Historique et évolution
Les 12 jours d’action contre la violence faite aux femmes
par Éric Cyr
« Les 12 jours d’action contre la violence faite aux femmes » se veut une campagne planétaire visant à mobiliser et à sensibiliser le public contre toutes les formes de violence sexiste. Cet événement annuel, qui a lieu entre le 25 novembre (Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes) et le 6 décembre (Journée nationale de commémoration et d’action contre la violence faite aux femmes au Québec et au Canada), est l’un des piliers du mouvement mondial pour les droits des femmes.
Origines
Cette initiative a été lancée en 1991 par le Centre pour le leadership mondial des femmes (Center for Women’s Global Leadership), une organisation basée aux États-Unis. Elle s’inscrit dans un contexte où la reconnaissance universelle des violences faites aux femmes comme violation des droits de la personne restait limitée. Les organisateurs souhaitaient établir un lien explicite entre les luttes pour les droits des femmes et les droits de la personne. Le choix des dates est symbolique. Le 25 novembre, proclamé en 1981 par des militantes latino-américaines pour honorer les sœurs Mirabal assassinées en République dominicaine, marque le début de la campagne. Le 6 décembre fait référence au massacre de l’École polytechnique de Montréal en 1989, où 14 femmes ont été tuées par un homme revendiquant une haine explicite envers les féministes.
Objectifs
La campagne a pour objectif de sensibiliser les citoyens, les gouvernements et les organisations à l’ampleur des violences basées sur le genre. Elle vise à promouvoir des mesures concrètes pour éradiquer ces brutalités, qu’il s’agisse de lois plus strictes ou de services de soutien accessible. Au fil des ans, des thèmes particuliers ont été abordés, comme la violence conjugale, le harcèlement sexuel, les violences en ligne et celles en période de conflit. Ces sujets permettent d’approfondir la compréhension des différentes formes de violence et de mettre en lumière les inégalités sous-jacentes qui en découlent.
Évolution
Depuis ses débuts, cette croisade a connu une expansion et une résonance importantes. Elle est aujourd’hui observée dans plus de 187 pays et rassemble des millions de participants, allant des militants de terrain aux responsables politiques. Chaque année, des événements commémoratifs, des vigiles et des initiatives éducatives sont organisés pour rappeler les défis persistants et afin de rendre hommage aux victimes de violence. Le rôle des médias sociaux a également transformé la portée de cette démarche, permettant aux organisations et aux individus de partager des histoires, des ressources et des statistiques, tout en dénonçant les comportements abusifs.
Impact
Bien que cette manifestation ait contribué à une meilleure sensibilisation à l’échelle internationale, des défis demeurent. Les violences faites aux femmes restent omniprésentes, touchant une femme sur trois dans le monde au cours de sa vie, selon l’Organisation des Nations Unies (ONU). Des résistances socioculturelles, des politiques inefficaces et un manque de ressources freinent souvent les progrès. On note cependant des avancées notables. Par exemple, de nombreux pays ont renforcé leur législation contre les violences domestiques et instauré des mesures de sensibilisation permanentes. Des mouvements comme #MeToo et Ni una menos se sont également inscrits dans cet élan mondial de lutte contre la violence sexiste. Cette action est cruciale dans la lutte pour l’égalité et la justice et incarne un appel à l’action collective, à la solidarité et à la transformation des mentalités. En poursuivant cet engagement, les sociétés peuvent espérer construire un monde où les femmes vivent sans peur ni oppression.
MAHF
Les 12 jours d’action contre la violence faite aux femmes
La Maison d’aide et d’hébergement de Fermont (MAHF) a offert, comme elle en a l’habitude, une programmation gratuite variée dans le cadre de la campagne annuelle 12 jours contre la violence faite aux femmes qui comprenait plusieurs événements de sensibilisation pour les citoyens, du 26 novembre au 6 décembre 2024.
Les activités proposées incluaient le vernissage d’une exposition d’artistes locales qui se sont inspirées de ce sujet qui était agrémenté de bouchées et d’un coquetel à la salle Aurora, le 26 novembre, le traditionnel « dîner en blanc » dans les locaux de la MAHF au 4, rue Holway, le 27 novembre, la projection du film Jamais plus (It Ends With Us), une adaptation cinématographique du roman éponyme de Colleen Hoover qui traite du courage d’une femme qui réussit à surmonter ses traumatismes d’enfance et à sortir du cercle vicieux de la violence conjugale, à l’auditorium Alain-Frappier, le 29 novembre. Une marche commémorative à la mémoire des victimes de féminicides dont le point de départ était le stationnement de l’aréna Daniel-Demers a également été organisée, le 1er décembre, suivie d’un déjeuner à la loge des Moose pour les participants. Un dîner accompagné d’un jeu-questionnaire (quizz) sur la thématique de la violence faite aux femmes et une distribution de prix, a été offert aux élèves de la polyvalente Horizon-Blanc, le 4 décembre. De plus, un kiosque d’information a été installé dans le centre commercial du mur-écran, le 6 décembre. Les organisatrices de la MAHF sont très satisfaites de l’intérêt suscité au sein de la population par cette démarche de sensibilisation et du taux de participation aux diverses activités.