Rio Tinto IOC
La grève est terminée
par Éric Cyr
Les 1 304 travailleurs des sections locales 5795 et 6731 du Syndicat des Métallos/Steelworkers de la minière Rio Tinto IOC à Labrador City, qui étaient en grève depuis le 26 mars 2018 après avoir refusé une première entente de principe, se sont prononcés, le 28 mai dernier, dans une proportion de 79 % pour légitimer un nouveau contrat de travail de cinq ans mettant ainsi fin au conflit qui les opposait à leur employeur. Leurs quelque 300 confrères de la section 9344 à Sept-Îles sur la Côte-Nord ont emboîté le pas le lendemain en entérinant le second accord proposé par la partie patronale à 80 %.
Les employés de la compagnie minière IOC au Labrador Ouest ont donc délaissé les piquets de grève qu’ils occupaient depuis plus de deux mois afin de retourner vaquer à leurs occupations professionnelles. Un total de 117 travailleurs, composant une partie de leurs collègues nord-côtiers affectés à la voie ferrée et aux activités portuaires à Sept-Îles, qui avaient été mis à pied le 14 mai à cause de la grève qui sévissait au Labrador, ont été invités par l’entreprise à se présenter au travail le 30 mai après l’acceptation de cette nouvelle convention collective. Les syndiqués québécois qui détenaient le droit de grève depuis le 10 avril n’ont pas pu exercer ce moyen de pression, car ils étaient toujours en attente d’une décision du Conseil canadien des relations industrielles qui devait se prononcer sur les services essentiels à maintenir. Le récent dénouement leur permettra d’éviter cette option qui n’a plus sa raison d’être à la suite du règlement.
Solidarité sans faille
« Cette négociation a demandé une grande patience et une grande solidarité de tous les membres. Nous avons attendu, nous sommes restés solidaires de nos confrères au nord. Et le résultat en fin de compte est à la satisfaction de tous. La ténacité de nos membres aura porté ses fruits », explique le président de l’unité sept-îlienne 9344, Eddy Wright. Le représentant syndical des Métallos, Dany Maltais, confie pour sa part : « Le contrat est en deux parties. Il y a une entente locale et une entente commune. Les membres sont satisfaits du contrat dans son ensemble. Voilà où a mené la combativité de l’ensemble des travailleurs d’IOC. »
Le tronc commun du nouvel arrangement prévoit une majoration des cotisations de l’employeur dédiées aux retraites et des hausses salariales annuelles de 2,4 % sont aussi au menu pour la durée de cet accord.
Pour les travailleurs québécois, le maximum de dépenses de santé pouvant être assurées à vie est augmenté substantiellement alors que pour ceux du Labrador il y aura une meilleure couverture des soins médicaux qui comprend un accroissement du plafond des prestations qui est dorénavant fixé à 45 000 $ annuellement, avec une garantie de l’employeur de couvrir les frais directement s’il y a un dépassement de coûts au niveau des assurances durant la durée de la nouvelle convention, selon le président de la section labradorienne 5795, Ron Thomas. Ce dernier confie que les travailleurs temporaires ne constitueront plus un problème puisque les nouvelles embauches seront exclusivement réservées pour des postes à temps plein.
M. Thomas considère que les membres qu’il représente ont obtenu dans l’ensemble ce qu’ils souhaitaient moyennant quelques compromis raisonnables. « Ce qui est malheureux c’est qu’il aura fallu en arriver à déclencher une grève qui aura duré neuf semaines avant de parvenir à finalement s’entendre de façon juste et équitable. » Pour Rio Tinto IOC, cet arrangement offre des conditions de rémunération concurrentielles tout en assurant la flexibilité nécessaire pour assurer la pérennité et la compétitivité de l’entreprise minière.