Littérature
Fermont inspire le sujet d’un roman
par Éric Cyr
L’intrigue du septième livre et cinquième roman de la prolifique auteure Ariane Gélinas, Quelques battements d’ailes avant la nuit, publié chez Alire, se déroule à Fermont, dans le Nord québécois. Le bouquin est paru pour le 31e Salon du livre de Trois-Rivières, le 28 mars dernier. Fascinée par la nordicité et passionnée par les cartes et les chemins nordiques, l’écrivaine originaire du village de Grandes-Piles en Mauricie a déjà emprunté la route 389, qui fait partie de la Trans-Québec-Labrador, à l’été 2015 afin de venir tâter le pouls de la réalité sur le terrain et de prendre des photos en sol fermontois.
L’aventurière des mots a aussi roulé sur la route de la Baie-James et la Trans-Taïga, ce qui lui a inspiré son tout premier roman de la trilogie Les villages assoupis, Transtaïga, un roman fantastique criminel aux frontières de la folie dans lequel évolue Anissa, qui travaille dans un chenil de chiens huskies à la lisière de ce mythique lien routier subarctique. La romancière et nouvelliste s’inspire beaucoup de ses périples pour modeler ses personnages et leurs péripéties. Son idée originale de départ est revisitée à la suite des rencontres et des expériences vécues durant ses voyages. « J’avais prévu d’écrire dès 2013 un roman se déroulant à Fermont et comme je me déplace toujours sur les lieux avant de rédiger, j’avais l’œil depuis longtemps sur la route 389. Manic-2 et Manic-5, l’œil du Québec, les monts Groulx, le village fantôme de Gagnon, les nids de poule à profusion, la voie ferrée qu’il faut traverser à de nombreuses reprises avant d’arriver dans la ville nordique. Le chemin demande du temps de préparation et de la chance. »
La trame
Dans ce dernier thriller fantastique, Ariane Gélinas raconte les aléas d’une femme bientôt trentenaire, Sévérine, qui, voulant vivre le charme du Nord, s’installe dans la ville de Fermont. Elle emménage dans un appartement situé dans le légendaire mur-écran après s’être fait embaucher comme technicienne en documentation à la bibliothèque publique.
« Une partie de l’action se déroule dans le fameux édifice qui protège la ville des vents dominants du Nord, mais aussi dans les monts Severson où le cadavre d’une victime assassinée est retrouvé. Il est fait mention dans le récit notamment du parc des Épinettes, d’où l’on peut apercevoir la croix du mont Daviault et également du journal Le Trait d’union du Nord. »
Sur la route
Directrice littéraire, chargée de cours à l’université et coéditrice, Ariane Gélinas a une vie bien remplie, mais elle n’hésite pas à se métamorphoser en nomade durant ses road trips à la Jack Kerouac en quête de matériel tangible pour peupler ses narrations. Elle aime saisir toutes les facettes des milieux qu’elle explore et qu’elle apprivoise au fur et à mesure, découvrant les caractéristiques particulières de chaque endroit visité afin de voir au-delà de l’enrobage. L’auteure écrit aussi avec un grand souci stylistique et le moment où se déroulent les événements coïncide avec l’intervalle de son passage sur place. « Je suis une grande randonneuse et j’ai beaucoup marché. L’immensité des environs de Fermont m’a impressionnée, il y a tellement d’espace. J’adore les décors, les lieux. J’essaie de les rendre vraisemblables dans mes écrits, de faire ressentir l’affection que j’éprouve pour le Nord, notamment pour la Côte-Nord, où mon père demeurait lorsque j’étais adolescente. En attendant la prochaine exploration septentrionale! »