NĂ©gociations syndicales
Du popcorn devant lâAssemblĂ©e nationale
par Ăric Cyr
SoufflĂ©s par la dĂ©cision de compenser les pertes liĂ©es aÌ la vente de popcorn dans les cinĂ©mas, des enseignantes et enseignants de la FĂ©dĂ©ration des syndicats de lâenseignement (FSE-CSQ) ont fait un pied de nez au gouvernement Legault en distribuant symboliquement du maĂŻs soufflĂ© devant lâAssemblĂ©e nationale Ă QuĂ©bec, le 25 fĂ©vrier dernier, pour exprimer leur indignation face au manque de ressources en Ă©ducation qui devrait ĂȘtre une prioritĂ© pour les dĂ©cideurs politiques.
Rapidité pour le privé
La mascotte Ed Ă©tait sur place pour lâoccasion afin dâaccompagner les enseignants dont les nĂ©gociations piĂ©tinent et qui sont sans contrat de travail depuis le 31 mars 2020 et qui sâĂ©tonnent quâen seulement deux jours le gouvernement a trouvĂ© des fonds pour indemniser les propriĂ©taires de cinĂ©mas.
Scénario douteux et mauvais film
« On peut sĂ©rieusement se questionner sur les prioritĂ©s dâun gouvernement qui trouve aussi rapidement le financement nĂ©cessaire pour rĂ©gler la saga du popcorn dans les cinĂ©mas, mais qui a les poches presque vides quand on parle dâajouter des services aux Ă©lĂšves en difficultĂ© et dâamĂ©liorer les conditions dâapprentissage dans les Ă©coles. Quâon se le dise, ni les Ă©lĂšves ni les profs ne sont dĂ©dommagĂ©s pour les manques dans les services disponibles. Les enveloppes sont insuffisantes et le dĂ©lestage est pratique courante dans nos milieux qui peinent Ă attirer et aÌ retenir leur monde en raison des conditions de travail difficiles. Il est temps pour le premier ministre François Legault de faire de lâordre dans ses prioritĂ©s, car nous refusons de jouer dans ce mauvais film. En Ă©ducation, il faut changer de scĂ©nario maintenant ! » a fait savoir la prĂ©sidente de la FSE-CSQ, JosĂ©e Scalabrini, qui parle dâun « sentiment dâindignation » de la part des enseignants qui remettent en question la bonne foi du gouvernement dans le renouvellement des conventions collectives.
Le personnel enseignant, en nĂ©gociation depuis prĂšs dâun an, rĂ©clame notamment des amĂ©liorations significatives dans son quotidien et dans les services aux Ă©lĂšves en difficultĂ©. Il exige aussi un allĂšgement de la tĂąche, de meilleurs salaires, de meilleures conditions dâentrĂ©e dans la profession et moins de prĂ©caritĂ©.
La FĂ©dĂ©ration des syndicats de lâenseignement (FSE) regroupe 34 syndicats reprĂ©sentant plus de 65 000 enseignantes et enseignants de centres de services scolaires et de commissions scolaires de partout au QuĂ©bec. Elle compte parmi ses membres du personnel enseignant de tous les secteurs : prĂ©scolaire, primaire, secondaire, formation professionnelle et formation gĂ©nĂ©rale des adultes. Elle est affiliĂ©e Ă la Centrale des syndicats du QuĂ©bec (CSQ).