Monts Groulx-Uapishka
Achalandage accru et destination prisée
par Éric Cyr
La fréquentation des sentiers des monts Groulx-Uapishka situés le long de la route nationale 389 sur la Côte-Nord a connu un accroissement important ces derniers temps, du jamais vu depuis les éditions du Raid international Mahikan, une course très prisée à la carte et boussole de trois jours et trois nuits qui se tenait de 1989 à 1991.
L’événement, organisé de concert avec la Sûreté du Québec et les Forces armées canadiennes, attirait beaucoup de passionnés de plein air et un hôpital de campagne était installé sur place par Médecins sans frontières se souvient Michel Denis de l’Association des amis des monts Groulx, qui assure la préservation et l’entretien des sentiers d’accès. « Il y avait de nombreux bénévoles et des randonneurs, des gens de partout de l’Europe jusqu’à la Russie. Des médias du monde entier couvraient l’activité notamment Radio France Internationale (RFI) et la Radio-télévision belge de la Communauté française (RTBF). Durant la fin de semaine de la fête du Travail, le 7 septembre dernier, j’ai constaté un engouement exceptionnel pour cette destination qui a attiré des centaines de randonneurs du Québec. C’était comme à la belle époque », confie celui qui habite dans un camp rustique à proximité de ce massif rocheux de la chaîne de montagnes des Laurentides. M. Denis explique que les monts Groulx sont de plus en plus connus, mais que la situation liée à la pandémie de Covid-19 pourrait avoir contribué à cette attraction puisque les destinations touristiques à l’extérieur du pays étaient interrompues.
« Il faut bien prévoir avant de tenter une excursion, car les conditions climatiques sont difficiles et cela comporte un degré de dangerosité dont il faut tenir compte. »
Destination d’aventure à ne pas prendre à la légère
Selon le guide d’aventure professionnel, Guy Boudreau, un expert de l’endroit qui réside sur place, les monts Groulx sont une destination d’envergure prestigieuse accessible, mais difficile, et qui est de plus en plus fréquentée. L’impossibilité de se rendre à l’étranger durant plusieurs mois a certainement poussé les aventuriers québécois à explorer les espaces verts du Québec, ce qui a eu une incidence favorable sur la destination des monts Groulx qui a reçu trois fois plus de visiteurs qu’à l’habitude. « On évalue que de 700 à 800 excursionnistes ont fréquenté ce massif montagneux durant la saison estivale. » Ce dernier souhaite sensibiliser les aventuriers et éduquer les utilisateurs qui doivent au préalable s’assurer d’avoir les compétences et les équipements requis pour effectuer la traversée des monts Groulx. Bien que ce massif de montagnes est accessible, il est situé en région éloignée et isolée nécessitant une préparation minutieuse essentielle. « Les gens doivent mesurer leurs capacités afin qu’une belle aventure ne s’avère pas dramatique. L’improvisation n’a pas sa place quand on planifie accéder au territoire et il faut savoir que cette région montagneuse fait partie d’un microclimat subarctique sans saison sèche avec une pluviométrie importante où les écarts de température peuvent être importants. Il faut viser l’autonomie complète. Tout est vrai ici : moustiques, mouches noires, pluie, vent violent, humidité, froid. Les conséquences sont directes! Il faut prévoir et laisser la pensée magique de côté. Le climat rigoureux est changeant et la neige est tombée à deux reprises cet été. »
Les monts Groulx font partie de la réserve mondiale de la biosphère de Manicouagan-Uapishka, reconnue par l’UNESCO en 2007. La portion ouest du massif est protégée du développement industriel par la réserve de la biodiversité Uapishka créée en 2009. Pour en savoir plus consulter le site Internet : amisdesmontsgroulx.com et la page Facebook : Amis des Monts Groulx.