Volume 34

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