ArcelorMittal
Une rumeur démystifiée
par Éric Cyr
Des rumeurs à l’effet que le premier fabricant mondial d’acier, ArcelorMittal, souhaitait vendre des actifs au Québec qui ont notamment été véhiculées par certains médias dont le Financial Times, le diffuseur public Radio-Canada, le journal économique Les Affaires, le quotidien La Presse, Le Journal de Québec, le site internet d’actualité macote-nord.com ainsi que zonebourse.com ont finalement été démenties par la directrice des communications de la multinationale au Canada, Annie Paré, sur les ondes de la radio de Fermont CFMF 103,1.
Contrairement aux informations qui se sont propagées depuis plusieurs mois, il ne serait pas question pour la société mère du groupe ArcelorMittal située à Londres en Angleterre de vendre son capital au pays. Ce sont plutôt la totalité des activités de la filiale américaine du géant de la sidérurgie, ArcelorMittal USA, situées au sud de la frontière qui seront cédées au groupe Cleveland-Cliffs à la suite d’un accord définitif totalisant 1,4 milliard de dollars et non pas ses actifs au Canada. Mme Paré nie catégoriquement les allégations qui ont préalablement circulé à ce sujet en insistant sur le fait que les filiales canadiennes, Exploitation minière Canada (AMEC) et Infrastructure Canada (AMIC), situées sur la Côte-Nord au Québec ne sont nullement visées par cette démarche. « C’est absolument faux…la filiale canadienne n’est aucunement concernée par cette transaction. » La porte-parole de l’entreprise explique que les installations de Fermont et de Port-Cartier sont hautement stratégiques pour le premier sidérurgiste mondial et constituent un maillon important de la chaîne de valeurs de la multinationale en plus de fournir une large partie du minerai de fer utilisé par le groupe ArcelorMittal. Il n’y a donc pas actuellement d’intention de s’en départir, au contraire, les mines de la région seraient considérées comme des forces dans l’entreprise.
Le groupe Cleveland-Cliffs, qui a déjà été copropriétaire des installations minières de la mine Scully à Wabush au Labrador et de Pointe-Noire à Sept-Îles, se portera acquéreur de l’entièreté des infrastructures d’ArcelorMittal aux États-Unis sur une base sans numéraire et sans dette par une combinaison de 78,2 millions d’actions ordinaires de Cleveland-Cliffs, d’actions privilégiées sans droit de vote d’une valeur totale approximative de 373 millions de dollars et de 505 millions de dollars en espèces. La valeur d’entreprise de la transaction est d’environ 3,3 milliards de dollars. En 2018 et 2019, ArcelorMittal USA a réalisé un chiffre d’affaires annuel moyen d’environ 10,4 milliards de dollars. Les actifs acquis comprennent entre autres six installations sidérurgiques, huit installations de finition et deux exploitations d’extraction et de bouletage de minerai de fer.
Par ailleurs, le géant minier et principal employeur de la Côte-Nord, qui souhaite augmenter ses performances à l’échelle mondiale tout en assurant la pérennité de son organisation, songerait toujours à implanter une seconde usine de bouletage à Port-Cartier afin d’accroître sa production de boulettes de fer. Des discussions à ce sujet se sont déroulées entre la haute direction de la multinationale et le premier ministre du Québec, François Legault, lors du Forum économique mondial qui s’est tenu à Davos en Suisse en janvier 2020.