Inspiration et création
Résidence artistique à Fermont
par Éric Cyr
Un duo d’artistes a effectué une résidence d’artiste durant deux mois à Fermont. Dominique Rivard et Clara Lacasse ont choisi cette ville nordique comme lieu de création afin d’aiguiser leur vision multidisciplinaire englobant trois principaux axes de recherche durant leur séjour; la photo, la vidéo et la poterie.
En résumé, une résidence d’artiste, c’est le fait d’accueillir un ou des artistes issus de différentes disciplines en période de création. Ces derniers, hors de leur milieu habituel, sont ainsi stimulés par de nouveaux lieux, de nouvelles réalités, mais surtout par de nouvelles rencontres et un contexte leur permettant de se consacrer pleinement à leur inspiration sans autre distraction. Le projet des deux femmes a été sélectionné par le centre d’artistes PANACHE Art Actuel à Sept-Îles qui garantit une future exposition sur la Côte-Nord à l’été 2020 dans le cadre de la Virée de la culture et peut-être même, pourquoi pas, un retour à Fermont pour présenter le fruit de leurs expérimentations.
Travail collectif
Dans le cadre du projet, les artistes s’intéressent à l’imaginaire du travail minier et aux processus de transformation du fer et de l’argile. Elles se sont principalement investies dans l’apprentissage de la céramique en atelier, nourries par une réflexion sur les enjeux liés à l’exploitation des ressources. Dominique Rivard précise : « Le projet se réalise par une approche intuitive et spontanée. Le travail collectif rassemble et enrichit nos deux pratiques artistiques. Il donne une orientation et une forme changeante à celui-ci. Il faut rester un certain temps sur la Côte-Nord pour mieux connaître le rythme de vie qui est influencé par l’éloignement. » Clara Lacasse explique : « Fermont est avant tout une municipalité orientée vers le travail, et cette réalité stimule une réflexion sur la longévité des villes mono-industrielles. Le fait d’y vivre pour une période de deux mois a permis des discussions plus complètes avec la communauté. En contrepartie, les archives de la ville ont été plus difficiles d’accès que nous l’anticipions. Nous avons notamment découvert que certaines dorment dans un conteneur parmi les vestiges d’une ancienne exposition qui y fut rangée faute d’espace. Nous avons rapidement constaté par nos rencontres que la communauté ici vibre et s’efforce de conserver de tels acquis qui constituent une mémoire collective. »
Rencontre avec le public
Le 19 avril dernier, les deux artistes ont présenté leurs expérimentations dans le centre commercial du mur-écran et ont fait découvrir au public l’amorce et l’évolution progressive de leur exploration initiale. Ce laboratoire de recherche visait à témoigner du processus créatif en présentant des lectures choisies, des photographies et des pièces de céramique de petit format. Elles espèrent que la finalité de cette recherche pourra être présentée à la communauté en 2020 et susciter une conversation élargie sur les enjeux liés aux villes mono-industrielles. Elles tiennent à remercier la potière et artisane Louise Vachon pour son aide durant leur séjour.