Mine du Mont-Wright
Le rapport du BAPE est accessible
par Éric Cyr
À la demande de la ministre québécoise du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, Isabelle Melançon, le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) a rendu public son rapport d’enquête et d’audience publique sur le Projet d’aménagement de nouveaux bassins d’eau de procédé et de sédimentation à la mine de Mont-Wright à Fermont par ArcelorMittal, le 2 mai dernier.
Accepté sous conditions
La commission d’enquête du BAPE chargée de l’examen du dossier, et dont le mandat avait débuté le 18 décembre 2017, a émis ses recommandations. Les commissaires reconnaissent dans ce rapport l’importance du projet, particulièrement pour les communautés de Fermont et de Port-Cartier. Le BAPE a conclu que la non-réalisation ou le report de l’agrandissement du parc à résidus, évalué à 458 millions de dollars, engendrerait la fermeture de la mine en 2021.
L’acceptation est toutefois conditionnelle et liée à la performance de l’implantation des mesures d’atténuation et de compensation proposées par le promoteur pour les pertes d’habitat du poisson et de milieux humides occasionnées par les travaux ainsi que sur la prémisse qu’il ne sera pas permis que les effluents miniers (fraction liquide rejetée à la suite d’un traitement) occasionnent des impacts et des conséquences néfastes supplémentaires dans la rivière aux Pékans ou la rivière à saumons Moisie étant donné la présence, à cet endroit, de la réserve aquatique projetée de la rivière Moisie.
La commission estime que, afin de réduire l’empreinte écologique du projet qui entraînerait la destruction de 11 lacs, 15 étangs et 25 ruisseaux, ArcelorMittal devrait faire examiner par des experts la solution de l’assèchement et de l’empilement (stockage) de tous les résidus miniers au parc Hesse vu qu’elle présente l’avantage d’éviter l’aménagement d’un second parc à résidus au nord-ouest, réduisant ainsi la perturbation de bassins versants s’écoulant vers l’aire protégée anticipée de la rivière Moisie.
Solution de rechange
Si cette solution ne peut être mise en place en raison des contraintes techniques et du risque économique qu’elle présente pour les activités de la mine en hiver, celle actuellement retenue par le promoteur apparaît acceptable dans la mesure où elle répondrait aux exigences des ministères quant à la compensation pour les pertes de milieux humides et d’habitat du poisson, tout en n’entraînant pas de dégradation de la qualité de l’eau dans la rivière aux Pékans. ArcelorMittal devrait même viser une amélioration par rapport à la situation actuelle, étant donné que cette rivière est tributaire de la Moisie, une rivière saumoneuse, et fait partie de la réserve aquatique projetée.
Au cours de la première partie de l’audience publique, la commission a tenu trois séances publiques à Fermont. En deuxième partie, deux séances publiques ont permis à la commission d’entendre la présentation de neuf mémoires et deux opinions verbales. Au total, quatorze mémoires ont été déposés par des personnes, des groupes, des organismes et des municipalités concernés par ce projet qui permettra de préserver les quelque 2 500 emplois directs que génère la compagnie minière sur la Côte-Nord.
Disponibilité du rapport
Le rapport d’enquête et d’audience publique sur le sujet est maintenant disponible. Vous pouvez le consulter dans les centres de documentation du BAPE, à la bibliothèque publique de Fermont, de même que dans le site Web du BAPE à l’adresse : www.bape.gouv.qc.ca et pour plus d’info vous pouvez téléphoner sans frais au : 1 800 463-4732 ou par courriel : communication@bape.gouv.qc.ca ou sur Twitter : twitter.com/BAPE_Quebec.