Projet d’exploitation minière
Une consultation mouvementée
par Éric Cyr
Une assemblée publique de consultation concernant le projet d’exploitation du dépôt de surface d’un gisement de quartz situé sur les terres publiques près du lac Tupper à Fermont proposé par la compagnie Saffron H.O.F. s’est tenue à la salle Aurora (ancien centre multifonctionnel), le 22 septembre 2022, devant un public hostile à cette idée.
Étant donné que la Ville de Fermont a adopté, en juin dernier, une résolution unanime en défaveur du projet, puisque le secteur visé par cette éventuelle carrière de pierre concassée est situé à l’intérieur de l’aire de protection de l’unique source d’eau potable alimentant la municipalité, soit le bassin versant du lac Perchard, et qu’un groupe citoyen fermontois en désaccord avec la démarche a été formé afin de s’y opposer, il était prévisible qu’un accueil très froid serait réservé au promoteur du projet, ce qui fut le cas.
Ambiance tendue
Le vice-président à l’exploitation chez Midatlantic Minerals, la compagnie sœur de Saffron H.O.F., qui souhaite exploiter une nouvelle carrière de quartz dans ce périmètre qui pourrait extraire de 25 000 à 35 000 tonnes de quartz blanc de haute qualité et destiné au marché de la construction de comptoirs conçus à partir de ce matériau friable, Steve Daigle, a exposé seul le dossier à la trentaine de citoyens qui se sont déplacés pour venir en prendre connaissance. Sa présentation, sans études pour étoffer le projet, ne semble pas avoir réussi à satisfaire l’auditoire qui lui a fait part de nombreuses observations et interrogations légitimes et dont plusieurs étaient teintées d’une opposition sans équivoque.
Questionnement sans réponse
Plusieurs questions, qui ont été formulées et auxquelles le chef d’entreprise n’a su répondre, sont demeurées en suspens, ce qui n’a fait que renforcer les appréhensions, les craintes et les inquiétudes des représentants du milieu venus prendre part à cet exercice. Parmi les sujets qui n’ont pas obtenu de réponses, il y a l’absence des résultats d’une étude du ministère de l’Environnement et des Ressources naturelles (MERN) au sujet des risques de contamination de l’eau potable que le promoteur lui-même n’a pas pu consulter et qui n’a pas été dévoilée.
À la fin de la présentation, une porte-parole du mouvement citoyen qui s’oppose à la destruction de ce site naturel prisé pour la pratique d’activités de plein air situé à proximité de Fermont, Martine Cotte, a reçu une ovation et des applaudissements après avoir lu un discours enflammé pour signifier le mécontentement et l’opposition de la population locale à cette action purement mercantile qui n’aurait que de minces retombées économiques locales et qui ne créerait environ que cinq emplois saisonniers pour un total de six à huit mois par année.
De plus, comme le nouvel exploitant minier n’installerait pas d’infrastructures, il serait exempté de taxes municipales et les travailleurs, qui proviendraient probablement totalement de l’extérieur, seraient hébergés à Fermont, ce qui contribuerait à alourdir le problème déjà criant de la pénurie de logements.
Le directeur général de la municipalité, Claude Gagné, et la présidente de la section locale 5778 du Syndicat des Métallos, Karine Sénéchal, étaient sur place.